Un amour légendaire

Chapitre 1

Château d'Hyrule, quartiers généraux de la garde royale.

Mon père était le capitaine de la garde royale, directement rattaché au roi d'Hyrule. Il prenait son travail avec beaucoup de sérieux et s'y adonnait corps et âme. Son plus grand souhait était que je devienne un jour moi aussi capitaine de la garde royale. C'est pourquoi j'avais préparé l'examen d'entrée à l'école de la garde avec beaucoup de sérieux. Je voulais qu'il soit fier de moi. Pendant toute mon enfance, il ne cessait de me répéter :

«

- Mon fils, soit toujours sérieux dans ton travail et tu n'en seras que plus récompensé. Tu verras lorsque tu seras toi aussi garde royal, tu comprendras ma façon de penser. Et puis la famille royale est une famille tellement adorable. Surtout la reine. Sais-tu qu'elle a une fille de ton âge ? il parait qu'elle est très belle et très douce. Mais je ne l'ai encore jamais vue. Il est dit qu'elle a une destinée hors du commun et que c'est pour cette raison qu'elle ne quitte jamais l'enceinte du château. Elle aurait demandé plusieurs fois qu'on lui assigne un garde du corps mais jusque- là, on lui a toujours refusé sa requête. En même temps, elle est encore très jeune. C'est peut-être pour cette raison.

Un beau matin d'automne, mon père apprit que je venais d'être sélectionné pour intégrer l'école d'armes des chevaliers de la garde royale. J'avais obtenu les meilleurs résultats de toute la promotion. Entrer à l'école d'armes signifiait que j'allais donc devoir le quitter pour intégrer une chambre dans les quartiers réservés aux nouveaux élèves de la garde.

- Tu emménages quand ? demanda-t-il.

- La semaine prochaine. Ils sont encore en train de préparer les chambres et les cours car cette année nous sommes nombreux apparemment.

- Ahh, Ça me rappelle le jour où j'ai reçu ma lettre d'intégration moi aussi. J'avais ton âge. Lorsque je suis entré à l'école, j'étais un jeune loup célibataire en recherche de sensations fortes. J'ai été servi. Ce fut les plus belles années de ma jeunesse. Et puis à la fin de mes études, j'ai rencontré ta mère. C'était une prêtresse. Nous avons vécu une magnifique histoire. Elle était enceinte de toi lorsque l'on m'assigna au service de la famille royale. Je me rappelle encore son visage réjoui, lorsque je lui ai annoncé. Hélas, à cause d'un mauvais tour du destin, une terrible maladie l'emporta, alors que tu étais encore un bébé.

- Je ne me rappelle pas très bien de maman. J'aurais vraiment aimé la connaitre davantage. Tes yeux brillent d'une telle intensité quand tu parles d'elle.

- C'est vrai, je n'ai jamais aimé d'autre femme. Aujourd'hui encore elle me manque terriblement. Après sa mort, c'est la sœur de dame Impa, l'actuelle nourrice de la princesse, qui nous est venue en aide et qui s'est occupée de toi quand tu étais bébé. C'est une personne en or, je lui dois beaucoup.

- Oui, j'aimerais aller lui rendre visite avant de partir pour les quartiers des élèves, si tu veux bien. Je voudrais aussi me rendre sur la tombe de maman pour lui déposer des fleurs.

- Les princesses de la sérénité et les fleurs silencio étaient ses préférées. Je suis sûr que de là où elle est, elle serait très fière de toi. Regarde-toi, tu es devenu un magnifique jeune homme. Si tu savais comme tu lui ressembles. Tu as ses yeux et son visage.

J'aperçus quelques petites larmes sur son visage encore juvénile. Lorsqu'il se montrait sous son vrai jour, ce qui n'était pas très courant, je comprenais que la mort prématurée de sa femme avait dû le faire terriblement souffrir. D'aussi loin que je me souvienne, il n'a jamais voulu se remarier. Pourtant, le capitaine de la garde royale faisait chavirer de nombreux cœurs, encore aujourd'hui.

Je rougis un peu face à ce compliment inattendu. Mon père était un homme sévère et rares étaient les fois où il me complimentait.

- Merci, murmurai-je.

- Ne me remercie pas, je sais que j'ai été très dur avec toi. Mais quand je vois ce que tu es devenu aujourd'hui, je ne peux qu'être fier. Peut-être reprendras-tu la tête de la garde royale ? Après tout je suis proche de la retraite.

- Laisse-moi déjà intégrer l'école. On verra si je m'en sors en tant qu'apprenti ou simple garde, souris-je.

- Tu as raison, je m'emporte un peu vite. J'espérais tellement qu'un jour tu suives mes traces, que je mets la charrue avant les bœufs.

- Eh bien c'est chose faite.

Il y eut un silence un peu gêné. J'en profitai pour prendre congé de lui. Je devais encore préparer mes bagages et remplir mon dossier d'entrée.

- Je te laisse, je vais dans ma chambre, commencer à préparer mes affaires. Appelle-moi quand le repas sera prêt ou si tu as besoin d'aide. Je t'ai coupé du bois et ramené de la viande et des champignons du marché.

- Merci Link. Tu es vraiment un bon garçon.

- De rien.

Je me retirai et pris la direction de la petite pièce d'à côté. Comme mon père était capitaine de la garde royale, nous avions une petite dépendance au sein du quartier général. Ça n'était pas très grand mais pour nous deux c'était confortable et pratique. J'allais regretter le confort de ma petite chambre individuelle, mais c'était la règle. L'école de la garde était un internat et les étudiants logeaient tous en chambre double. Et même si j'étais le fils du capitaine, je n'aurai droit à aucun traitement de faveur et quelque part c'était mieux comme ça. User de privilèges n'était pas dans mes habitudes.

Je sortis de dessous de mon lit un immense sac souple beige, l'ouvris et le posai sur le lit. Je pris la direction de mon armoire et commençai à sortir mes affaires pour les mettre dans mon sac. C'était la première fois que je partais seul mais honnêtement j'étais heureux. Je pourrais être un peu plus indépendant et c'était ce dont j'avais envie. Lorsque j'eu sortis tout ce qu'il me semblait important, mon père m'appela pour venir dîner.