Fallen Angel

Chapitre 5 - Une journée avec son ange

L'horloge de la ville se mit à sonner. Il était onze heure. Tristan était désormais en retard au rendez vous qu'il avait lui même fixé. En y repensant, la ponctualité n'a jamais été son fort. Il se leva d'un bond.

- Je suis désolé, il faut que j'y aille, un ami m'attend.

- Tu reviendras ce soir ? questionna Naomi. On prévoit steak frites au dîner !

Tristan hocha la tête. Il partit en courant rejoindre Even, qui l'attendait impatiemment. Je ne vous l'ai pas encore vraiment présenté d'ailleurs. Ce garçon avait une personnalité bien à lui. Il avait souvent une attitude un peu enfantine, il passait son temps à essayer de rire de tout. Physiquement, cela se remarque par un perpétuel sourire amusé sur son visage. Un peu plus grand que Tristan en taille, et plus âgé d'un an, il était difficile de croire qu'il était l'aîné des deux. Il préférait de loin s'habiller avec des couleurs claires, ce qui allait de paire avec ses cheveux blonds plus ou moins coiffés. Pour finir, il avait aussi de très jolis yeux verts.

- Tu en as mis du temps ! Tes années d'exil ne t'ont pas appris la ponctualité.

Even se mit à rire. Tristan sourit, mais ce fut un petit sourire. Il repensait à ces longues années. Que s'était-il passé ?

- Tu voulais me parler, alors je suis là Tristan. Est-ce à propos de la jeune fille que tu dois retrouver ? Où est-ce que tu voulais juste passer du temps avec moi ?

- Eh bien... en ce qui concerne la fille... pas vraiment, commença-t-il. Je ne connais même pas son nom... ni où elle est.

- Tu n'as pas le choix, dit Even. Tu dois réparer tant bien que mal ce que tu as fait, même si il te sera impossible de "réparer".

- Je n'ai jamais voulu ça. Et tu le sais.

Even acquiesça. Oui, il savait. Mais, il ne laissa jamais tombé Tristan, jamais, encore moins dans les situations difficiles. Ils s'étaient promis de toujours être présent l'un pour l'autre. Even proposa alors naturellement son aide à Tristan. Ce n'était pas de refus.

- Cette fille doit ressembler à sa mère. Tu te souviens du visage de sa mère ?

Tristan se figea. Oui, il se souvenait. Ce visage à la fois doux, avec un regard qui redonnait espoir. Enfin, c'était un aussi un regard très calme. C'est cette image que Tristan avait garder de la mère. Comment l'oublier.

- Laisse tomber, oublie, s'excusa Even. Je n'aurais pas du dire ça.

Even commença à marcher, pensant que Tristan le suivait. Mais, à peine avait-il commencé à marcher qu'il se retourna : Tristan ne le suivait pas. Il restait figé, comme une statue de marbre. Il fallait qu'il parle à Even. De son hésitation. De ce type, qui le hante. Il fallait qu'il lui parle. Il savait qu'il comprendrait. Il savait qu'il pouvait lui faire confiance. Il savait, depuis le temps, qu'il pouvait tout lui dire. Tristan se confia :

- Je ne suis pas sûr de vouloir la retrouver.

- Mais tu n'as pas le choix ! s'écria Even. C'est leur héritière, il faut que tu la ramène !

Tristan hocha la tête pour dire non. Non, il ne voulait pas essayer. Parce que si jamais il retrouvait "l'héritière", comme l'a appelé Even, l'homme mystère voudrait la supprimer. Ce même démon qui hantait Tristan, qui désirait lui faire rejoindre son camp. Lui qui menaçait de le tuer si il n'obéissait pas. De plus, même si Tristan remplissait sa mission, qu'adviendrait qu'il de lui ? Sera-t-il simplement délaissé ? Banni définitivement ? Il se sentait terriblement partagé, perdu. Il ne savait plus où se tourner. Le sort de Tristan était-il scellé ? Il finit par lui parler de l'ombre fantôme.

- Tu me parles là de l'incarnation légendaire du Démon, questionna Even, celui qui aurait été scellé il y a longtemps. C'est impossible, comme je l'ai dit, il a été enfermé il y a un bon moment.

Et pourtant. Avec le temps, il se serait libéré de certaines de ses chaînes, et il aurait pris forme humaine pour descendre sur Terre. Il paraissait qu'il se faisait appelé 《 Astan 》selon Even. La menace est bien réelle. Even réagit.

- Mon devoir d'ange est de te dire de ne pas y prêter attention. Tu sais bien que je t'aiderai. Je peux demander à Libréon de t'aider pour ça !

- Libréon n'est rien, rétorqua Tristan. Il n'est qu'un juge de son petit monde, ou du moins quelqu'un qui ce permet de juger. Il ne peut rien. Et les autres dieux me haïssent.

- Alors, laisse moi te poser une question, reprit Even. As-tu envie de faire quelque chose pour elle ? Et toi, n'as-tu pas envie de te racheter !

Tristan était d'accord, mais il ne dit pas un mot. Even donna quelques informations. Si ils avaient atterri dans cette ville, la demoiselle qu'ils recherchaient s'y trouvait aussi. Cela réduisait drastiquement le champs de recherche. Ainsi, ils passèrent une bonne partie de la journée à réfléchir, assis au bord du quai du port. Malgré la situation, les deux garçons étaient très heureux de se retrouver. Even finit par se lever.

- Je suis désolé, il faut que j'y retourne un peu. J'aurais aimer rester plus longtemps avec toi mais... J'ai un rapport à faire à Libréon... tu comprends ?

Tristan hocha la tête. Encore.

- Je reviendrai demain, poursuivit Even, ce n'est pas un problème !

- Si tu reviens, tu sais où me trouver !

Even sortit un médaillon de sa poche. Derrière lui, ses ailes blanches réapparurent, tandis que lui disparaissait dans un flash de lumière. Pour Tristan, il n'y avait plus qu'à faire demi tour. Il marcha longuement. Cette journée s'était plutôt bien déroulée. Il restait à voir comment les autres jours se passeraient. La journée fut chargé, si bien qu'elle passa vite et que, à la surprise de Tristan, le ciel du soir commençait à remplacer le ciel de l'après - midi.

Even, quand à lui, était lui aussi rentrer. Depuis la Lune, la Terre ressemblait à une boule de Noël bleue. Even resta quelques minutes à la contempler, puis il se mit en route. Une fois arrivé, il demanda à voir Libréon. On lui ouvrit une grande porte assez imposante rouge foncée. Il la franchit, et s'avança. La voix de Libréon se fit entendre.

- Quelles sont les nouvelles, Even ?

- Je devrais continuer de le surveiller. Je pense... que c'est préférable.