Il se tourna vers moi. J'ai essayé de parler mais aucun son ne sorti de ma gorge.
Il me sourit et s'approcha de moi. Une fois assis sur mon lit, il me dit:
-Ça va mieux? Tu te souviens de ce qui s'est passé hier?
Je mis 4 secondes à comprendre et le double à répondre. Au final ma phrase donna:
-je.. oui... mais, pas trop... heu...
J'avais l'air ridicule. Pourtant il esquissa un léger sourire. Très chameur j'avoue...
Puis il me dit:
-Tu t'appelles comment? Et surtout comment t'es-tu retrouvée dans ce piteux état?
Cette fois-ci, mes mots ont formé une phrase à peu près normale.
-Jade. Je m'appelle Jade. J'ai 14 ans...
Et heu... non je ne me rappelle plus...
J'avais tellement honte de lui mentir! Mais imaginez deux secondes la scène:" Oui oui je m'en souviens, je suis allée sur les toits pour pouvoir atteindre la lucarne et pouvoir voir votre spectacle parce que je suis une gamine de la rue" Non. Je ne pouvais pas lui dire... J'en avais pourtant tellement envie!
Il me répondit:
-Tu es sûre? Avec un petit sourire en coin. Il avait compris.
Comme signe de réponse je baissa les yeux. J'avais honte... Faut dire que cette migraine embrouillait mes esprits.-Heu.. Il est quelle heure au fait?
Demandais-je. J'étais complétement déboussolée.
-Il doit être 20h50 un peu près.-Mais mais mais! Et votre spectacle?!
-Je ne sais pas. Je dois commencer par m'occuper de toi... T'as l'air de ne pas avoir manger depuis au moins trois jours! On verra ce que l'on fera une fois que tu auras récupérer. Parce que dans l'état dans lequel tu te trouves... tu risques de même pas réussir à marcher! Il rigola. Je l'accompagnais dans cet élan.
Puis je me repris:
-Non! SVP! Allez y jouer! Imaginez toutes ces personnes déçues de ne pas avoir pu vous voir alors qu'elles ont tout fait pour ! Svp... Je peux me débrouillée.
Il hésita une longue minute. Son regard s'échappait par la fenêtre d'où la neige tombait.
Il finit quand même par se retourner vers moi, et dit:
-D'accord. Mais à la seule condition que tu me tutoies. J'ai 32 ans pas 78!Je me prit un de ces fous rire! Je vous raconte pas! Enfin si mais... ho ça va c'est pas le propos ok?!😂
Bref. Je reprends.
Je répondis un petit "d'accord" tout léger, très discret. Peu sûre de moi.Il me tendit un plat de lasagne, et me dit:
-Mange.
Moi:
-Je passe de vieux bouts de pain au lasagnes, sérieusement! Je ris. De bohneur cette fois.
Il sourit puis dit:
-T'as interêt à avoir fini parce que je ne t'ai pas "sauvée" de l'hôpital pour que tu meurs ici.
On rit. Il est incroyable mais mes blessures me rammènent vite à la réalité. Avant de partir faire son show, il me donna une boîte de médicament.
Je le remercia puis il partit.Au bout de 20 minutes, quand je fus sûre qu'il ne reviendrait pas, je sauta hors du lit, pris un bout de feuille et un crayon et écrivis:
"MERCI pour tout le bien que vous m'avez apporté. Je n'avais plus ri depuis des mois... Je ne les compte plus, toutes ces saisons à rêver de pouvoir un jour vous rencontrer. Alors merci infiniment... Cela dit, je ne peux pas rester. Je n'ai pas ma place ici. Et je ne peux rester chez vous sans rien faire. Comme vous l'avez devinez, ma maison, c'est la rue. Les pavés.
Je ne veux surtout pas d'un hôpital ou d'une famille d'accueil qui nous choisi comme dans un magasin de jouets. Je ne suis pas une photo de catalogue.
Je veux quelqu'un qui a besoin de moi. Quelqu'un qui me prends pour moi, avec tous mes défauts. Je doite qu'une telle personne existe, mais j'ai appris à vivre avec. Ou plutôt sans cette personne. Merci infiniment, mais je rentre chez moi, retrouver mes pavés.
Merci... Tellement merci.
Jade"
Je signa la lettre, la posa en évidence sur son bureau, avec le plat de lasagne que j'avais fini pour lui (j'avais prit un stylo indélébile, oui j'ai fait exprès 😂, et avais dessiné un petit smelly avec "Merci" et "c'est bon les lasagnes, presque autant que le pain, avec ub clin d'oeil.) Je repris mon petit sac, puis, ouvris la porte puis sortis. Le vent était bien là. Encore. Les rues me paraissaient bien monotones maintenant. Alors je courrus, seule, à travers la nuit...
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Fanfiction Jérémy Ferrari "FOUS LE BORDEL"
FanficParis, hiver 2014. Elle écrit à l'aide d'un stylo trouvé entre les pavés. Pas facile de vivre dehors, seule avec ses rêves, à 14 ans. Il y a quelques années, peut-être 4... ou 5, elle avait croisé une affiche qui disait: "JÉRÉMY FERRARI, Vends deux...