Fallen Angel

Chapitre 20 - Lumière sur un jour sombre

- Aller Tristan, viens, tu ne vas pas rester ici comme un molusque !

Suite à la soirée précédente, en cette nouvelle matinée Even avait eut une idée, mais il ne parvenait à faire bouger Tristan. Le jeune aux cheveux bruns sombres refusa de mettre le moindre bout de basket dehors, et ce malgré les très nombreuses tentatives d'Even. Le blondinet ne voulait pas laisser Tristan seul. Néanmoins, il finit par abandonner, il n'avait plus vraiment le choix.

- Écoute, je reviens aussi vite que je peux. Ne fais rien de stupide pendant mon absence ! Pigé ?

Tristan répondit par un vague 《 hmm 》avant qu'Even ne décolle. Comme évoqué précédemment, Even avait un plan. Il suivit Naomi, qui était partie seule pour faire les courses. Il s'approcha quand le moment fut opportun.

- Nao ! Il faut que je te parle !

Elle se recula d'un ou deux pas pour fixa Even.

- Alors tu savais tout ? Demanda-t-elle.

- Je sais tout mais toi tu ne sais rien. Maintenant suis moi j'ai à te parler.

Il la saisit par ma main et l'emmena dans un endroit reculé, sans personne pour les déranger. C'était la première fois qu'Even se montrait aussi direct et déterminé. Il lui fit signe de s'assoir sur un banc.

- Je... Je n'ai rien à te dire, dit Naomi. Elle était perturbée par la situation.

- Tu n'as peut être rien à dire mais tu vas m'écouter. Du début jusqu'à la fin. De toute façon je ne te laisse pas le choix.

Jamais Even n'avait été aussi affirmé et froid. Et pour cause, le fait de savoir que Tristan était totalement déprimé lui était inacceptable et il voulait tout faire pour que cela change.

- Pour commencer, sache que les parents de Tristan sont morts le même jour que les tiens.

- Est-ce une excuse ? Demanda-t-elle malgré sa suprise.

- Non, c'est le début de l'histoire. Un incendie s'était déclaré juste à côté de leur maison, mais le feu se propagea si vite que personne n'eut le temps de sortir de la maison. S'en était fini d'eux.

Le début du récit d'Even avait capté l'attention de Naomi. Il continua sans hésitation.

- Ton père, Huo, était Dieu du Feu, et il aurait très bien pu intervenir. Mais il ne fit rien. Personne ne sut pourquoi d'ailleurs. Tristan lui demanda d'agir, de faire quelque chose pour les sauver ! Mais Huo ne fit rien. Tristan lui, était fou de colère, et il voulait se venger. Je me souviens, ça haine et son chagrin étaient tellement grands, que cela à déteint littéralement sur lui. Il possédait autrefois de magnifique ailes blanches, qui s'accordaient parfaitement avec ses splendides yeux bleus... Il était très beau comme ça...

Even s'aperçu qu'il digressait un peu en voyant le regard interrogateur de Naomi.

- Enfin ce que je veux dire, c'est que la couleur blanche à disparu ce jour là, pour faire place au noir de sa haine. Et ce n'est pas la seule transformation physique qu'il y a eu. Aaah ! Je m'en veux, je n'ai pas réussi à le retenir ! Alors oui, il s'est jeté sur Huo, un poignard à la main, et ils se sont battus. La bataille fût de courte durée, et la lame avait déjà... enfin je ne vais pas te faire un dessin. Et c'est tout ce qui aurait dû se passer.

Even laissa un court silence. Il regarda les nuages, pensifs. Il reprit son récit, avec un air si triste.

- Pour Tristan, ta mère Sophia était comme une tante, ou une seconde mère. Toujours très douce et gentille, compréhensive. Elle rêvait d'avoir un enfant. Oui, pour lui, elle était si importante. Peu de temps avant toute cette histoire, Sophia fit naître une petite fille. Elle était aux anges. Et ce jour là, Tristan jura de toujours veiller sur la petite fille en question. Tu as dû deviner de qui je voulais parler ?

Question rhétorique, elle ne répondit pas.

- Ce qui s'est passé après était un accident ! Huo voulut retirer le poignard, mais dans un mauvais geste, nul ne sait comment, l'arme vola dans la mauvaise direction et... bon idem, je ne vais pas te faire un dessin. Si tu savais combien Tristan était dévasté ! Bien qu'ils ne vivaient plus dans le même monde, ses parents avaient disparu et sa mère adoptive était en train de mourir et ce par sa faute. Il ne s'est jamais pardonné. Suite à cela, il disparu. Pendant presque 18 ans. Il essayait de me donner rendez vous le plus souvent possible afin qu'on puisse se voir. Il savait que j'avais parfaitement compris tout ce qu'il s'était passé. Mais au bout de ces presque 18 ans il s'est fait attraper. Cours martiale, tout ça, il devait venir te retrouver et te ramener là-haut. Il n'a jamais voulu, lui avait un autre plan. Te trouver, et tenir sa promesse : veiller sur toi. Penses ce que tu veux, mais dit toi bien qu'il ne veut que se faire pardonner.

Even commença à partir. Il avait fini, et dit tout ce qu'il y avait à dire.

- Even ! Où était-il passé pendant toutes ces années ?

Il la fixa, d'abord froidement, puis il se mit à sourire.

- Tu veux mon avis ? Je suis casiment certains que pendant tout ce temps, il tenait sa promesse. Il a toujours sû où tu étais. Ce qui est dommage, c'est que ce n'est que maintenant que je l'ai compris, et en y réfléchissant aujourd'hui pour moi c'est très clair : même si il n'en était plus un, il a toujours été ton ange gardien.

Even partit en marchant, laissant réfléchir Naomi, seule sur le banc. Elle regardait Even s'en aller, les mains dans les poches, et ses cheveux blonds flottants grâce à la légère brise de cette matinée d'été. Elle restait là, sur le banc, elle réfléchissait à ce que venait de lui dire Even. Elle avait de bonne raison d'en vouloir à Tristan, ne serait-ce que pour le meurtre de ses parents, mais aussi pour lui avoir cacher. Mais en même temps, elle comprenait au moins les circonstances, et l'histoire qui se cachait derrière. Cela permettait-il seulement à pardonner ? Ce n'était pas si simple, même si au final elle savait qu'Astan n'avait pas dit toute la vérité. En résumé, selon le récit d'Even ils avaient tous deux perdus leur parents. Pour l'un comme pour l'autre, ils étaient responsables, directement ou indirectement, de la disparition de leur famille. Alors c'était ça, le lien tragique qui devrait les unir, et ce pour toujours ? Etait-ce là la seule chose susceptible de les relier ? Elle finit par se lever, et elle partit à son tour.

Pendant ce temps là, Even était toujours là, caché derrière une maison dont la vue donnait directement sur Naomi.

- J'espère ne pas lui avoir raconter tout ça pour rien. Pourvu que ça marche ! se dit-il.