Destruction

Chapitre 8

Ma respiration s'accélère, si bien que mon moniteur cardiaque émet un signal d'alarme.
Une infirmière arrive précipitament.

-Tout va bien mademoiselle ?demande t-elle inquiète en fixant le moniteur d'un air préoccupé

Je me lève de mon lit, et sort de la pièce en murmurant presque inaudiblement:

-Je n'ai jamais été aussi bien...

Arrivée à la hauteur de sa chambre, je vois les médecins sortirent en secouant la tête. J'attends un peu puis inspire une grande boufée d'air et actionne la poignée. À l'intérieur, Charles est assis sur le lit, les yeux ouvert. Les yeux baissé sur son carnet et les sourcils froncés. Une larme coule le long de ma joue, depuis si longtemps j'ai imaginé nos retrouvaillles. Et le voilà devant moi, pleinement éveillé. Par où commencer ? Que dire ? Que faire ?

Je renifle le plus silencieusement possible, mais Charles relève la tête presque aussi immédiatement. Son visage me fixe interrogateur. Une autre larme descends le long de ma joue, puis je décide de m'approcher et de le prendre délicatement dans mes bras pour éviter de lui faire mal. Lui, il reste immobile dans mes bras, silencieux. Trop silencieux. Je me recule et l'observe inquiète.

-Charles ?
-Je.. Vous m'excuserez mais j'ignore qui vous êtes..

J'ouvre la bouche puis je la referme. Ma lèvre inférieure se met à trembler et les larmes dévalent violemment le long de mes joues pâles.
Un médecin entre à ce moment là et pose immédiatement son regard sur moi.

-Mademoiselle Snow... Sortez d'ici, nous allons vous expliquez. Ne vous mettez pas dans un état pareil.

J'ignore le médecin et fixe Charles désespérément. Celui-ci semble extrêmement gêné de la situation.

-Allons mon enfant.. Venez.., murmure t-il en me prenant le bras et m'entraînant vers la sortie

Je le suis. Vide. Seule. Brisée.

-Charles Dawson n'a pas entièrement perdu la mémoire. Il se souvient de tout... Sauf de vous. À votre sujet il ignore tout.

La suite je n'y prête plus attention. Il m'a oublié moi. Uniquement moi.

-C'est ma faute, murmurai-je

Le médecin s'arrête de parler et me fixe avec cet air de pitié que je vois sur tous les visages.
Tous sauf le sien. Je tourne la tête vers la chambre de Charles, il me fixe. Voyant que je ne réagis pas, il lève son carnet à hauteur de mes yeux.

Le poème écrit à mon intention y est recopié. Je soupire faiblement et retourne mon intention vers le docteur.

-Je regrette de vous dire ça Blanche, mais vos visites à Mr Dawson seront moins fréquente dorénavant.
-Pourquoi ?
-Il va suivre un long programme de rééducation pour son bras et sa jambe et aura un suivi psychologique très soutenu. Vous pourrez lui rendre visite le samedi de 17h à 18h.

J'hoche la tête indifférente puis regagne ma chambre, le pas lourd et la tête baissée.
Je m'assois sur mon lit et laisse les larmes couler. Un long moment passe puis un petit vibremment se fait entendre sur ma table de nuit. Je prends mon portable et le déverrouille.

Charles: J'ai l'air très amoureux de toi dans ce que j'écris.

Blanche: Tu ne me l'avais jamais dit avant ton accident. Je l'ai découvert en lisant ton carnet.. Je suis de nature curieuse.

Charles: Mhhh, je ne sais plus rien de toi maintenant mis à part que tu sens la fleur de lys, que tes yeux me font penser à la galaxie et ta peau est si douce que l'on croirait de la soie.

Blanche: Pourquoi tu m'as oublié ?

Charles: À force de chercher je commence à devenir fou.

Blanche: Je vais mourrir bientôt, il en est peut être mieux ainsi.

Charles: Non je veux comprendre. Je veux me souvenir de ce que ça fait d'être amoureux de toi.

Blanche: Tu n'as plus beaucoup de temps.

Charles: Tu viendras me voir Samedi ?

Blanche: Si je suis encore là, oui.

Charles: Bonne nuit Blanche.

Blanche: Bonne nuit.

Je repose doucement mon portable sur la table, me met en pygama et me glisse sous les draps. Nous sommes Mardi, il reste 4 jours avant Samedi. Je devrai pouvoir survivre d'ici là. Je le dois.
Je m'endors bien déterminée à tenir jusqu'à Samedi et lui raviver ses souvenirs.