Fallen Angel

Chapitre 21 - Lumière au bout du tunnel

On frappa à la porte de la grange. Tristan ne répondit pas. On frappa à nouveau, ce qui étonnait Tristan : depuis quand Even frappait-il avant de pouvoir entrer ? La porte s'ouvrit, et après être entré, Tristan entendit la porte se refermer. Il s'était réfugier à l'étage de la grange, étage par lequel on pouvait y accéder par une grande échelle en bois. Il était assis au milieu des bottes de paille, ce qui le cachait parfaitement de la porte d'entrée. Sa casquette sur les yeux, il ne voulait voir ni parler à personne. Exception faite pour Even : Tristan ne pouvait cesser de lui parler, cette idée lui était impensable. Nous disions donc que Tristan avait sa casquette sur les yeux, et l'échelle en bois se mit à grincer un peu.

- Je croyais que tu devais revenir rapidement Even. Ca fait un moment que je t'attends, lança Tristan.

Le ton de sa voix n'était pas très assuré. On comprenait bien sa tristesse et ses regrets rien qu'en entendant une phrase. On imagine que c'était vraiment difficile pour lui, mais il ne se confiait que très peu sur ce qu'il ressentait à ce moment, même à Even. D'ailleurs en parlant d'Even, il ne répondait pas, et cela intriguait Tristan. Il se releva un peu et ôta sa casquette.

- Even ... ?

Il se figea. Vous vous en doutez probablement, et si non, et bien sachez que ce n'était pas Even qui venait de rentrer dans la grange. Non, ce n'était pas lui, et il est probable que vous deviniez : C'était bel et bien Naomi qui était là. Elle se tenait debout, sur les derniers barreaux de l'échelle. Ils se regardèrent. Lui ne savait que faire, et elle hésitait à bouger. Voyant le visage figé du jeune homme, et voulu faire demi tour.

- Je n'aurais peut-être pas dû venir, je devrais te laisser...

Mais au moment où elle voulu descendre, l'échelle glissa.

- Attention ! Cria Tristan.

Il la rattrapa de justesse. Il lui tenait la main autant qu'il pouvait, et en même temps, il se sentait paniqué. Non pas à cause de la hauteur à laquelle ils étaient tous les deux. Il la tenait, elle qui le jour précédent lui avait dit qu'elle ne voulait plus le voir. Il voulait autant l'aider que partir. Et pourtant, il la hissa sur la mezzanine.

Il s'en suivit un moment de silence, l'un comme l'autre ne savait quoi dire. Et même si ils voulaient dire quelque chose, ils ne savaient pas à quel moment se lancer. De toute façon, Tristan n'avait aucunement le coeur à parler. Le voyant aussi fermé, elle décida de prendre la parole.

- Tu sais, commença-t-elle, Even m'a tout raconter.

Tristan ne bougeait pas. Il redoutait trop la suite.

- Et... je ne peux pas ne pas t'en vouloir. Je pense que tu en es conscient. En même temps...

Elle leva la tête vers le ciel, ou plus exactement le plafond.

- D'une certaine manière, je peux essayer de comprendre. Enfin, comprendre les sentiments qui t'animaient à ce moment. Et j'ai aussi conscience que tu as tout autant perdu que moi, sinon plus...

Tristan restait figé.

- Ce dont je t'en veux le plus, c'est que tu ne m'aies rien dit, alors que tu aurais pu me parler directement.

- Pourquoi aurais-je fais ça ? Toi qui me considérait comme un ami.

Elle le regarda avec un regard doux, et se rapprocha un peu.

- Pourquoi " considérait " au passé ? C'est toujours le cas.

Ils se regardèrent tous les deux. Lui soulagé, elle souriante. Ce moment aurait pu durer longtemps, si une certaine personne n'avait pas eu le don de la maladresse. On entendit un " Aïe ! ", avant qu'une pile de bottes de paille ne tombe. Tristan secoua la tête.