- Amy descend, on est en retard ! s'écria sa mère les bras chargés de cartons.
Les valises enfin prêtes sur le palier, Amy et sa mère se préparèrent pour un nouveau départ. La mutation de la mère d'Amy les contraint à déménager. Le changement, Amy le redoutait, mais après tout Paris était une jolie ville.
Quelques instants après, les deux femmes étaient parties pour une toute nouvelle vie.
Amy, fille de campagne allait devenir Amy, fille de ville.Le trajet allait être très long. Pour passer le temps, elle contemplait le paysage qui, peu à peu, devenait de plus en plus urbain. Les arbres et grands champs se transformaient en immeubles et en longs trottoirs. Quelques fois, elle décrochait son regard du monde extérieur pour répondre aux quelques messages de ses amis.
Ses amis étaient les seules personnes qui la retenaient de quitter son village d'enfance. Ils étaient pour elle tout son univers. Parmi eux, son copain, pour qui elle aurait tout donné, pour qui elle aurait pu refuser toute sorte d'obligation sauf celle de déménager. La distance était pour elle une dechirure terrible.Amy avait toujours été une fille qui aimait mener les choses. Elle était en quelque sorte le leader de son petit groupe d'amis. Habituée à être aimée de tous, elle s'était créé un masque afin de faire perdurer cette réputation. Elle semblait avoir tellement confiance en elle que rien ne pourrait lui oter.
Dès sa plus tendre enfance elle rêvait de pratiquer un métier honorable. Elle était vouée au destin d'une grande dame. Sa beauté et sa confiance faisait d'elle une une jeune femme très charismatique du haut de ses dix-sept ans.Tout paraissait alors parfait : une destinée heureuse avec des amis et une famille aimante, un avenir prometteur ... Mais pourtant tout n'était pas si rose. Amy avait tendance à refouler tout ce qui pouvait être négatif ou mauvais pour elle. Toutes ses relations étaient alors basées sur des mensonges et des superficialités. Mais elle était heureuse. Elle l'aimait cette vie-là. Seulement, quelques fois Amy se sentais seule. Le manque d'un amour paternel avait créé en elle un gouffre si profond que rien ne pouvait le combler. Souvent, tard dans la nuit, elle s'imaginait des histoires ou elle menait sa vie de rêve. Pour elle, avoir une famille complète rempli d'amour était un élément indispensable. Pour combler ce vide d'amour paternel, Amy s'était liée d'une très grande amitié avec Teddy, le commerçant de la station essence du village. Tous les soirs après l'école elle se rendait à la station, choisissait un paquet de bonbons et s'installait dans la petite pièce de l'arrière boutique pour faire ses devoirs en attendant le retour de sa mère. Après avoir travaillé elle forçait Teddy à venir jouer avec elle aux cartes.
Teddy vivait seul à trois pâtés de maison de la station. Il avait été marié à une femme incroyablement sublime et qui incarnait en elle la douceur même. Elle fut la personne que Teddy avait le plus aimé au cours de ces dernières decennies. Malheureusement, celle-ci mourut des suites d'une maladie.Teddy n'avait jamais pu avoir d'enfant et considérait Amy tout comme. Il ne pourrait jamais l'oublier même si elle partait à des centaines de kilomètres d'ici.
Amy avait grandi et developpé grands nombres de ses qualités au côté de cet homme.
Un soir d'hiver, Amy était seule à s'occuper de la boutique quand les plombs avaient sautés. Le surplus de neige avait plongé la totalité du village dans une obscurité si profonde que les rues en faisaient presque peur. Pour finir de ranger les cartons des deniers arrivages, Amy avait allumé une bougie qu'elle avait posée à côté de la fenêtre entre bâiller. Quand elle avait terminé sa tâche, elle ouvrit la porte du petit chalet et la flamme de la bougie se mit à danser dans les airs. Quand soudain la flamme vint rencontrer le rideau en coton. Elle se dépêcha de sortir pour crier à l'aider et regarda le cabanon s'embraser. La chance avait été avec elle car le feu n'avait pas déclenché d'explosions. Les pompes n'étant qu'à quelques mètres du chalet, qui sait ce qui aurait pu advenir.
Après cette péripétie Amy travailla dur pour réparer son erreur. Elle s'acharna à reconstruire le chalet avec l'argent qu'elle gagna suite à plusieurs baby-sitting. Elle organisa même une cagnotte afin de recolter des fonds pour la reconstruction de ce chalet.
Elle se rappela de la joie sur le visage de Teddy quand il ouvrit les yeux pour découvrir son nouveau lieu de travail. Les villageois furent surpris de ce qu'Amy avait fini par réaliser. Amy avait sûrement commis la plus grosse erreur de sa vie mais avait su remonter la pente. Ceci étant une énième qualité chez elle. Elle ne se laissait jamais décourageait et trouvait toujour une solution.Cette vie dans son village natale allait tout particulièrement lui manquer. Elle le connaissait comme sa poche et ne se voyait vivre nul part ailleurs.
Sa mère gara la voiture sur un trottoir en face de leur nouvelle demeure et lui ordonna de l'aider à sortir les cartons. Celui qu'elle pris n'était pas bien lourd. Il contenait les quelques babioles que sa mère n'avait pas voulu vendre car elle leur attribuait une valeur sentimentale. Amy trouvait cela idiot.
La premiere impression qu'Amy ressenti face à Paris n'était pas très positive. Elle pensa que Paris est une ville tout à fait comme les autres, pleine de pollution, parsemée d'immeuble et de lampadaire.
Elle ne connaissait pas cette ville et ne souhaitait pas la connaître. Si tout se passait correctement elles ne vivraient que quelques mois voire un an et ensuite elle retournerai dans sonvillage retrouver Teddy, Amandine, Sylvia et toutes les personnes qui lui manquaient déjà.
Elle s'avança et poussa la lourde porte en bois de l'immeuble quand une terrible odeur de renfermé se faufila dans ses narines. Elle regarda les oiseaux qui s'envolaient dans le ciel gris et referma la porte avec son pied.Elle chercha sa mère avant de monter au dernier étage quand elle fut intriguée par des sons provenant de la cour intérieure de l'immeuble. Ces sons semblaient être les voix de deux personnes.
Toujours le carton en mains, elle s'approcha discrètement et découvrit une magnifique cour entourée de quatre murs. Malgré l'apparence vieillotte de l'édifice en pierres et en bloc de bois, la cour était moderne, épurée, et regorgeait de végétation.
Tout à coup, son téléphone sonna et les deux personnes qui se tenait debout face à face se retournèrent dans sa direction comme offusqués.
- Je suis désolée, je ne voulais pas vous interrompre, je suis nouvelle dans le quartier et je voulais voir ce qu'il se trouvait ici.
Le jeune garçon s'approcha d'elle et se présenta.
- Ce n'est pas grave ne t'inquiète pas, je suis Marius enchanté ! Elle, c'est Laurine, ma soeur. Bon là maintenant, je ne te conseille pas de l'approcher, mais en temps normal elle ne mord pas. Dit-il en paraissant gêné. Et toi, c'est quoi ton petit nom ?
Elle laissa échapper un sourire et se présenta à son tour.
- Je m'appelle Amy.
- Et tu nous viens d'où Amy ?
- Tu ne vas pas connaître alors disons que je viens de la campagne à quelques centaines de kilomètres. Amy senti sa gorge se nouer rien qu'en pensant à son ancien chez-elle.
- Donc tu es une fille des champs !
- Marius arrête avec tes surnoms ridicules ! La jeune fille pinça son frère comme pour lui dire de se taire. Pardonne-le Amy, Marius n'a pas toute sa tête ces temps-ci.
- Laurine ! S'énerva le jeune garçon en frottant l'endroit ou elle venait de le pincer.
Pendant que ces deux jeunes gens continuèrent de se disputer, Amy fut intriguée par une silhouette qui les observaient du haut du dernier étage.
- De toute façon Marius c'est de ta faute ce qu'il s'est passé hier ! Je ne te le pardonnerai jamais !
Laurine partit en direction de la porte en bousculant Amy et claqua la lourde porte.
Marius remplit de gêne passa sa main derrière la tête et lâcha un sourire forcé.
Amy ouvrit la bouche quand une voix lointaine vint lui en empêcher.
- Amy ! Les cartons ne vont pas se monter tout seul !
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Poupée
RomanceSouvent, il suffit de se laisser porter. Elle, elle pensait ne plus jamais s'attacher. Lui, il avait été touché. Et si une rencontre banale changeait votre destin, comment réagiriez - vous ? Croiriez vous à une simple coïncidence ou diriez vous qu...