Prologue

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« Je suis dégouté. Dégouté de la vie et de moi-même. Comment une personne pourrait-elle se détester plus que je ne me déteste? – Louis. »

Point de vue de Louis Tomlinson :

Je me regardai dégouté dans le miroir de ma cabine. Quelle horreur! Je faisais pitié à voir! Depuis que je m'étais retrouvé sur le bateau de mon oncle, soit le seul membre de ma famille qu'il me restait, j'avais amorcé un sérieux complexe avec mon apparence. Non, mais, côtoyer des marins grands, forts et bronzés à longueur de journée alors que j'étais petit, maigre et pâle, j'avais fini par me remettre en question.

Certes, je n'avais jamais été très grand de nature et ma taille fine était due à mon terrible chagrin, sans oublier mon teint de porcelaine dû au fait que je sortais rarement de ma cabine.

Mes parents étaient décédés il y a de cela quatorze mois. N'ayant aucun autre endroit où aller, mon admirable oncle, Christopher, m'avait accueilli. Je lui en étais très reconnaissant. Mais cet homme très respecté n'était nul autre qu'un grand capitaine embauché par le gouvernement anglais. Lui et son équipage devaient transporter des marchandises de toutes sortes aux colonies de cette grande puissance. Je ne pouvais, donc que me plier à son travail et le suivre.

Mon avenir aurait dû être tout autre! Ma famille avait une petite fortune montante, nous étions des bourgeois très chanceux. Mon père ayant fait profession en droit, il était un avocat très réclamé. Avec l'argent de la famille, j'avais l'opportunité d'aller à l'université pour approfondir mes études et probablement finir par exécuter le même travail que mon père. Malheureusement, mon histoire fut tout le contraire...

Le décès de mes parents me percuta énormément. Je perdis beaucoup de poids et mon humeur se détériorait aussi vite. Je ne pouvais que constater les dégâts de tout ça en me regardant dans une glace. J'étais atroce. Je n'avais aucune virilité, je ne paraissais pas le moins du monde attirant pour la gent féminine. Parfois même, je surprenais les marins à me reluquer avec envie, la preuve que je n'attirais pas le bon genre de personne. Après tout, ils devaient tous être désespérés pour voir en moi une possibilité de soulager leurs désirs.

Mon oncle faisait de son mieux pour me défendre et puisque j'étais son protégé, ses employés n'osaient pas trop s'approcher de moi. Heureusement! Mais si lui aussi venait à mourir, qui me protégerait et empêcherait ses brutes de me toucher?

Je soupirai et détacha mon regard de cette surface palie et froide. J'étais dans la cabine réservé au capitaine du navire Gallyber. Christopher m'avait ordonné d'étudier un peu, histoire de ne pas oublier ce que j'avais appris à l'école. Plusieurs livres étaient éparpillés sur son bureau, en grande partie des livres qui concernaient les mers, l'histoire de la Grande-Bretagne, ceux qui avaient découvert la Nouvelle-France et toute sorte de trucs insignifiants. À vrai dire, je ne m'étais jamais vraiment intéressé à l'histoire. La mer ce n'était pas mon fort non plus, mais ça pouvait parfois devenir intéressant.

Je pris place devant les livres et les regardais avec un air détaché. Je n'arrivais pas vraiment à me concentrer. Je ne pouvais m'empêcher de repenser à mes malheurs. Lentement je remontais la pente, je faisais mon deuil. Mon oncle voulait me trouver une passion. Je devais trouver un talent, quelque chose qui me préoccuperait tellement que j'en oublierais pourquoi j'étais triste. J'avais essayé beaucoup de choses à temps perdu sur ce bateau.

J'avais lu des livres sur l'astrologie, la mythologie, des romans d'amour aussi (simplement pour m'amuser... j'étais un homme tout de même! Je ne pouvais pas me permettre d'aimer ce genre de truc... non?). En réalité, la simple chose qui avait un t'en soit peu attiré mon attention avait été le piano dans la cale du Gallyber. Malheureusement, c'était à la cale que se tenaient la plupart des marins. Et qui disait marins, disait aussi « danger » dans mon cas. Chris m'avait donc interdit d'y aller.

Je pris doucement un manuel sous mes yeux. La page couverture attira mon attention. Légendes de la piraterie, lisait-on.

— Intéressant, marmonnais-je pour moi-même.

Je lus plusieurs pages avant d'être soudainement interrompu par les cris perçants du vigile au sommet du mat central. C'est qu'il avait la voix portante pour que je puisse le percevoir jusqu'aux cabines! Les paroles qu'il criait me glacèrent le sang. Je sentis une perle froide glisser sur ma tempe.

— Impossible, soufflais-je alors qu'il ne cessait de répéter.

— UNE ATTAQUE! Criait-il. BATEAU PIRATE EN APPROCHE! PRÉPAREZ-VOUS! PIRATES EN VU!

Je percevais des pas, des bousculades, des cris aussi. Tout le monde s'affolait. Un bateau portant de la marchandise comme nous devait s'attendre à ce genre de procédure, mais au fond, personne n'avait cru cela possible. Les histoires racontées par les autres marins n'étaient que des légendes, non?

Chasseurs de Trésors - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant