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-C'est un trois pièces, environ 150 mètres carrés.

-Quel étage déjà ?

-Troisième étage, en plein cœur de Manhattan.

-Il semblerait que ce soit un bien magnifique, quand pourrait-on le voir ensemble ?

-Quand vous voulez, je suis disponible toute la journée.

-Vous ne travaillez pas ?

-Si.

Le lendemain, l'homme d'une quarantaine d'années vient frapper à la porte, comme prévu. J'ai fait la route jusqu'à New-York, bien décidée à vendre cet appartemment que nous gardions, pour le louer, pour nous, pour plus tard, au cas où... Il m'annonce un superbe sourire que je n'arrive pas à lui rendre.

-Le quartier est agréable, c'est déjà un bon point ! J'ai remarqué l'entrée sécurisée, et bien entretenue ! J'ai hâte de voir la suite !

-Je vous en pris, dis-je en lui faisant signe d'entrer.

Il fait quelques pas respectueux dans ce qui est encore mon appartement, mais qui n'est qu'une démo froide et impersonnelle.

-Je me permets de vous demander si vous avez déjà déménagé vos affaires, je ne vois rien de personnel ?

-Nous vivons à San Fransisco, nous louions cet appartement.

-Oh parfait, et votre mari est retourné là-bas ?

Un instant, je m'apprête à répondre que oui. J'aimerai tant répondre que oui.

-Non, il... Non, me contentais-je de dire.

-Oh... Pardon... Les ruptures sont toujours des moments difficiles, mais méfiez-vous les acheteurs ont tendance à profiter que vous vouliez vous débarrasser au plus vite du bien pour négocier, tente-t-il d'alléger la situation.

Je me contente d'un semblant de sourire poli, et lui faire faire le reste de la visite.

-C'est un très bel appartement. Bien situé, bien entretenu, vous devriez en obtenir un bon prix ! Je vous envoie une proposition par mail dans quelques jours ?

-C'est parfait.

-Bien...

Il s'apprête à passer la porte, puis se tourne à nouveau vers moi, me tendant une carte.

-Si je peux me permettre, et sans vouloir paraitre opportuniste, nous avons aussi une agence à San Fransisco. Juste au cas où...

-...Je vais y réfléchir..., dis-je en prenant sa carte.

-Courage, Madame Scott. La vie nous réserve toujours des surprises, tente-t-il dans un dernier sourire compatissant.

Tu parles d'une surprise. Je ne voulais pas de surprise, moi. Nous en avons eu assez pendant ces quelques années, trop courtes. Je voulais juste continuer ainsi, je voulais juste garder ce que nous avions eu tant de mal à avoir.

Je regarde sa carte, alors qu'il est déjà parti. Je ne m'étais pas posé la question de vendre la maison de San Francisco. Je ne veux pas vendre la maison... Elle est tout ce qu'il me reste de lui.

***

-Toutes mes condoléances Madame Scott.

-Pouvez-vous juste me dire ce qu'il s'est passé ?, murmurais-je en tenant à peine debout.

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