GRAIN DE FOLIE

12.

12.

Jesuis incapable du moindre mot. Je regarde la scène devant moi, digned'un film catastrophe.

Lesgyrophares ne sont que des lumières lancinantes qui rythment lesbattements de mon cœur.

Lesambulances, la police, les larmes, les gens, paniqués...

Toutsemble se dérouler à vitesse réduite. Comme une rêve, flou etlointain, un cauchemar que je m'obstine à appeler ainsi pour medire que tout cela n'a pas eu lieu.

-Jevoudrai vous emmener à l'hôpital pour faire quelques examenscomplémentaires, me dit l'ambulancier en terminant le bandage àma main.

-Jevais bien...

-C'estun examen de routine...

-Etce n'est qu'une coupure que je me suis faite toute seule entombant. Je vais bien...

L'ambulanciersecoue la tête devant mon obstination, et je reste là encore uninstant, assise à l'arrière du camion, à observer la scène.

-Est-ceque... Est-ce que vous savez s'il y a eu des... Blessés ou pire ?,lui demandais-je encore alors qu'il range son matériel.

-Riende grave apparemment, que des blessures superficielles.

-Dieumerci...

Jepousse un soupir de soulagement lorsque j'aperçois Aaron un peuplus loin, discutant avec des confrères.

Jeme lève dans une grimace, les courbatures me faisant souffrir, etavance timidement vers lui.

Leshommes s'éloignent de lui après avoir apparemment accepté sesconsignes, et il m'aperçoit, gérant à priori la situation avecun professionnalisme qui m'impressionne.

-Alors ?,tentais-je dans un soupir, portant mes bras autour de moi,l'adrénaline redescendant et laissant place au froid.

-Alorsj'ai pu apercevoir quelques numéros sur la plaque. On va creuserdans cette direction..., prend-t-il une grande inspiration, sortantenfin la tête de l'eau.

-Ok...

-Etil y a une bonne nouvelle dans tout ça. Etant donné qu'il y a euune fusillade, et comme je suis impliqué, je vais pouvoir reprendrel'affaire, tu sais ce que ça veut dire ?

-Je,heu... Pas vraiment.

-Plusbesoin de se cacher, plus besoin de mener notre enquête dansl'ombre. Je vais pouvoir utiliser cette fusillade pour avoir tousles accès dont j'ai besoin pour notre enquête.

-Oh,c'est... C'est bien, n'est-ce pas ?

-Oui,c'est bien..., me sourit-il tant bien que mal. Comment vas-tu, tues frigorifiée...

Jegrelotte en même temps qu'il le dit et il ôte aussitôt sa vestepour la passer autour de mes épaules.

Untout autre frisson me traverse alors que je découvre sa chemisecouverte de sang.

-Aaron,tu... Tu es blessé !

-Oh...oui, apparemment, dit-il en regardant son torse. Ca va aller.

-Non,non ça ne vas pas aller, tu es couvert de sang !

Ilferme les yeux, les plissant, et les ouvre avec difficulté.