Cheetah Eye

CHAPITRE VIII

Lorsque le passé remonte et le futur s'estompe

Une fois certain que Chen était en route, Baekhyun poussa la porte du premier café à portée de main. Il commanda un jus de fruit multi-fruit-si-vous-avez et se dirigea d'un pas pressé vers le fond de la salle sans accorder plus d'un regard à la jeune femme qui semblait gérer le bar. Assis sur une banquette, il avait du mal à garder les yeux ouverts, éblouis par la lumière bien trop forte. Néanmoins, c'était toujours mieux que de rester dehors. Enfin, il imaginait que c'était le cas.

Baekhyun n'était pas un garçon qui avait peur. En vérité, il n'y avait qu'une seule chose qui lui faisait réellement peur, et cela n'avait rien à voir avec de grands hommes vêtu de noir.

Il distingua vaguement une main déposer quelque chose dans son champs de vision restreint et hocha la tête en signe de remerciement. Il accola ses deux mains autour du verre, observant son reflet voguer sur le liquide miroitant. Il avait toujours sa capuche, malgré ses mèches de cheveux qui tombaient en avant. Son regard était fatigué et ses cernes légèrement creusées. Le garçon soupira, retombant lourdement contre le dossier de la banquette; ce qu'il regretta la seconde d'après, ayant apposé ses pupilles sur l'une des lampes du café. Il ferma les yeux brutalement, serrant ses paupières pour faire disparaître l'éblouissement qui le rendait rapidement aveugle et démuni. Il ramena l'une de ses mains sur le haut de son visage et frotta doucement afin de se détendre.

Il avait fait quelques conneries quand il était jeune; des choses dont il n'était clairement pas fière. Et désormais, ça lui retombait dessus comme un boomerang. Heureusement pour lui, c'était Baekhyun qui était recherché, et pas Cheetah Eye. Mais, en vue de la présence non-voulu près du grillage de l'aéroport, il y avait certain doute à poser sur la table.

Justement, son ami Chen choisit ce moment pour passer les portes du petit café. Il n'eût pas de difficulté à trouver Baekhyun, celui-ci étant le seul client présent à une heure aussi hâtive. Un coup d'œil rapide sur l'horloge murale lui informa qu'il n'était que sept heures trente tout juste passé.

Le nouvel arrivant lui tendit la main et le dragster la lui serra furtivement. Il prit place sur le siège en face et souffla un bon coup, soulagé, avant de commander un café crème à la serveuse. Cette dernière acquiesça et Chen retourna son attention sur Baekhyun.

- Je t'écoute, dit-il simplement en retirant sa veste.

À l'inverse, l'autre abaissa un peu plus sa capuche sur son visage.

- Ils étaient garés devant l'entrée taillée dans le grillage. Ils attendaient quelques choses, sûrement moi.

- T'es sûr que c'était eux ?

Baekhyun releva les yeux et le fixa un instant avant de répondre.

- Je suis pas vraiment du genre à t'appeler dans l'incertitude.

Chen soupira et hocha la tête; un soupçon d'inquiétude pouvait se lire dans son regard. Il se pencha légèrement par-dessus la table, baissant un peu la voix.

- Mais comment ? Osa-t-il demander.

Le dragster entremêla ses doigts et y reposa son menton. Il sembla réfléchir un instant.

- J'ai pourtant effacé toutes mes traces, marmonna-t-il contre ses phalanges.

- Faut croire que non, nota Chen en prenant une gorgée de son café, lançant un énième coup d'œil vers la porte menant à l'extérieur.

Un silence pesant tomba entre les deux garçons, chacun plongé dans ses pensées à la recherche d'un quelque chose, d'un indice qui aurait pu amener ces hommes à retrouver la piste de Baekhyun. Soudain, Chen ouvrit la bouche sans qu'aucun mot n'en sorte. Le dragster lui lança un regard inquisiteur.