3. Nightmare

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Lucas Digne.


                Après mon dos cognant le lit, Hugo est resté une demie heure avec moi. Maintenant ? Il est retourné dans sa chambre et je suis seul, dans mon lit, depuis dix minutes. Ce n'est pas long mais j'ai déjà peur. Peur de dormir. Peur d'être seul. Peur du noir. Peur de mes cauchemar. Peur de l'angoisse. Cette angoisse grandit en moins, chaque seconde. Je suis assis, les genoux repliés contre mon torse et je sens mes larmes brûler la peau de mes joues alors qu'elles glissent, silencieuses. Comme moi. Je me sens trembler. J'aimerai hurler mais je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus. Je me berce, d'avant en arrière. Ou, plutôt, je frappe mon dos contre la tête de lit, incontrôlablement. J'ai l'impression de sentir ses mains sur mon corps et une envie de vomir arrive. Je tape plus violemment contre le lit. La douleur m'empêche de penser à ce qu'il s'est passé. Et elle est tellement moins forte que celle qu'il m'a fait ressentir.


Hugo Lloris


                 Je suis dans la chambre d'Olivier, lui parlant de tout et de rien. On entend des bruits contre son mur. Celui du côté de la chambre de Lucas. Je fronce les sourcils et me lève du lit pour aller voir le blond. Quand j'arrive, il se frappe le dos contre le mur. Mais qu'est-ce qu'il fout, bordel ?

Hugo : Lucas !

                   Il ne semble pas réaliser qu'il n'est plus seul. Les larmes ravagent ses joues et il tremble, les jambes contre sa poitrine. Je m'approche et le prend dans mes bras. Il arrête ses mouvements, se tendant aussitôt. Je le berce doucement, ses larmes tombant sur mes bras nus. Mes lèvres se posent dans ses cheveux.

Hugo : Calmes toi, Lulu. Tout va bien. Calmes toi. Je suis là.

                  Ses sanglots redoublent de forces. Je le serre contre moi et il se tend encore plus. Qu'est-ce qui cloche chez lui, nom de dieu ? Il se détend, peu à peu.


Lucas Digne


               Contrairement à ce que je pensais, j'arrive à me détendre au contact de Hugo qui me serre contre lui. Mes tremblements se calment mais mes larmes continuent de brûler mes joues.

Hugo : Tu vas mieux ?

                Je hoche faiblement la tête. Il caresse mes cheveux et je finis de me calmer. Je m'allonge et il me fixe une seconde.

Hugo : Tu veux que je reste avec toi ?

                J'hésite une seconde. Est-ce que j'accepte qu'il reste avec moi ? Si oui, combien de temps ? Je me mords la lèvre avant de hocher, timidement, la tête. Il hoche, à son tour, la sienne et se lève. Je m'assois vivement. Je croyais qu'il restait avec moi ?

Hugo : Eh ! Panique pas. J'enlève juste mon jean et mes chaussures pour être plus à l'aise. OK ? j'attrape mon téléphone et écrit rapidement avant de lui montrer Mon T-Shirt aussi ? T'es sûr ? je hoche la tête Pas de soucis. Tout va bien.

                  Il retire ses chaussures, chaussettes et autres vêtements, restant en boxer. Il me fixe une seconde avant de se glisser dans le lit. Il reste à une certaine distance de moi, comme s'il avait peur de me toucher.

Hugo : Qu'est-ce qui ne va pas ?

Lucas : Pourquoi tu restes aussi loin ?

Hugo : J'ai bien vu que tu n'appréciais pas particulièrement les contacts.

Lucas : Toi, ça va. Je te fais confiance.

Hugo : Et j'en suis heureux. Je peux m'approcher, alors ? je hoche la tête.

                 Il s'approche et sa main se pose sur mes abdos, simplement. Mon ventre se contracte. Mais ce n'est pas comme d'habitude. Ce n'est pas comme quand Mathieu me touche pour me recoucher quand j'ai fait un cauchemar. Je préfère quand c'est Hugo.

               Je suis dans mon appartement barcelonais, allongé dans mon lit. Quelqu'un est au dessus de moi. Je sais qui c'est. Je sais ce qu'il veut et ce qu'il va faire. Sa tête sort de mon cou et son regard vert plonge dans le mien. Donovan. Ma gorge se noue et je commence à paniquer, me débattant vivement.

                  On me secoue, brusquement. J'ouvre les yeux et m'assois, haletant et refermant les yeux pour me calmer. Une main se pose sur mon coeur alors qu'une deuxième main attrape mon poignet et la pose contre un torse proche. Beaucoup trop proche. J'ouvre les yeux, me trouvant nez à nez avec Hugo.

Hugo : Concentre toi sur les battements de mon coeur, Lulu. Calmes toi. Je suis là.

                Son pouce caresse mon poignet. Le droit. Je retire, vivement mon poignet de son emprise et respire pour me calmer. Il ne doit pas découvrir cette partie sombre qui a remplacé l'ancien moi. Jamais. Surtout pas de cette manière. Je me colle contre son torse, le contact de sa peau me calmant. S'il savait comme je l'aime, il ne resterait aussi proche de moi. S'il savait ce qu'il m'est arrivé, je le dégoûterai. Donovan avait raison : je suis faible.


Est-ce l'amour ou la rage, notre arme la plus forte ?

Why don't you speak ? [ Lucas Digne x Hugo Lloris]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant