la Rencontre

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Ma tête tourne... Mon corps me fait si mal! Mes côtes.. Je n'arrive pas à ouvrir les yeux. J'essaie de comprendre... Ma chute. Je m'en souviens. Au moins je suis pas amnésique c'est déjà ça!
Je dois être allongée depuis une quinzaine de minutes. Personne ne m'a vue. J'entends deux voix. Ce doit être des voix d'hommes. Je tente de lever une main pour que l'on vienne m'aider. En vain. Mon bras tremble mais je n'arrive pas à le lever...

Les yeux toujours clos, je me concentre sur ma respiration. Je sais que si je m'évanouis, je ne me relevrai pas.

Ces deux voix s'approchent de moi. L'un des deux hommes s'écria:

-Je t'avais dit Guillaume qu'il y a eut un cris ptn! Regarde son état! J'appelle une ambulance!

Il ne fallait pas qu'il appelle une ambulance, je finirais à l'hôpital, les médecins me demanderaient le numéro de mes parents, mon assurance... Et quand ils se rendraient compte que j'ai personne, ils appeleraient les services socio-éducatifs et je finirais dans un horphelinat! Impossible.
J'entrouvrais donc les yeux. J'avais très peur. L'homme s'était agenouillé à côté de mon corps meurtris. N'arrivant pas à faire une phrase complète, je dis simplement:
-Non... svp. Pas les médecins. Svp...
Mes blessures au visage n'arrangeaient pas la situation. Mais il comprit et raccrocha. Je fus rassurée.
Puis il dit:
-D'accord gamine. Mais laisse-nous t'aider.
J'acquiesai. J'étais en général le genre de personne à refouler l'aide des gens et fuir les adultes. Mais je n'avais pas le choix. J'avais besoin d'aide.

Puis il lança:
-Guillaume! Aide-moi! On va la mettre dans ma loge pour cette nuit. Va chercher une couverture chauffante et ma trousse de premiers soins stp! Faut qu'on se bouge là.
Enfin, il murmura:
"-pauvre gamine... Je ne sais pas pourquoi tu es dans cet état-là, seule, en pleine nuit d'hiver à ton âge... mais crois-moi je vais comprendre!"

Il me prit dans ses bras et me porta jusqu'à sa loge. À une dizaine de mètres du lieu de ma chute, se trouvait une porte très discrète.
"Sans doute celle de secours..." pensais-je. Je me sentais de plus en plus mal... Je fermais les yeux. Je m'évanouis de douleur et de fatigue.

Je me réveilla en pleine nuit. Je regarda autour de moi:
J'étais dans un lit très douillet au chaud, autour, il y avait un bureau, des affiches de...
"C'est pas vrai" murmurais-je. Puis mes douleurs de la veille revinrent brutallement. Je remarquai que mes blessures avaient étées désinfectées, soignées et pansées. Plusieurs bandages me soutenaient les côtes. D'un coup, je vis une personne sortir de la pièce d'à côté, ça devait être la salle de bain.
Mon souffle se coupa:
Jérémy Ferrari. C'était ce con dont j'étais dingue qui venait de me sauver de l'hôpital. Ou de la mort. Au fond, c'est pareil.
Il était au téléphone:
-Ouais Guillaume? Oui... À 21h demain. Non je peux pas là... Parce que je te rappelle juste, tête de Linotte, que je veille sur notre rescapée de hier soir. Ouais tranquille gars. Bah plutôt violente la chute ouais. Elle devrait bientôt se réveiller. Je sais pas. Bon passe dans une demie heure tu me saoules avec tes conneries.
Il raccrocha.
J'étais assise sur le lit, les bras bâlants, avec mes yeux de méreland frit... Il se tourna vers moi.

Fanfiction Jérémy Ferrari "FOUS LE BORDEL"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant