Bâtem de feu

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On arriva à l'hôtel aux alentours de 19 heures. Demain, ma representation aura lieu à 20h30. Juste de quoi me laisser le temps de revoir mon texte, d'ajuster les détails et d'aller voir la salle de spectacle. Elle n'était pas très grande, pour 200 spectateurs je dirais.
Mais c'était déjà bien assez pour mon premier passage. Bien sûr, Jérémy m'avait briefer avant. Comment réagir, interagir etc...
J'étais prête. J'aurais pourtant tant voulu que ma mère soit là elle. Enfin, ressasser le passé ne changera rien au moment présent.

Le lendemain

Je me leva tôt, très tôt. Sans réveiller Jérémy, je me glissa hors de la chambre déjà habillée pour sortir.
Je lui avais laissé un mot, comme quoi il me retrouverait à la salle.
Elle se situait à un petit quart d'heure de marche, juste ce qu'il fallait pour se réveiller.
Une fois arrivé, je poussa la vielle porte. Il n'y avait encore personne si tôt. Je m'assis sur le bord de la scène et observa chacun des sièges, dont les occupants avaient payé pour venir me voir. Cela me paraissait impensable. Pourtant, c'était vrai.
Je me laissa tomber sur le dos...
Le parquet froid de la scène me rappelait le goudron gelé qui me tranperçait il y a encore quelques mois de ça mon corps. Je me sentais vivre, le coeur de la scène vibrait en moi... Je ressentais les rires et la joie à travers cette salle. Comme si j'y étais née enfait. Des souvenirs que je n'avais pas encore vécus.
La poussière se déposait sur mon visage tandis que mes yeux rivalisaient avec la lumière d'un projecteur accroché au plafond.
Sans me rendre compte, je souriais. Peut-être parce que j'étais bien. Ou alors parce que je savais que cette journée-là m'appartenait. Au fond, ça n'a aucune importance. J'étais heureuse.

L'heure du spectacle avançait, je rejoignis donc Jérémy qui m'avait fait travailler tout l'après-midi avec Bruno. Jetant un coup d'oeil anxieux dans la salle, je vis les gens prendre place, ils remplissaient bientôt tout l'espace.
Les lumières s'éteignirent. Jérémy me regarda dans les yeux et me dit:
-Ce moment est à toi. Alors va-y, fonce! Ne regrette aucune seconde sur scène, tu es en train d'écrire ton histoire. Je suis fier de toi gamine...
Ces mots-là restèrent dans mon esprit, ils y étaient gravés. Je ne répondit rien, j'acquiesais, sachant qu'il avait très bien compris que ses paroles se sont inscits dans mon coeur, et il avait conscience de leurs importances à mes yeux.
Les rideaux s'écartèrent pour laisser entrer un faissaux de lumière; je me jeta sur scène, enfin face à mon premier public.
Mon texte, écrit à l'encre noir de mon humour, leur a plu. En fait, à chaque ruée de rire, mon coeur s'envolait. Je comprenais à présent pourquoi je vivais, pourquoi je me suis tant battue et surtout... QUI je suis.
Durant plus d'une heure et demie, j'érais sur scène. À mes yeux ces heures comme des secondes sont devenues le jour de ma naissance. En tout cas, la naissance de la personne que j'ai toujours voulue être. Je n'ai pas changé; je suis toujours la gamine, mais plus des pavés, seulement la gamine de la scène.
Au moment de saluer le public, j'apperçu, tout au fond, une femme. Très belle. Pendant un court instant, je cru que c'était ma mère. Je détourna le regard, puis, quand j'y revient pour pouvoir l'observer, elle avait disparue. Elle avait dû partir. J'en étais sûre; cette femme était ma mère. Ma mère ne m'avait pas oubliée, au contraire, elle s'assurait que je n'avais pas abandonné.
Les larmes aux yeux, je souria et remercia tous ces gens, qui se mirent debout en applaudissant.
Une fois sortie de scène, je sauta dans les bras de Jérémy. Je n'ai pas eu besoin de lui expliquer mon ressenti, non seulement je n'en aurais pas eu les mots face à la puissance des émotions, mais surtout parce que lui aussi, l'avait vécu il y a à peu près quinze ans de celà.

Nous étions revenus sur la scène où Bruno, une fois le public parti tout comme les régisseurs, nous avait rejoins. Je voulus le prendre dans mes bras, lui crier "MERCI, tellementerci d'avoir cru en moi! "
Mais je ne fis que le chuchoter, à cause de l'émotion qui m'avait vrillée les tripes. Cependant, il l'avait entendu. S'approcha de moi, et me serra comme un père. Jérémy arriva, un câlin avec les deux personnes les plus essentielles à ma vie...

Assis les trois sur le bord de la scène, le silence était le bienvenu.
Mais, j'avais besoin de leurs poser une question, ce que je fis.
-Pourquoi avez-vous pensez que j'en étais capable? Un coup de bluff, un hasard...?
Les deux se regardèrent avec ce genre de petits sourires malicieux et très craquants. Jérémy finit par me dire:
-Parce que t'y croyais. Et que tu as ce truc indéfnissable qui regroupe tous les humoristes...
Je souria puis me colla à eux. Je savais que j'allais faire des tournées à leurs côtés, mais le plus important, c'est que j'avais trouvé ma famille, ma voie, e mais surtout, je savais QUI je suis, et POURQUOI je le fais. 
Un homme avait changé ma vie, mais quand j'y pense, je me dis que j'ai bien chamboulé la sienne aussi!

Jérémy me chuchota à l'oreille:
"ILS NE SAVAIENT PAS QUE C'ÉTAIT IMPOSSIBLE, ALORS ILS L'ONT FAIT". M. LutherKing

La force de croire en ses rêves et de tout faire pour y parvenir malgrès les critiques, insultes, au-devant des personnes qui te croient impossible d'y arriver, face aux jugements, si tu as cette force et cette conviction, alors protège-la. C'est l'un des trésors les plus précieux.
ET N'OUBLIE PAS: C'EST À TOI DE DÉCIDER DE TA VIE.
Enivrant besoin de foutre le bordel ! 😂

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Fanfiction Jérémy Ferrari "FOUS LE BORDEL"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant