Malec || Le goût du sang

La rebellion d'Alec Lightwood

13 heures plus tôt ...

Se faufiler est toujours le point fort d'Izzy. C'est comme un besoin d'indépendance. Combinez les deux ensemble et Izzy est sûr que c'est une recette pour les ennuis du meilleur type. Pourtant, cela ne l'empêche pas de s'enfermer dans un laboratoire pendant des heures, ou de manquer une réunion très importante. Cela n'empêche pas Isabelle de harceler gentiment - et elle utilise ses meilleurs yeux de biche à son avantage - la pauvre Tessa pour trouver un livre ou deux pour elle. Mais après avoir vu le visage d'Alec, alors qu'il trébuchait dans l'Institut avec Magnus plus tôt dans la matinée, son expression enfoncée entre la peur et la culpabilité, Isabelle sait qu'il n'y a plus qu'une chose à faire. Une seule personne sur qui elle peut compter. La motivation d'Isabelle se manifeste par des pointes d'adrénaline et une rage concentrée. Elle prend toute l'émotion cachée, toute la colère et toute la frustration, et la canalise dans une session de craquage de code intense et sans faille. Elle prend aussi la détermination, forçant de profondes respirations dans son nez et sa bouche jusqu'à ce que la logique s'infiltre dans ses actions. C'est alors seulement, avec un équilibre prudent de passion et d'intelligence, Isabelle obtient une autre pièce du puzzle.

Une réunion bat son plein alors qu'elle se dirige vers le couloir. Il n'y a pas d'autre explication à l'absence d'agents patrouillant dans les couloirs, ou à une Maryse en colère exigeant sa présence. Elle brandit une fausse signature approuvée - ce n'est pas la faute d'Izzy si sa mère a une écriture incroyablement logique et rigide - et le gardien, Raj, fait un pas pour ouvrir la porte.

« Frappe une fois pour être libéré et deux fois pour de l'aide », lui dit-il en souriant « Tu as besoin de quelque chose ?» Son ton est poli et décontracté, et Isabelle se sent presque coupable. Presque.

« Non. J'ai juste besoin de lui poser quelques questions de plus. Je doute qu'il répond, mais merci, Raj, je frapperai si j'ai besoin de toi. » Isabelle sourit. Un petit coup de culpabilité picotait alors dans sa cage thoracique. Est-ce que c'est ça ? Mentir à des amis et fausser la signature de sa mère ? Ce n'est pas ta faute si l'enclave refuse de t'écouter. Elle se dit. Il est préférable d'obtenir la justice en premier et de traiter ensuite les répercussions des méthodes fâcheuses. C'est avec cette pensée qu'Isabelle entre dans la pièce et salue la recrue avec un regard soigneusement vide. Ex-recrue ? « Sean », dit-elle en tirant la chaise, « tu as peut-être soif ». S'asseyant, elle tiens la tasse, et quand le garçon fronce les sourcils, Izzy prend une petite gorgée avant de la redescendre. « Rien de mortel là-dedans. C'est tiède, cependant », prévient-elle.

Sean prend une petite gorgée, puis change d'avis et engloutit le reste. Le sang est essuyé sur son front, et il est dans un haut blanc et un pantalon de toile, mais il y a des contusions sur ses bras. « Ont-ils pris leur décision en tête ? » Demande Sean. Il semble moins crasseux maintenant, mais son regard est terriblement incertain. Il a à peine seize ans, ce qui est un rappel écoeurant pour Isabelle, qui veut juste lui arracher des informations aussi vite que possible. Mais elle ne peut pas. Il y a une certitude que cela pourrait être sa seule chance de trouver une piste, et donc Izzy hausse les épaules.

« Dépend. Tu as des informations juteuses pour nous ? Ou ne trahis-tu que les enfants avec qui tu as été entraînés et avec qui tu as vécus pendant des semaines ? »

« Je... Je ne pensais pas qu'ils... » Sean presse fermement ses lèvres. Sa voix est si calme.

Elle ne se sentira pas désolée pour le garçon. Aucune chance. Pourtant, il y a un soupçon d'empathie dans sa poitrine quand Isabelle demande, « Pourquoi toi ? » Elle pense que Sean ne répondra pas, et son instinct lui prouve la vérité. Elle attend un autre long moment et soupire ensuite. « Sais-tu depuis combien de temps tu es là ? »