Amoureux mais atteint.

Affront.

Au final, on a dû se déplacer nous-mêmes parce que sa fille est malade et elle ne peut pas la laisser seule, enfin bref.

On est devant la porte, main dans la main. Elle peut réagir n'importe comment ça m'effraie un peu. Enfin, je ne la connais pas...

Quand elle nous laisse entrer, son visage est fier et elle semble sûre d'elle. Ce qui me met en confiance c'est que ça ne va pas durer. Comme je m'y attendais elle ne me dit pas bonjour, je ne le fais pas non plus, elle me lance seulement quelques regards. Au fond, je m'en fiche.

Elle espère quoi ? Qu'elle va se mettre Harry dans la poche ? Elle rêve.

Harry s'assoit au plus près de moi, il passe même son bras autour de moi.

- Bon, j'imagine que t'es prêt à passer du temps avec ta fille maintenant ?

- Sharon...

- Par contre, je ne suis pas sure qu'elle comprenne bien que tu sois avec un homme, c'est un peu problématique.

- Tu peux m'écouter une minute ?

Je sens que son corps se contracte légèrement. Il se lance dans ses explications, il emploie des mots justes et atténués, je suis fier de lui pour ça, elle se contente de l'écouter sans qu'elle en soit convaincue, et elle le laisse finir.

- Tu serais prêt à me faire gober n'importe quoi pour fuir tes responsabilités hein ?

- Je n'ai aucune raison de faire ça ! Tu crois que j'ai inventé tout ça ?

- Je sais que tu mens et personne peut le prouver car ça ne peut être que toi, on s'est réveillé ensemble, tu étais tout le temps là.

- Tu t'en souviens donc pas. Est-ce que tu crois que j'aurais pris la peine de venir jusqu'à toi pour te dire des conneries ?

- Je pense que oui.

- Tu es consciente que je suis prêt à faire un test ADN pour te le prouver ?

Elle devient à ce moment là très embarrassée. Ça me rassure qu'elle soit peut être en train de comprendre qu'elle a peut-être tort. Elle se met à regarder fixement un point, comme si elle essayait de se faire à l'idée.

- Maman ?

- Oh mon ange qu'est-ce qu'il y a ? Maman est en train de parler.

- Tu peux venir jouer avec moi s'il te plaît.

Elle tousse légèrement quand elle parle, et ses cheveux sont collés de sueur à son front.

- Pas maintenant chérie.

- Mais je m'ennuie.

- Je jouerais plus tard, va dans ta chambre maintenant.

- Et toi tu viens jouer avec moi ?

Je me rends compte qu'elle s'adresse à moi en me tendant la main. Je regarde Sharon pour voir si elle est d'accord et puis ça ne me dérange pas, cette conversation ne me concerne pas de toute façon. Je suis très étonné lorsqu'elle me sourit, son sourire à l'air sincère. La petite semble toute contente  quand j'attrape sa petite main et elle me tire pour me montrer sa chambre.

- Je m'appelle Mia et toi ?

- Louis, elle est très jolie ta chambre.

Ce petit être fragile s'assoit par terre, satisfaite du compliment que je viens de faire. Je m'assois en face d'elle.

- Est-ce que je peux te dessiner ?

- Oui si tu veux.

Je la regarde faire, elle a l'air de beaucoup de s'appliquer, je la trouve adorable malgré tout. Je les entends parler d'ici, il n'y a pas de haussements de voix, ni de cri, tout se passe calmement. J'ai confiance en Harry de toute façon.

- Est-ce que tu veux être mon ami ?

- Ça me ferait vraiment plaisir oui !

- Super !

Elle rit innocemment, elle semble être une enfant plutôt calme, mais c'est peut-être parce qu'elle est malade.

- Est-ce que le garçon dans le salon c'est ton ami ?

- Oui c'est un très bon ami.

- Moi aussi j'ai de très bons amis ! Ils sont venus à la maison pour mon anniversaire ! Regarde j'ai fini le dessin.

Je souris face à l'innocence de son dessin, peut-être qu'il me ressemble un peu, elle a fait deux petits points bleus pour les yeux. Je la félicite en lui disant que je l'adorais.

- Super ! Je te le donne comme ça tu pourras l'accrocher dans ta chambre !

Je ris. Je trouve qu'elle ressemble peu à Sharon finalement, elle doit sûrement ressembler plus à Alex. Je me rappelle maintenant pourquoi on est là...

Elle se lève face à moi et commençait à jouer avec mes cheveux cette fois.

- Ils sont doux tes cheveux, mais les miens ils sont plus longs et plus doux.

- Je crois que oui, mes cheveux sont un désordre.

Elle passe ses doigts dedans pour les aplatir. Le moment que je regrettais arrive.

- Je ne connais pas mon papa moi. Maman me dit qu'il est loin mais qu'il pense quand même à moi, même s'il est loin. Elle m'a dit qu'un jour il viendrait me chercher.

Je suis très mal à l'aise, j'ai presque les larmes aux yeux à entendre ce qu'elle dit. Mais heureusement, on vient me délivrer de cet enfer.

- Lou, on part.

Je le vois assez détendu, je suppose que c'est arrangé. Je ne pensais pas que ce soit aussi rapide que ça, mais ça me va.

- Oh non déjà ???

Elle n'a pas l'air très contente.

Il est juste devant la porte de la chambre, je lui fais un sourire forcé en prenant le dessin dans mes mains et en disant au revoir à Mia.

- C'est pas grave, comme tu es mon ami on se reverra ! Salut Lou !

Sharon nous attend vers la porte, ses yeux sont un peu rouge même si son mascara est intact. J'ai de la peine, je fais quelque chose pensant que c'est juste et j'avais raison. Je la prends dans mes bras quelques secondes et je suis soulagé quand elle répond à mon geste. Je pense qu'elle en avait besoin.

Elle n'a plus son air hautain, elle sourit assez agréablement maintenant.

Elle nous regarde partir, je ne devrais peut-être pas mais j'ai de la tristesse pour elle.

- Ça va bébé ?

- Oui rentrons chez nous.

Il m'explique qu'elle a fini par réaliser ce qu'il lui disait et qu'elle avait un peu pleuré, sans savoir quoi dire à Mia, qu'elle regrette de ne pas lui avoir parlé avant et qu'elle lui en voulait un peu de ne pas avoir dit la vérité. Elle lui a dit qu'elle allait réfléchir sur ce qu'elle allait faire et qu'elle lui ferait savoir quand elle aura décidé. Elle a aussi mentionné qu'elle était contente pour lui qu'il soit heureux avec moi.

Cette dernière phrase lui met le sourire aux lèvres, un sourire contagieux. Il regarde brièvement le dessin sur les genoux.

- Tu étais obligé de ramener ça ? Rit-il.

- Je ne voulais pas la vexer, arrête de rire ! Et puis toi tu n'as même pas eu de dessin.

Il secoue la tête.

J'ai envie de vite rentrer à la maison et de me reposer avec lui, la tristesse que j'avais s'évapore plus on s'éloigne.