Les flics, c'est quand même vachement chiants

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J'avais senti leurs regards se croiser qui semblaient s'écrier "c'est chiant les gosses" ! J'avais envie de leurs dire que les flics c'est quand même vachement cons....Enfin, surtout ces deux- là! Avec leurs têtes de homards au percil...
L'un deux me tira pour me relever, tout en prenant soins de m'attacher les bras derrière le dos.
"Ils vont vite me saoûler ces deux-là" pensais- je. J'étais de mauvaise humeure. 
Je ne voulais pas arriver en retard, j'étais déjà limite au niveau du timeing...

Je devais absolument trouver une idée pour me liberée de ces deux blairaux. Avec ces conneries, j'allais finir la nuit au post de police et franchement, j'avais autre chose à faire. Une idée me vint soudainement: j'allais simuler un évanouissement!
Il fallait que ça ait l'air réel, ducoup, j'ai commencé par dire à celui qui était en train de me lever:

-Ma tête tourne m'sieur... Je l'ai dit tout bas, juste assez fort pour qu'il l'entende.
-C'est ça, et ma grand-mère c'est Charlemagne aussi! Me dit-il sur le ton de la plaisanterie. Ma seule envie était de lui répliquer "bah ouais, je sais, on a vu son arbre généalogique en classe et on a vu ta sale gueule!" Mais je ne dit rien, préferant faire semblant d'être "faible".

Au moment où je me mit debout, je ferma les yeux et me laissa tomber sur le sol.
Le flic attendu 2 min attendant que je me relève. Quand il a vu que je ne bougeais pas, il a appelé son collègue. Les deux vinrent s'agenouiller à mes côtés. Je fis mine de ne pas respirer.
L'un d'eux paniqua:

-Putain Franck! Je crois qu'elle faut pas semblant là! Appelle l'ambulance bordel! Si ça se trouve, ce con lui la réellement blessée... C'est qu'une gosse au fond...

Non mais sérieusement là?! Je suis qu'une gosse?! Je lui aurait bien pété la gueule, mais ma conscience me retint. J'avais assez de problème comme ça.

L'un prit un téléphone et s'éloigna. Y'avait plus qu'à attendre la première occasion que l'autre parte aussi. Um miracle. Voilà ce qu'il me fallait...
Et il s'est produit! À ce moment-là, une femme s'avança vers lui et lui dit:

-J'ai tout vu! Je veux témoigner monsieur. Apparement elle n'avait rien à foutre de sa vie, mais pour le coup, je dois dire que ça m'arrangeait bien.

Le policier accepta et ils s'installèrent à l'autre bout du bar, sûrement pour être plus tranquille.

La porte était juste devant moi, déjà ouverte. Je jetta un dernier coup d'oeil sur les deux policiers, aucun ne m'observait. Je me leva doucement et réussi à sortir du bar.
Une fois dehors, je me mis à courrir aussi vite que mes jambes me le permettaient. Je savais que les deux flics ne mettraient que quelques minutes avant de se rendre compte que je m'étais cassée...

Je courrais n'importe où, zigzaguant entre les rues... Mes poumons hurlaient, mes jambes criaient, et mon souffle se faisait de plus en plus faible... Je ne pouvais plus. Le froid de l'hiver me griffait le visage et les bras.

Après 20 minutes de course effrénée je cessais de courrir. Je ne savais pas où j'étais, mais ce qui était sûr, c'est que ces deux cons n'allaient pas me rattraper. Il me restait deux jours pour aller à Lyon. Ça devrait être faisable...

Je marchais en direction d'une carte. J'étais à Lyon! À une heure de marche de la salle du spectacle! J'avais deux jours pour trouver 45 euros... Je me dis que la première chose à faire était d'y aller. Le reste, je verrai plus tard.
Pour l'instant, je suis dans un vieux square, il fait nuit, je n'ai rien mangé depuis presque 2 jours et il commence à neiger. Je m'allonge sur un banc. J'aime regarder ce ciel orage, où virvolltent les flocons... Ils semblent danser au grè du vent. Je m'endormis dans l'heure qui a suivi.

Fanfiction Jérémy Ferrari "FOUS LE BORDEL"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant