En apnée.

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Il est onze heures du matin lorsque doucement j’émerge, je repense a la soirée d’hier, c’était merveilleux, nous avons visité le Champs de Mars puis il m’a fait la surprise d’avoir reversée une table au Jules Verne. C’est le plus beau restaurant de Paris je crois, il est juste au bas de la Tour Eiffel et la vue est splendide. Nous sommes ensuite rentrés plus amoureux que jamais vers minuit, et j’ai pu voir pourquoi Paris était la ville lumière.

Lorsque j’ouvre enfin les yeux c’est pour découvrir John assit sur le rebord du lit une main supportant le poids de sa tête, je rampe doucement vers lui et embrasse son épaule.

- Bonjour mon amour.

Il se lève et ne prend même pas la peine de me répondre, je fronce les sourcils, qu’est ce qui lui prend ? Qu’est ce que j’ai encore fait? 

- John?
- Elisabeth je n’ai pas dormi de la nuit je n’ai fait que réfléchir.
- A quoi ?
- A l’enfant que tu portes.

Je mets instinctivement la main sur mon ventre, je sens que je ne vais pas aimer la suite.

- Et?
- Tu ne peux pas le garder. Me dit-il.
- Quoi ?

Je suis abasourdie, a aucun moment je n’ai pensé qu’il pourrait me dire ça, avec un ton si détaché.

- Tu es trop jeune, de plus tu vas entrer a l’université et je travaille, comment élever un enfant comme ça? Pourquoi tu as fait ça Elisabeth..

Je reste sans rien dire, sous le choc de la manière dont il me l’a annoncé, franchement qui pourrait le prendre bien? Très vite le choc s’estompe et laisse place a la colère. Je me lève et attrape un jean et un chemisier rose pale, je fonce a la salle de bain et m’y enferme.
J’ai besoin de réfléchir, tout semblait aller si bien, trop bien peut être.

J’ouvre l’eau et la laisse couler sur mon corps, je ne veux plus toucher mon ventre, j’ai l’impression de porter la fin de mon couple.

Quand je sors finalement de la douche les larmes se sont mêlées a l’eau pleine de calcaire, j’ai les yeux rouges et je ne veux pas que John voit que ça m’a affecté. Cependant je n’entends plus de bruit dans la chambre, c’est comme si j’étais en apnée, tout autour de moi se compose d’eau et je coule.
J’enfile mes vêtements rapidement, je me brosse les cheveux et les attachent en chignon.

Je ne suis pas belle, j’ai perdu de mon éclat, j’ai perdu de ma joie de vivre, et tout cela en cinq minutes, j’ai basculé du bonheur absolu au cauchemar en cinq foutues minutes.
A ma sortie de la salle de bain John n’est plus là. Mais pas seulement John, ses affaires ne sont plus là non plus, seul un mot reste sur le bout du lit.

«Chère Elisabeth, je t’ai gardé la chambre pour les deux jours a venir, mais je ne peux rester, c’est trop dur pour moi de penser que j’ai gâcher ta vie, je t’aime et ça ne changera pas de si tôt mais cet enfant a tout fait basculer. Je repars en Écosse, je t’en prie ne cherche pas a me contacter. Je suis désolé, John.»

Je ne peux pas y croire, c’est une foutue blague, je prends mon téléphone et essaye malgré ses demandes de l’appeler, je tombe sur la messagerie tout de suite, les larmes se mettent a couler, j’ai du mal a respirer, je veux mourir.

Il m’aura fallu quinze minutes pour sortir de ma crise. Je suis allongée sur le lit et tout ce que je veux c’est oublier, oublier tout.
Je prends mon téléphone et envoie un message a Thomas.

A : Thomas :
De : Moi :
«Chambre 444. Lady Elisabeth.»

Il a vu mon message, je n’ai plus qu’à attendre, mon message est clair, je retire mon chemiser et le laisse au sol, tout comme mon pantalon.
Je ne suis plus qu’en culotte quand on frappe a la porte, c’est lui, c’est Thomas, je pense que nous n’avons besoin que d’un regard pour nous comprendre, il m’attrape et nous faisons l’amour, ou plutôt je me donne a lui sans rien ressentir. C’est ma vengeance. C’est ce qu’on appelle de la baise.

Résurrection Où les histoires vivent. Découvrez maintenant