Malec || Le goût du sang

La Belle au bois dormant s'est reveillé.e

Famille

Pour Magnus, le mot signifie souvent des excuses. Cela signifie fermer les yeux, parce que le sang est du sang, et si vous êtes né dans une mauvaise famille, avec un mauvais sang, on s'attend à ce que vous soyez corrompu. Ce n'est pas un bon mot, exactement, plus un argument: quelque chose à jeter dans le visage de quelqu'un quand le temps convient.

Alors, quand le médecin de l'hôpital privé de l'Institut lève la main et prévient que seules les familles sont autorisées à attendre, Magnus est à quelques secondes du déclenchement d'une guerre.

Qu'est-ce que c'est que la famille ?

Du sang ?

Non, la famille, c'est ceux qui restent à vos côtés, toujours, ceux qui vous donnent du soutien et de l'amour, plutôt que des rabaissements et du découragement.

Tout ce que Magnus sait, en ce moment, c'est qu'Alec saigne quelque part sur une table d'opération, et on lui demande de partir.

À deux pas du coup de poing au docteur,, la furie de Magnus est mise en attente quand - pas pour la première fois ce mois, ou probablement, l'année - Isabelle sauve à nouveau la journée.

« Il est notre cousin. »

« Tu n'as pas l'air d'être apparenté. »

« Mais nous nous ressemblons tellement, n'est-ce pas ? » Magnus grogne, osant le docteur, l'assistant, qui que ce soit - une nuisance , c'est ça - se disputer à nouveau.

Si Magnus n'y entre pas bientôt, le docteur va se réveiller dans son propre lit d'hôpital en se sentant écrasé par un camion.

« Regardez », Izzy pose une main sur l'épaule de l'homme, le regardant. « Si vous pouviez fermer les yeux, ce serait incroyable. Juste jusqu'à ce que nous entendions les résultats, et ensuite nous partirons, je le promets, vous ne saurez même pas que nous sommes là. » Son sourire est beau et charmant, et sa belle voix arrache l'attention de l'homme. « Feriez-vous cela pour moi? S'il vous plait ? » Demande-t-elle doucement en se léchant les lèvres.

Le docteur est tout à fait calme, puis regarde entre Magnus et Izzy. Il soupira, réalisant sans doute que sa mort l'attendait s'il essayait de renvoyer Magnus. « Très bien, vous irez dès que le chirurgien en chef sortira. » Il part sans un mot, sa blouse blanche filant derrière lui.

Alors qu'ils se dirigent vers la petite salle d'attente, remplie de chaises et de silence, Magnus parvient à se tourner vers Izzy. « Merci » marmonne-t-il, toujours incapable de s'asseoir. Au lieu de cela, il marche de haut en bas, incapable de cesser l'anxiété, la peur, la douleur presque physique de voir Alec blessé et murmurant des absurdités dans l'ambulance privée.

Isabelle est étrangement calme, mais sa lèvre tremble quand elle essaie de sourire. « Pas de problème. » Elle s'assied et croise les jambes comme une gamine, se penchant, elle lève la tête et acquiesce fermement, « Tu mérites d'être ici tout autant que moi. »

Magnus ressent alors une pointe de culpabilité, au milieu de la frustration, du choc et de l'inquiétude, car Isabelle a aussi besoin d'attendre des nouvelles de son frère, et Magnus est là, faisant les cent pas et pensant à lui-même. Dans les dix minutes qu'il a fallu pour transférer Alec du terminal de l'armée, à l'Institut, Magnus est à peu près sûr qu'il a découvert à quel point le temps pouvait être lent, insupportable et angoissant. En même temps, c'est passé en un éclair, et maintenant ils sont là, regardant Alec se mettre à rouler en chirurgie alors qu'ils font les cent pas et attendent dans la salle d'attente aux couleurs pastel.