Les deux hommes quittent le bar prestement, et traversent la rue. Il pleut toujours, mais ça ne semble pas les déranger. Ils marchent côte à côte, sans échanger un mot, la peau fouettée par les gouttes, par intermittence. Léo doit accélérer le pas pour suivre Aaron, et le fait que deux de ses pas équivalent à un des siens ne l’aide pas. Même si ils font sensiblement la même taille (quelques centimètres ne comptent pas aux yeux du châtain), le bouclé fait de grandes enjambées, pressé. Peut-être qu’il marche toujours comme ça, Léo n’en sait rien. Lui, il est plutôt habitué à piétiner. Comme si éloigner trop son pied droit de son pied gauche risquait de le faire chanceler.
Ils arrivent bientôt devant une petite maison entourée d'un jardin plein de fleurs colorées, séparé en deux par une allée de graviers gris menant au perron. Le tout est entouré d'une barrière blanche. De la même couleur que la façade de la maison. Seule une porte de bois rouge se démarque.
Léo ne peut s'empêcher de penser que ça doit être très joli sous le soleil, mais la pluie donne actuellement un air presque triste au décor. Abandonné. Malgré l'entretien indubitable que la propriétaire des lieux accorde à ses plantes.
Ils passent la petite barrière, et il regarde Aaron s'agiter sur le perron, tandis que la sonnette retentit. Ses sourcils sont froncés, il mordille nerveusement sa lèvre, triture ses doigts. Et, oui, peut-être que le déluge qui les entoure peut le pousser dans sa paranoïa. Toujours est-il qu'il est évident qu'il est inquiet.
Le châtain passe une main dans son dos pour le rassurer. Le jeune homme sursaute presque au contact, puis échange un regard entendu avec Léo.
C'est alors que la porte devant eux s'ouvre, aussi leur regard est tout de suite capté par Blanche, qui se tient dans l'entrée, et Léo retire sa main.
Il la détaille, surpris. C'est une vieille femme qui se tient devant lui, ça, il s'y attendait. Blanche est une toute petite femme, tassée par les années. Ses cheveux blancs sont soigneusement coiffés.
Mais c'est une vieille femme qui a l'air d'une jeune fille entrant dans l'âge adulte. Comme si elle avait vieilli sans le faire exprès, sans s'en rendre compte, mais soudainement. Comme si l'âge l'avait frappée, comme si le temps l'avait rattrapée, mais il y a seulement quelques mois. Probable qu'il y a quelques mois, elle avait encore vingt ans et dansait le rock en hauts talons épais.
Elle porte un T-shirt blanc parsemé de flamands roses, et un jean bleu ciel. Elle a de petits yeux curieux. Et surtout, un air souriant sur le visage, même si là elle ne sourit pas (pas encore, pense Léo, car elle a l'air vraiment adorable).
Le châtain décide qu'il l'adore immédiatement.-Blanche ! S'écrie presque Aaron en la prenant dans ses bras.
-Bonjour à toi aussi, dit-elle avec un sourire.
La vieille dame a l'air surprise de l'affolement qu'elle a suscité l'espace d'un instant. Mais elle semble se moquer un peu de l'air paniqué du bouclé.
-Je commençais à sérieusement m'inquiéter ! Dit-il en se reculant.
-Mais pourquoi ? Tout va bien.
-Je ne sais pas, tu étais fatiguée, Laia m'a demandé si j'avais de tes nouvelles, j'en avais pas...
-Oh, Aaron, ne t'inquiète pas, le jour où une ambulance viendra me chercher, tu seras le premier averti.
Elle a dit ça avec légèreté, mais cela jette immédiatement un froid sur le jeune homme, qui regarde ses pieds.
-Ne fais pas de blagues là dessus, s'il te plaît.
Blanche se pince les lèvres :
-Désolée.
Il y a un silence et elle se tourne vers Léo :
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Pinky promise [Terminé]
Romance-C'est en bonne voie. Mais promets moi de le garder pour toi, d'accord ? Aaron lui lance un regard espiègle : -Quoi ? Demande-t-il en riant. -Promets moi de le garder pour toi. Tout ça. C'est entre nous, d'accord ? -Heu ok, si tu veux ? -Eh, ça ma...