Balle blanche ( Karma X oc ) [ EN REECRITURE ]

Chapitre 2

Ｙｕｋｉｎｏ

Je suis Karma depuis maintenant une bonne vingtaine de minutes, me demandant toujours s'il compte vraiment m'emmener à bon port ou m'enfermer dans sa cave.

- On y est.

- Oh.

Devant nous se dresse un immeuble blanc en forme de crochet. Tous les volets sont verts, et je commence à me demander si on ne me joue pas une mauvaise blague. Lorsque je suis devenue assassin, j'ai dû me teindre les cheveux pour certaines missions d'infiltration, et la dernière couleur en date était le blanc. Avec mes yeux naturellement verts, cet endroit semble crier « Yukimmeuble ». Merveilleux.

Ma tête doit être plus qu'éloquente, puisque la sale petite tomate commence à se moquer de moi discrètement avant de se laisser aller et d'exploser de rire devant le regard que je lui lance.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.

- Bien sûr, bien sûr...

- Arrête ça, tu veux.

Après avoir passé cinq minutes à l'insulter de tous les noms intérieurement, il finit enfin par se calmer et entre dans le bâtiment. Bien que cet endroit me déplaise de plus en plus, je m'égare dans la contemplation du hall d'entrée, plutôt vaste et bien éclairé. De nombreux tableaux sont accrochés aux murs, et l'un d'entre eux retient mon attention. Sur la toile est peinte une forêt immense, aux rayons de soleil passant à travers les arbres. Ça paraît tellement réaliste que l'on dirait une photo prise au meilleur moment de la journée.

Je me détourne de cette œuvre pour continuer à suivre Karma, qui me mène dans la partie droite de l'immeuble.

- On y est.

- Merci.

Je rentre dans mon nouveau chez moi et lui claque la porte au nez. Ça lui apprendra à se moquer de moi. Je ne me préoccupe pas plus de ce gars, et observe le petit appartement avec attention. Comme prévu, des dizaines de cartons sont entassés au milieu du salon, et je ne m'étonne même plus de la rapidité avec laquelle mes affaires ont été transportées.

Soulagée de ne pas avoir à retourner à l'autre bout de la ville pour tout récupérer, je me sens tout de suite plus à l'aise. La première chose à faire dans cet endroit va être de repeindre les murs, tout ce blanc me donne mal à la tête. Je me rapproche des cartons, et commence à fouiller pour trouver celui qui m'intéresse.

- Ah !

J'extirpe difficilement la bonne boîte de sous les autres, et sors enfin mes pots de peinture. Ça a toujours été une véritable passion pour moi, et c'est bien l'une des rares choses qui a survécu à mon changement de situation, d'enfant à tueuse. Inspirée par le tableau accroché dans l'entrée, je me décide de faire cet appartement sur le thème de la forêt. Pour une fois que je suis sûre de rester quelques mois au même endroit, autant que j'y sois à l'aise.

L'avantage de peindre une forêt, c'est qu'elle peut prendre différentes formes, couleurs, et atmosphères. Ça va me permettre de varier suivant les pièces, et je suis impatiente de commencer rien qu'à l'idée des perspectives variées que m'offre ce thème. Je m'y mets immédiatement, et ne vois pas les heures passer. Elles défilent vite, mais je suis efficace cette fois ci, et parviens à finir le plus gros aux alentours de 7h du matin.

Épuisée par ma nuit blanche, bien qu'elle est été productive et que le résultat soit vraiment bon, je m'endors à même le sol, entourée par le reste des couleurs et mélanges que j'ai pu faire.