LOVED #wattys2017

10- Ava

Un de mes chapitres favoris...

Ava

Je passe le reste du 24 avec maman et Charlotte, ça me fait un bien fou. Chaque candidate est retournée chez elle pour le réveillon.

Être de nouveau chez moi, est à la fois étrange et familier. Les odeurs me semblent plus vives. Je prends le pull de maman posé négligemment sur le canapé et le hume vigoureusement, laissant l'effluve de son parfum remplir mes narines. Ça m'a manqué ! J'enfile son vêtement par dessus mon haut à manches longues et me sens déjà mieux. Chaque parcelle de ma peau revient à la vie. Ma famille est mon port d'attache !

— Ava, crie ma soeurette en me sautant dans les bras.

On passe les premières minutes à s'étreindre, comme si j'étais partie depuis des années. Que c'est idiot ! Comme on n'a jamais été séparées, ça fait bizarre d'avoir été éloignées l'une de l'autre aussi longtemps.

— Tu as été sage durant mon absence ? lui demandé-je.

— D'après toi ? Je t'ai piqué quelques trucs et...j'ai dormi dans ton lit. Et toi, tu es drôlement classe, dis donc ! me dit-elle. Tu t'es relookée ! Il aura fallu un royaume, un palais et un prince, pour te que tu prennes enfin ton style au sérieux.

— N'importe quoi ! Et puis, je n'ai pas vraiment le choix. Tu deviendrais dingue Charlie ! J'ai un styliste personnel qui s'occupe de mon look, tu sais que je suis clueless à ce sujet !

— Oh oui !

On finit par s'installer à la cuisine où trônent un merveilleux repas. Je suis impressionnée.

— Tu t'es mise aux fourneaux ? dis-je.

— Non, t'emballes pas ! Maman a tout commandé chez le traiteur. Elle voulait te faire une surprise.

— Fallait pas, je mange déjà beaucoup là-bas.

— Ava, grâce à toi, financièrement on gagne le triple de que tu te faisais en un mois. On a pu prendre une infirmière pour maman et mettre des sous de côtés.

— T'es sérieuse ? demandé-je

— Oui. On a enfin un noël avec un sapin garni de cadeaux.

Maman arrive, marchant à l'aide de sa crâne. Son sourire s'étire jusque ses oreilles et elle rayonne de joie. Je ne peux contenir les larmes qui ruissèlent le long de mes joues. Elle semble en bien meilleure forme qu'avant mon départ. J'en suis soulagée.

Dans la pièce voisine, la voix grave et écorchée vive d'Adele, raisonne. À gorge déployée, elle fait retentir son « hello ». Je me perds dans la mélodie. Cette chanteuse a quelque chose d'envoûtant. Ses imperfections sont gorgées d'émotions et je suis transcendée dans un ailleurs. Ce sont les claquements des doigts de Charlie devant mes yeux, qui me ramènent à la réalité.

On se met finalement à table. Ma soeur me cuisine pour avoir tous les détails croustillants sur le Prince, évidemment ! Les questions ne cessent de pleuvoir :

— Est-ce qu'il est aussi grand qu'il n'y parait ?

— Oui, dis-je mettant une fourchette bien garnie dans ma bouche.

Mais mon envie de manger ne la dissuade absolument pas de me harceler, elle revient à la charge. Du bout de la table, maman me lance des regards compatissants.

— Est-ce qu'il embrasse bien ?

— Je ne sais pas, on ne sait pas encore embrassés.

Une autre bouchée de dinde.