Chapitre 7

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Que dire de mon état d'esprit actuel ? Que dire de son état physique ? Et du mien ?
Mon corps se dégrade à vu d'œil, le sien aussi. La différence entre nous c'est que lui il en est inconscient.
Moi la mort me guette. Elle vole près de moi. Trop près. Je ne la repousse même plus. À quoi bon ? Mon destin est tracé, je ne franchirai probablement jamais la majorité. Je serai de ces personnes qui meurent en n'ayant rien découvert de ce qu'est réellement la vie.

2 semaines. Voilà le temps qu'il s'est écoulé depuis l'accident de Charles. Il me manque. J'ai besoin de lui, plus que jamais, je ne veux pas mourrir sans lui dire ce que j'ai sur le cœur.
Je repousse une mèche de cheveux qui tombe sur ses yeux et soupire.

-Réveille toi, je t'en supplie.. murmurais-je en lui déposant un baiser sur le front

Tu me laisses t'attacher à toi, m'abandonner dans tes bras, dans tes yeux. Tu me laisses m'évader dans mes pensées en imaginant un futur avec toi. Tout ça, tout ça pour quoi au final ? Pour m'abandonner ? Me laisser seule, mourante ?
Je crois qu'il est un peu tard ou trop tôt pour le dire.. mais je t'aime. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne. J'ai tellement besoin de toi.
Laisse toi revenir vers moi. S'il te plaît.. N'abandonne pas. Je ne pourrai pas t'attendre encore longtemps. Pas indéfiniment. Je suis éphémère, pourtant mon amour pour toi est éternel. Je vais bientôt mourrir et s'il y a une chose que je ne veux pas louper, c'est mon premier baiser.

Je me lève, et pars une nouvelle fois, les larmes dévalant mes joues et emportant un peu plus de lumière avec elles. Bientôt, il ne restera que noirceur et ténèbre. Ce jour-là, sera le jour de ma mort. Je prends la direction de ma chambre, marchant lentement, espérant toujours entendre sa voix m'appelant, me disant de revenir. Mais comme d'habitude rien ne se passe, et j'arrive dans ma chambre sans un regard en arrière. Je m'allonge sur mon lit et regarde le plafond sans parvenir à m'endormir.

Je me réveille soudainement sans avoir eu l'impression de somnoler. Quelque chose est différent. Je le sens. Je me relève et regarde à l'extérieur. La secrétaire est au téléphone, hochant la tête et mordillant son stylo. Un vieux monsieur lit le journal attendant un médecin quelquonque. Un chirurgien discute gravement avec une dame en pleurs. La machine à café est toujours en pane. Je tourne mon regard vers la chambre de Madame Pimel, une grand mère amnésique. Elle me sourit derrière ses lunettes dorées. Mon regard se tourne ensuite vers la dernière chambre visible de la mienne. Celle de Charles. Des médecins s'agitent à l'intérieur. Voilà ce qui est différent. Charles est vivant, réveillé.

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