Lentement, je sentais mes membres se détendre. Une vague de calme me submergeait, si bien que malgré l'agitation autour de moi, les médecins qui s'affairaient à me garder en vie, je percevais les battements de mon cœur. Ma vision s'assombrissait, petit à petit. Le visage de Steve s'effaçait, me laissant comme dernière vision de lui un regard brouillé par les larmes, des lèvres ( ses douces lèvres ) tremblantes... Il avait mal, il souffrait. La douleur qu'il ressentait était évidente, et j'en venais à me demander si elle n'était pas pire que la mienne. Pourtant, dieux savait qu'elle était insupportable. Car un simple engin, appelé voiture avait signé mon arrêt de mort lorsqu'il avait grillé un putain de feu. Elle m'avait percutée de plein fouet, me projetant à travers le par brise. Bien entendu, avec ma chance habituelle, il avait fallu que des centaines de morceau de verres se logent un peu partout dans mon corps. Mais à cet instant, la douleur avait passé. La douleur physique. En réalité, la seule chose qui fonctionnait encore dans mon organisme étaient mon cerveau et mon ouïe. Car tout le reste se mourrait, comme moi, lentement.
J'entendais Steve me murmurer à l'oreille de m'accrocher, de tenir bon, mais ce qui revenait le plus, étaient ses supplications de ne pas l'abandonner. Il me murmurait qu'il m'aimait, qu'il ne pouvait pas vivre sans moi. Oui. Steve souffrait plus que moi. Et il était le seul élément qui m'empêchait d'être pleinement sereine.
Bien sûr avant que tout devienne noir, une fraction de seconde avant que l'auto me percute, j'avais eu peur, une crise de panique soudaine et fulgurante. J'étais trop jeune pour mourir, 25 ans... Personne ne mourrait à cet âge là. En tout cas pas moi! Pourtant à mon réveil ici, sous les défibrillateurs, je n'avais plus du tout envie de vivre. Non. La peur avait disparue laissant place à l'exaspération. Celle de devoir se battre, de souffrir.
Car après tout, qu'est-ce qui m'attendait une fois que mon cœur aurait cessé de battre? Sans doute un néant dont je ne me rendrais jamais compte, comme le sommeil dans lequel on tombe. Ou encore une seconde vie, dont je ne savais rien, au moins celle ci aurait eu des surprises. Et comme j'étais humaine, curieuse, sans doute égoïste, j'avais envie de savoir ce qui m'attendait de l'autre côté du miroir. De savoir à quoi rimait la vie. D'avoir accès à une forme de vérité.
Mais Steven était encore là, tenant sans doute ma main. J'étais tiraillée entre le laisser et rester. On m'avait toujours dit que la mort était plus difficile pour les gens qui restaient. J'en comprenais tout le sens à cet instant. J'aimais Steven.Nous avions eu de merveilleux moments. Mais je me sentais partir. J'étais trop faible et trop égoïste pour m'accrocher. J'essayai de lui parler, de lui expliquer. Mais rien ne sortit. Il me croyait probablement inconsciente. Au lieu de me demander si je devais ou non rester, épuisant mes dernière forces, j'aurais dû lui dire au revoir. Lui dire que je l'aimais, que j'étais désolée. Je n'avais pas réussis.
Il était trop tard.
BIIIIIIP. Un son sourd envahit la pièce, l'agitation reprit, mais cette fois je n'entendis pas mon cœur. Mon heure était venue, et je partais, prête à vivre de nouvelles aventure, prête à accepter mon destin. Steve, je t'aime, je suis navrée de ne pas me battre, je n'ai plus la force, tu ne me mérites pas, mais sache que jamais je n'oublierai, jamais. À dieu.
Noir.
Écrit par WistalaMoore
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