LOVED #wattys2017

21- Gabriel

Gabriel

Ava lui a menti ! Jamais il n'aurait cru possible que ça fasse autant mal d'avoir été trahi. Des filles qui en avaient après son titre ou son argent, il en a connu des tonnes ! Des femmes avides qu'il repoussait sans l'once d'un regret.

Le Prince ne sait pas ce qui est pire, le fait qu'Ava lui ait menti ou ses motivations du départ ?

À présent qu'est-il censé faire ? La quitter ? La confronter ? Faire comme si de rien était ? Oublier ?

Gabriel est amoureux de la fille brisée en mille morceaux, celle qui a eu tant de mal à lui ouvrir son coeur.

Des questions se bousculent dans sa tête. Pourquoi ne pas lui avoir avoué cela lors de leur discussion ? Pourquoi a-t-elle omis de lui dire cette information-là ? N'a-t-il pas été assez explicite lorsqu'il lui a dit ne pas supporter les mensonges ? N'a-t-il pas été transparent avec elle, au point même de lui montrer ses faiblesses ? Pourquoi, pourquoi n'a-t-elle rien dit ?

L'homme pose ses mains sur la vitre, laissant son regard voguer vers le jardin. Il avait déjà imaginé mille scénario dans l'enceinte du Palais pour lui demander de l'épouser. Il s'était laissé aller à la peindre à plusieurs reprises. Il éprouve déjà trop de sentiments pour elle.

Ce serait-il trompé sur son compte ? Serait-il aller trop vite ? Gabriel est perplexe. Pourtant malgré sa colère envers la jeune femme, il ne peut s'empêcher de voir ses beaux yeux en amande et sentir son coeur s'amoindrir.

Au bout de quelques minutes, alors qu'il regarde toujours dehors, Ava débarque, tirant une valise derrière elle. Sans plus attendre, Gabriel sort de ses appartements pour aller la rejoindre.

La limousine se gare devant le porche, faisant crisper le gravier sous ses pneus.

— Ava...Ava, hurle le prince.

La jeune femme feint de ne pas l'entendre, remplissant le coffre de sa valise.

— Hey, que se passe-t-il ? demande-t-il. Ta mère va bien ?

— Ma famille va bien.

— Ava, qu'est-ce que tu fais ? Tu t'en vas ? Tu ne comptais pas m'en parler avant ?

Ne trouvant pas les mots, elle baisse la tête et contemple ses chaussures sur le sol.

— Que se passe-t-il ? Dis quelque chose !

— Je t'ai vu embrassé Margot.

Voilà la seule phrase qu'elle ait pu prononcer. C'est idiot, ce n'est même pas la raison de son départ.

— Honey, Margot s'est littéralement jetée sur moi pour noyer son chagrin. Crois-moi, elle n'est pas celle dont j'ai envie d'embrasser maintenant et pour le reste de mes jours. Rentre, je crois que nous avons des choses à se dire ! continue-t-il autoritaire.

— Non, je ne reste pas une minute de plus Gabriel. J'ai appris que tu as utilisé ton frère pour me soutirer des informations. Tu l'as demandé de me faire boire pour que je parle ! C'est immonde ! Je n'aurai jamais cru cela venant de toi. Tu aurais dû me faire confiance, je...je commençai à tomber amoureuse de toi et j'ai fini par m'ouvrir à toi.

— Ok, ok...j'ai commis une belle erreur à ce sujet, j'en suis navré. Mais on commet tous des erreurs, tu ne crois pas ?

— ...

— Ava, moi aussi j'ai des reproches à te faire, mais on peut en discuter au lieu de prendre des décisions hâtives.

— Ma décision est irrévocable ! vocifère-t-elle, blessée d'avoir été trahie par l'homme qu'elle aime.

— Tu t'en vas réellement à cause de cela ou parce que tu as enfin eu ce que tu désirais ?

Gabriel a lâché cette bombe sans trop croire ce qu'il vient de dire, mais à présent il est plein de colère.

— Je suis au courant, reprend-il. Pourquoi ne pas m'avoir dit que tu étais là pour la compensation financière ?

— ...

— Ava...rentre ! Je pense que nous avons besoin de clarifier certains points, dit-il, posant une main sur la limousine.

— Non, je suis navrée.

La belle brune a visage criblée de larmes, le chagrin attaché à son âme.

— S'il te plaît...

De son pouce, il caresse sa joue, approchant ses lèvres des siennes. Tendrement, il lui offre un baiser torturé, telle une prière criée à Dieu.

— Je m'en vais, dit-elle, je ne veux pas rester.

Par ses mots, elle le repousse. Par ses mots, elle cèle leur adieu.

— Tu as raison, lâche-t-elle, je ne t'aime pas.

La suite bientôt...Marie