Chapitre 2:

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                           Charles

Trois petits mots. Seulement trois. Trois mots qui ont tous changé. Trois mots qui m'ont tous volé. Une voix monotone et robotique, les prononçant sans émotion.

-Je suis désolée monsieur, disait-elle

Peu m'importait qu'elle soit désolée, c'est ces trois mots suivants qui m'ont brisé.

-Toutes mes condoléances, continuait-elle sur la même voix

À ce moment là mon cœur avait explosé puis les morceaux s'étaient envolés loin de moi. Loin de tout.
Ma douce maman, partie loin de moi pour toujours.

Un pied devant l'autre, j'avance sans destination, sans but. Mes pensées lugubres me suivent, me collant à la peau, aspirant mon âme, détruisant mon cœur. Plus rien ne m'importe sans toi à mes côtés. Plus aucune épaule sur laquelle m'épauler, plus rien. Seulement moi et le néant.

Une main frêle et douce m'attrape alors le poignet, je me retourne lentement et croise de grands yeux noirs inquiet.
Alors, sous son regard, mes larmes si longtemps détenues se déversent. Et je pleure, je pleure, je pleure, pleure et repleure. Elle me prend doucement dans ses bras et murmure à mon oreille "Je sais.".
Comment l'a t-elle appris ? L'a t-elle deviné? Peu m'importe, elle a raison, elle seule peu comprendre la douleur de ma perte.
Nous restons ainsi un moment. Silencieux, dans les bras l'un de l'autre. Puis Blanche s'écarte et me regarde fixement.

-Je suis là, murmure t-elle

J'hoche la tête, ne sachant que répondre d'autre. Ces trois petits mots à elle, prononcés avec douceur et émotion. Trois petits mots qui me calment immédiatement. Oui elle est là, elle était là et elle sera là.

-Merci.

Ses lèvres forment alors un doux sourire qui me redonne confiance.
Une petite voix dans ma tête, me souffle de ne pas m'attacher, de partir, courir, de m'éloigner car je connais le sort de Blanche.
Je chasse cette voix diabolique ou de la raison, qui sait ?
Et je lui souris en retour.

DestructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant