Non mais dites-moi que je rêve? Tommy roulait à vive allure en direction de la boulangerie pour y rejoindre son père. Il avait pris les clés de voiture de sa mère sur le crochet à l'entrée et s'était précipité à l'extérieur, la rage au corps. Il était encore sous le choc de ce qu'il commençait à comprendre et les routes se traçaient dans sa mémoire vers un point commun.
L'odeur de l'encens et sa mère qui recevait discrètement des femmes à la cuisine, où Tommy pouvait entendre des psaumes incompréhensibles. L'homme qui était venu et disparut aussitôt. Le froid, l'amulette, le coma de Gabriela. Il savait maintenant que sa mère lui cachait quelque chose. Que le mystère longtemps enterré par un sort avait été découvert, même s'il ne savait dire de quoi il s'agissait réellement. Il n'arrivait pas à se faire à l'idée, mais il y avait forcément de la magie derrière tout ça. Son père saurait peut-être.
Les pneus crissèrent sur l'asphalte quand il bifurqua dans le stationnement de la boulangerie. Il y avait quelques voitures dans la cours, il ne pourrait donc pas être seul avec son père. Le néon « ouvert » clignotait dans la grande fenêtre près de la porte d'entrée par laquelle on pouvait voir les pâtisseries et diverses sortes de pains frais. À l'intérieur, trois clients étaient debout face au comptoir et semblaient attendre de se faire servir. Il resta un moment assis dans la voiture pour se calmer. Il avait beau fouiller dans ses pensées, il gardait en lui le sentiment que son père n'y était pour rien. Avait-il été mis au courant des manigances de sa mère. Voilà la question qui restait en suspens. Pour le reste, chacun des événements étranges qu'il se rappelait avaient pour point de rencontre sa mère. Elle en était la source ou la solution, s'en convaincre avait été d'un naturel facile.
Tommy ne pu s'empêcher de sourire lorsque la petite sonnette au-dessus de la porte tinta en entrant dans la boulangerie. L'odeur de la mie l'enveloppa de son parfum réconfortant. Son père leva la tête en sa direction et eut un sourire éclatant lorsqu'il le vit. Il se précipita en contournant le comptoir et les clients pour venir le rejoindre et le pris dans ses bras. Tommy se sentit mal d'attaquer de questions son père et décida de prendre le temps d'arriver d'abord. Ils auraient tout leur temps pour parler quand ce serait plus tranquille dans le magasin.
— Heureux de te voir mon fils. Il se retourna vers les clients qui ne semblaient pas comprendre ce qui se passait. C'est mon gars et je ne l'ai pas vu depuis Noël. Leur dit-il avec une pointe de fierté dans la voix.
Il tapota l'épaule de son fils et sourit à pleine dents alors qu'il retournait derrière le comptoir entrainant Tommy avec lui, les yeux couverts de larmes. Comparativement à sa mère, Paul n'avait pas changé. Barbe bien taillée, des joues saillantes et des yeux noisettes aux paupières lourdes se dissimulaient derrière de petites lunettes rondes qui s'agençaient bien avec son visage étroit. Son crâne dégarni était caché par sa casquette à l'effigie de la boulangerie. Il avait été pêcheur dans un lointain passé, ce qui lui avait servi à muscler son corps, entretenu par des entrainements trois fois par semaine qu'il poursuivait encore à son âge. Il était vivant de santé et sa bonhommie se reflétait partout autour de lui.
Ils passèrent l'après-midi ensemble à répondre aux clients, remplir les présentoirs et préparer les diverses pâtisseries. Tommy n'avait pas mis de côté la discussion qu'il voulait avoir avec son père, mais il était si bon de le voir souriant ainsi qu'il ne voulait pas gâcher ce moment.
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Elle se moucha pour la quatrième fois propageant sa tristesse dans toutes les âmes.
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OMBRE - Les âmes d'Ombre
ParanormalneAlors qu'elle surmontait la tentative de suicide de sa sœur aînée qui sombre désormais dans un coma profond, un grand froid s'empare soudainement de Gabriela, l'emportant à son tour dans un silence comatique. Amoureux fou d'elle, Tommy cherche à c...