18 Juillet 1987.
Sur la route du retour, je me repasse, mentalement, le déroulement de cette soirée. Jeudi, j'avais appelé Liz et lui avais demandé si elle accepterait de venir dîner au restaurant avec moi, ce soir. J'en avais terriblement envie, mais j'avais horriblement peur. Puis je me suis souvenu de ce que Peter m'avait dit : je ne devais pas la laisser partir.
Quand je me suis enfin lancé et que je lui ai fait part de cette proposition, elle a immédiatement accepté ! Elle était tout excitée, c'est comme si j'étais face à un enfant que l'on aurait décidé d'emmener à Disneyland Park. Si je ne me serai jamais cru capable de faire ça, je crois que je peux dire que c'est l'amour qui me l'a permis. Je crois foncièrement, maintenant que je le ressens, que l'amour nous rend plus fort.
Finalement, cette soirée a été fantastique ! Nous avons pu parler de soi, s'ouvrir davantage à l'autre, se trouver encore plus de points communs. Le repas est passé à une vitesse incroyable ! En réalité, je crois n'avoir jamais été aussi heureux et coupé du monde que je le suis ce soir.
« Bon, je vais te laisser aller dormir, lui dis-je après l'avoir raccompagnée jusqu'à chez elle.
- Oui, je commence à être fatiguée, me répond t-elle en baillant.
- Passe une bonne nuit, lui dis-je en me retournant pour rejoindre ma voiture.
- Matt !, m'interpelle t-elle.
- Oui ?
- Je voulais te dire que... merci beaucoup pour cette soirée ! Ça faisait si longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi bien avec quelqu'un. Avec un garçon, me répond t-elle », en gigotant et en baissant le regard.
Alors que j'étais sur le point de partir, je me ravise. Je ne peux pas la quitter. Pas déjà.
Plus j'avance vers elle et plus ses yeux s'agrandissent, plus elle sourit, plus elle semble se remplir de vie. Je m'approche d'elle, doucement, tout en la fixant du regard. Elle est tellement irrésistible dans cette robe ; ses jambes sont absolument magnifiques.
« Et moi je voulais te dire à quel point tu es belle ce soir, lui dis-je enfin, en encadrant son visage de mes mains lorsque j'arrive enfin devant elle. Et aussi que j'avais passé une superbe soirée.
- Euh... je... merci Matt. C'était super !
- Depuis quand tu te mets à bégayer ? Tu crois que je suis en train de déteindre sur toi ? », la charrié-je.
Nous avons ri. Puis les bruits ont cessé. Le silence est là. Il est beau. Rien ne vient gâcher cet instant. Là, je me sens heureux et grandi. Oui, j'ai la sensation que cette soirée a changé quelque chose en moi, sans que je puisse réellement dire de quoi il s'agit.
À cet instant précis, j'ai une furieuse envie de la plaquer contre la porte de sa maison et l'embrasser tendrement, mais avec passion. Comment puis-je lui résister ?
Sans que je puisse continuer à penser ce fantasme, Liz pose ses mains sur mes hanches et se hisse jusqu'à mon visage pour me déposer un baiser au coin des lèvres.
Nous nous quittons et je repars chez moi, la tête dans les nuages, les pensées embrouillées, le coeur réchauffé.
Une fois glissé à l'intérieur de mon lit, je ne cesse de penser à elle. Elle me hante. Et je ne peux m'empêcher de ressentir son baiser. C'était magique.
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En attendant, je vis [TERMINÉE]
RomanceAu cœur de New York, Matt, âgé de dix-sept ans, rencontre Liz, son grand amour, avec qui il vivra une histoire idyllique jusqu'à ce qu'une terrible maladie s'immisce entre eux. Si en 1987, des traitements existent, les personnes sont condamnées, on...