IV. Bienvenue chez nous

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Lorsque la jeune fille ouvrit les yeux, elle n'était plus adossée à la maison où se trouvaient les corps, mais allongée sur une sorte de paillasse qui sentait mauvais, ayant pour seuls habits une brassière et une culotte. Elle se mit sur le côté et rapprocha ses jambes le plus possible de son menton : c'est qu'il faisait froid. Elle grelottait. Elle inspecta les lieux du mieux qu'elle put, mais il n'y avait rien à voir : elle pensait seulement être dans une ancienne écurie ou quelque chose dans le genre.

Elle se mit à frissonner, mais de peur cette fois. Soudain, l'inquiétude l'envahit : où était le bébé qu'elle avait nommé Gabriel ? Elle se leva d'un bond et se dirigea vers ce qui semblait être une porte. Elle tapa à deux mains et cria :

- Hého !! Il y a quelqu'un ? S'il vous plait !!

Elle tapa encore et encore, quémanda de l'aide, mais rien. Alors qu'elle s'apprêtait à s'assoir, elle entendit des pas s'approcher. Un bruit de recherche de clé, puis de serrure, et enfin une porte qu'on coulissait. Un homme long et large d'une cinquantaine d'années se découpa dans l'embrasure de la porte. Elle distingua son uniforme vert : il était de l'armée. Son cœur se serra. Elle savait très bien qu'ils n'étaient pas là pour la sauver ; il suffisait de voir les habits qu'elle portait.

- Tu t'es réveillée enfin, dit sèchement l'homme de sa voix rauque.

Il s'approcha d'elle, mais elle recula. Qu'allait-il lui faire ? Mais il était plus rapide, alors il parcouru la distance qui les sépara en un temps record, l'attrapa par le poignet et la força à le suivre. Laure ne voulait pas commencer à se causer des problèmes, alors elle ne se débattit pas et se laissa entraîner vers l'inconnu.

Ils traversèrent tout un campement et s'approchèrent d'une tente plus grande que les autres. Le soldat – ou sergent ? – entra en entrainant Laure avec lui. Dans la tente étaient présents cinq hommes, dont un derrière un bureau de fortune fait par une simple table et une chaise, et deux jeunes femmes, peut-être un peu plus vieilles que notre héroïne. Elles étaient vêtues comme Laure. Celle-ci recommençait d'ailleurs à grelotter. Le soleil s'était couché, et la fraicheur de la nuit installée.

- Approche-la, ordonna l'homme derrière le bureau.

Le cinquantenaire obtempéra et tira la jeune femme jusqu'à la limite du bureau. L'homme, qui semblait être le chef, la détailla de la tête aux pieds, non sans s'attarder sur les atouts très peu couverts de la fille. Quant à lui, il portait aussi un uniforme et des étoiles le gratifiant d'un bon poste y attachées. Enfin, il releva les yeux pour les planter dans ceux de Laure.

- Quel est ton nom ?

Laure se sentait salie d'avoir été reluquée de cette façon, alors elle ne répondit pas. Elle savait ce qui allait lui arriver, alors elle voulait retarder au plus tard son supplice, mais elle avait eu tord. Le chef souffla.

- Sortez ! cria-t-il. Sauf toi, dit-il à Laure.

Toutes les personnes présentes s'activèrent, emmenant avec elles les deux jeunes femmes. Le chef se leva rapidement et vint se placer à côté d'elle. Il rapprocha sa bouche de son oreille et lui déclara :

- Tu vas voir ce qu'on obtient quand on ne respecte pas mes ordres.

Un frisson parcouru l'échine de Laure. Elle essaya de se dégager quand il vînt se placer derrière elle, mais il l'en empêcha en lui bloquant les bras derrière le dos. Un bruit de braguette. Un tissu touchant le sol. Et il s'enfonça en elle. Elle ne put réprimer un cri et des larmes perlèrent de ses yeux. Elle avait mal. Une tâche rouge rejoignit sa culotte au sol. Puis une seconde, et tant d'autre.

Le chef se retira doucement, elle Laure croyait en avoir fini. Mais il s'enfonça à nouveau, brutalement, ce qui obligea la victime à s'accrocher au bureau pour ne pas tomber. Il faisait des mouvements rapides et douloureux. Son souffle commença à s'accélérer, tandis que Laure essayait de penser à autre chose. Cependant, la douleur était trop forte. Il la touchait partout, presque avec avidité. Le bruit autour d'elle devînt sourd.

Le grincement de la table. Des peaux s'entrechoquant violemment. Ses mains chaudes venant la souiller. Son souffle saccadé indiquant qu'il y prenait du plaisir. Un liquide chaud s'insinuant en elle. Puis plus rien.

La Terre, la Guerre -TERMINE-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant