17- Ava

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Ava

Je suis réveillée par les rais de lumières qui filtrent dans la chambre. J'ai la tête prise d'une migraine atroce, les yeux bouffis, la gorge sèche. Je décide enfin de me lever quand je réalise soudainement que je ne suis pas dans ma suite. Je suis dans une chambre...Oh mon Dieu ! Je suis dans la chambre de Gabriel. L'odeur boisé et épicé de son parfum emplit les draps. Sur la table de chevet trône une photo de lui et de William. Comment ai-je atterri là ? Je n'en ai absolument aucune idée. Tout ce dont je me souviens c'est la chaleur de ses bras dans la cuisine. Je me rappelle avoir pleuré, puis c'est le trou noir. Le néant ! Me serai-je endormie ? Je constate que je porte toujours mon pyjama maculé de sauce tomate. Mince !

Je me glisse hors des draps et passe devant un miroir. Ma mine est atroce, mes traits sont tirés, mes joues creusées par la fatigue. À présent, je ne sais pas ce que je suis censée faire. Puis-je utiliser sa salle de bain ? Je décide que oui ! J'avance à pas feutrés vers la salle, ouvre le robinet et asperge mon visage d'eau. Je m'empare du tube de dentifrice, mets un peu de pâte sur mon index, histoire d'avoir une haleine plus fraiche. À la va-vite, je me recoiffe. Quand je me glisse hors de la chambre, je tombe nez à nez avec Gabriel, une tasse de café à la main.

— Bonjour beauté, bien dormi ?

— Euh...comment ? Avons-nous...euh...

— Non Ava, je n'ai pas couché avec toi, je me suis sagement endormi à tes côtés. Hier soir, tu t'es assoupie dans mes bras, je n'ai pas eu le courage de t'emmener dans ta suite. Je t'ai ramené ici car j'avais besoin de t'avoir à l'oeil et d'être sûr que tu ailles mieux. J'espère que tu ne m'en veux pas !

— Non, mais je suis affreuse, dis-je.

— Non, tu es toi. Viens par là.

Gabriel me prend par la main et me guide dans la cuisine. Sur la table un somptueux petit-déjeuner m'attend.

— Mange !

Je ne fais pas prier deux fois, j'ai faim. Sous les yeux scrutateurs du Prince, je déguste, sans gêne.

— Ava, je veux être clair avec toi, histoire que tu ne te m'éprennes pas à mon sujet.

— Ok, dis-je, en posant le verre de jus d'orange sur la table.

— Melle DAVIS, je suis tombé amoureux de vous. J'ai lancé cette aventure en étant persuadé de ne pas donner mon coeur. Et j'ai vu ta vidéo, je t'ai observé pleurer dans l'église. Chaque moment passé à tes cotés m'ont conforté dans l'envie de percer à jour la mystérieuse femme que tu es. Plus j'en apprenais sur toi, plus mon respect et mon amour envers toi se fortifiait. Ava, j'ai cru que mon coeur était mort avec Megan, mais tu m'as ouvert les yeux, tu m'as prouvé qu'il est possible d'aimer à nouveau. Je suis fou de toi, de tes silences qui me rendent dingue, de tes sourires qui m'ensorcèlent. J'aime quand tu mordilles tes lèvres de stress, j'aime quand tu t'emmêles les pinceaux.

— Gabriel, je...

À mesure que le Prince me parle, je ne cesse de me dire que c'est impossible ! Il ne peut pas aimer une fille comme moi, avec tous mes défauts, mes imperfections, mes vices, mes trous dans le coeur. C'est tout bonnement insensé ! J'hoche de la tête. Comme si Gabriel a lu en moi, il me lance :

— Ava, je t'aime avec tes imperfections. Tu es ce que tu es...je t'aime pour tout cela.

— Mais je suis un pauvre vase fêlé, dis-je.

— Je suis là pour te réparer.

— Mais je suis dysfonctionnelle...

— Ava, tu n'as pas compris que je me fiche de cela. Je ne te laisserai pas tomber, je ne t'abandonnerai pas. Je veux t'épouser. Je te veux dans ma vie, dans mon quotidien, dans mon lit.

LOVED #wattys2017Où les histoires vivent. Découvrez maintenant