Gang de Loups menée par une fille

Chapitre 9

Les battements de mon cœur résonnaient à mes oreilles alors que je me redressais, observant la louve bander la blessure de Théa avec une expertise qui trahissait l'habitude. Le silence de la pièce semblait lourd, chargé d'émotions et de tensions que je peinais à cerner.

"Des chasseurs..." murmurais-je, à peine consciente que les mots franchissaient mes lèvres. Tout à coup, la louve relève la tête, ses yeux se fixent sur moi avec une intensité glaciale.

"Qu'as-tu dit ?" demanda-t-elle, son ton désormais plus tranchant.

Je déglutis, cherchant à ne pas laisser paraître ma nervosité. "J'ai entendu parler de légendes. Des chasseurs... des êtres qui traquent les loups, et si...Et si c'était eux ?"

Le silence s'épaissit. Jaxon, qui surveillait les alentours, se tourna vers moi, une lueur d'inquiétude dans son regard. Enzo, revenant dans la pièce, serra la mâchoire, la tension visible sur ses traits. Théa, malgré la douleur qui l'affaiblissait, me jetait un regard intrigué.

"Ce n'est pas une simple légende", murmura la louve. "Les chasseurs existent réellement, et si c'est bien eux... alors nous sommes tous en danger."

Je reste figée, un frisson parcourant ma colonne vertébrale. Tout à coup, l'atmosphère semble s'alourdir encore davantage, et une peur sourde s'empara de moi. Si des chasseurs étaient derrière cette attaque, cela signifiait que la menace ne se limitait pas à une flèche perdue dans les bois. Ils viendront, et ils ne s'arrêteraient que lorsque leur cible serait morte.

"Nous devons partir d'ici", déclare Jaxon, rompant le silence. "Si les chasseurs savent où se trouve Théa, ils reviendront. Et ils ne viendront pas seuls."

La louve hocha la tête, visiblement déjà en train d'élaborer un plan. "Nous allons la déplacer. La meute se regroupera dans un lieu. Ophélie," dit-elle en me fixant de ses yeux perçants, "tu as risqué ta vie pour elle. Que tu l'aies voulu ou non, tu fais partie de cela désormais. Es-tu prête à te battre ?"

Je la regarde, mon esprit en ébullition. Je ne savais pas si j'étais prête pour un combat contre des ennemis invisibles, contre des chasseurs d'une légende que je croyais fictive. Mais en regardant Théa, affaiblie plus forte, et en ressentant cette connexion inexplicable entre nous, je comprends qu'il n'y avait pas d'autre choix.

"Oui", dis-je enfin, ma voix plus ferme que je ne l'aurais cru possible. "Je suis prête."

Un sourire apparut sur les lèvres de la louve, un sourire froid mais sincère. "Alors prépare-toi. La vraie bataille ne fait que commencer."

Lorsque Théa se sentit mieux, elle rassembla toute la meute au cœur de leur village, qui, malgré sa taille modeste, était véritablement un petit hameau. Cachées entre les arbres, on pouvait apercevoir plusieurs maisons en bois, des cabanes simples et faites à la main. Leurs toits de chaume et de branchages se fondaient harmonieusement dans le paysage environnant. Bien que ces habitations soient rudimentaires, elles dégagent de la chaleur une accueillante. Les murs, faits de rondins épais et vieillis par le temps, étaient ponctués de petites fenêtres discrètes, laissant entrevoir une lueur douce et chaleureuse, émanant de cheminées où les foyers crépitaient doucement. Chaque cabane avaient son propre caractère, comme si elles faisaient corps avec la forêt elle-même.Ce refuge semblait hors du temps, un havre de paix où les loups-garous réussissaient en harmonie avec la nature. Loin des regards et des bruits de la civilisation, ils avaient créé leur propre monde, protégé par les arbres centenaires et les sentiers sinueux qui rendaient l'accès à ce lieu presque impossible pour quiconque ne faisait pas partie de leur communauté.

Chaque soir, autour de ce feu, des histoires anciennes étaient racontées, des secrets murmurés et des stratégies discutées pour protéger leur territoire. L'endroit, bien qu'isolé, regorgeait de vie, de mystère et de solidarité. Cela pouvait se ressentir.