CHAPITRE II

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Et le vent tournoyait dans ses cheveux sombres

Ce fût les doux rayons du soleil qui réveillèrent Chanyeol ce matin-là. Dix jours. C'était le temps qu'il avait passé dans cette université. Et la première pensée qui le traversa fût qu'aujourd'hui il entamerait le onzième. Onze jours. Ses cours lui plaisaient, la facilitation et la paresse sociale l'intéressaient. Mais dans le fond, il ne rêvait que de vrombissement et de musique assourdissante.

Il n'avait pas encore trouvé le temps de retourner au hangar. Chanyeol avait beau être paresseux, il restait un élève assidu. De toute manière, il n'avait pas le choix si il voulait garder ses bourses. Au pire, il avait toujours son travail à mi-temps qui lui prenait une bonne partie de sa semaine, mais avec l'alimentation et les clopes à payer, un simple demi-salaire ne lui permettrait pas de vivre convenablement. Alors, il fallait qu'il étudie. Et qu'il obtienne son année.

Chanyeol se leva lentement, enroulant la couette autour de son corps maigrichon. Les yeux plissés par le trop plein de lumière, il soupira. Après s'être étiré, il osa un pieds en dehors du lit, immédiatement rapporté à son propriétaire en vue du froid polaire qu'il faisait dans la chambre. Le grand gamin gémit d'agacement mais finit par prendre sur lui-même. Il se mit entièrement debout, non sans quitter sa couette, et rampa vers la porte où il enclencha la poignée.

Les yeux encore à moitié ouvert, il se dirigea inconsciemment vers la cuisine commune où, par chance en ce samedi matin, personne ne se trouvait. Il enclencha la cafetière et attendit, les cheveux ébouriffés par le trop plein de sommeil et les paupières gonflées.

Alors enfin, Chanyeol pût prendre le temps de réfléchir. La première chose qu'il se dit fût qu'il était complètement paumé et que, si quelqu'un arrivait, il n'allait sûrement pas assumer. La deuxième fût que sa famille lui manquait. Puis enfin, le hangar se dessina dans son esprit embrumé. Il voulait y retourner. Tellement. Vraiment. Redécouvrir le foule et la musique, les voitures et leurs propriétaires. Il voulait retourner chez les maîtres de la nuit.

Et défier Cheetah Eye.

Malheureusement, il n'avait pas sa voiture. Elle était restée chez lui, dans son garage. Et il n'avait pas les moyens d'aller la chercher. Elle lui manquait terriblement. Un peu comme une petite-amie à distance. C'était un sentiment déplaisant. Sans elle, il ne se sentait capable de rien faire, excepté étudier.

C'était une passion depuis tout petit. Déjà enfant, il collectionnait les figurines de voiture de course et ce même si cela coûtait chère à sa famille. En grandissant, il apprit leur fonctionnement et chaque particule même minime d'un moteur. Chanyeol était incollable lorsque cela concernait la mécanique. Il se rappelait de sa première leçon de conduite comme si c'était hier, lorsque son père lui avait apprit à manier un volant. Un étrange courant électrique lui était remonté tout le long des bras, partant se loger dans sa poitrine. Et là, il avait su qu'il adorerait ça et qu'il pourrait rester là toute sa vie, à glisser ses mains sur le tissu rêche de l'engin.

Un raclement de gorge le sortit de ses pensées et ses doigts se crispèrent sur la couverture toujours enroulée comme un hot-dog autour de son corps. Il releva subitement la tête et réalisa qu'il s'était presque rendormit debout. La cafetière avait finit son travail et le silence occupait l'espace. Son regard croisa alors celui pétillant d'un autre garçon adossé à la porte et qui ne lui était pas étranger. Chanyeol ouvrit grand les yeux, surpris.

- Sehun ?

- Salut gamin, répondit l'intéressé, grand sourire aux lèvres.

Il s'approcha de lui et tapa dans la main que le plus âgé lui tendait maladroitement, puis partit ouvrir l'un des frigos pour en sortir une bouteille de lait qu'il apporta goulûment à sa bouche. Après quelques gorgés, il la tendit à Chanyeol qui refusa d'un signe de tête. Sehun prit alors la parole :

Cheetah EyeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant