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— Ne pleure pas Liz'... Je t'en prie, je n'aime pas te voir comme ça...

Alessia n'a pas eu le choix : il a fallu qu'elle soit honnête avec sa chère et tendre, et qu'elle lui révèle la terrible décision de ses géniteurs décidément inhumains. Parce que oui, les parents Di Marzio n'ont pas laissé grand espoir à leur fille : elle finirait probablement son année en internat.

Depuis l'annonce de l'horrible nouvelle, Lizzy pleure sans retenue sur la poitrine d'Alessia, cette dernière la serrant dans ses bras, dans le petit recoin entre le bâtiment A et le self.

La rousse s'est toujours promis d'être forte et de ne pas laisser sa copine seule face à ses problèmes si jamais une situation comme celle-ci devait arriver, mais malheureusement elle n'a pas pu empêcher les larmes, ces traîtresses, de couler librement sur ses joues quand la brune lui a dévoilé les intentions de ses parents. Et sa culpabilité de ne pas pouvoir être là pour Alessia, de pleurer dans les bras de l'italienne alors que l'inverse devrait normalement s'effectuer, ne fait que la faire sangloter davantage. Elle s'en veut d'être aussi faible à un moment aussi crucial et terrible pour sa petite-amie, mais elle n'y peut rien, les larmes n'en font qu'à leur tête et s'échappent de ses yeux sans autorisation préalable.

— Liz'... amore...

Désormais, la voix de la brune est tout aussi brisée que Lizzy. Alessia ne supporte pas de voir sa copine se déchirer autant pour elle. Cela lui fend le cœur de constater que la rousse est tout aussi touchée par ce possible départ, et cette constatation ne fait que renforcer sa conviction de la veille : ne pas surcharger Lizzy avec des problèmes personnels.

En entendant le craquement dans la voix d'Alessia, la rousse pleure de plus belle. C'est un cercle vicieux : l'italienne ne supporte pas de contempler Lizzy pleurer, donc elle échappe des larmes à son tour, et la rousse, en voyant les gouttes d'eau qui roulent sur le visage de sa copine, pleure de plus belle, persuadée d'être à l'origine de tous les maux du monde.

En bref, aucune des deux ne sait ce qu'il va advenir de leur couple, et cette constatation les terrifie profondément. Elles ont l'impression de se perdre dans un opaque brouillard, comme ceux que l'on peut croiser au détour d'un matin d'automne. Une brume soufflée par les parents d'Alessia, cette dernière songeant sérieusement à s'émanciper avant la date fatidique de ses dix-huit ans, le 2 juillet, jour qu'elle ne veut pas attendre durant encore six mois.

Pourtant, son anniversaire ne semble pas décidé à bouger, restant obstinément coincé au milieu de la saison estivale. Toutes les insultes italiennes que la brune pourra lui lancer n'y changeront rien.

Lizzy, elle, atteindra l'âge adulte le 14 avril. Une date plus proche, certes, mais quand même trop éloignée dans le temps. Et du temps, elles n'en ont plus suffisamment. Il leur faut une solution.

— Calme-toi, Liz'... Il faut qu'on réfléchisse à une solution...

La rousse tente tant bien que mal de se reprendre et de faire taire ses sanglots. Elle repousse sa tristesse et se concentre sur la situation présente. Alessia a raison : cela ne sert à rien de se vautrer dans son malheur ; autant se ressaisir et se remonter les manches.

— Mais quelle solution ? renifle Lizzy après quelques hoquets incontrôlés. Si tes parents veulent t'envoyer en pensionnat, qu'est-ce qu'on peut faire pour changer la donne ?

— Tout, réplique Alessia, la voix remplie d'espoir. Je vais rentrer ce soir et leur dire que j'ai décidé d'être raisonnable et de ne plus te voir. Je ferais semblant de m'extasier devant des photos de mecs, pour finir de les convaincre. Je te renommerais avec un prénom de garçon dans mes contacts. On va survivre jusqu'en juillet. Je vais me battre pour toi, pour nous. J'userais des tactiques les plus rusées pour contourner l'interdiction de mes parents. Je ne les laisserais pas m'envoyer loin de toi. Je ne les laisserais pas gagner, jamais. Tu m'entends ?

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