C.10: Où est-elle

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JAURON:

J'essayais de persuader Carène de me laisser voir Alonïs. Pendant dix jours, je n'ai fait que de venir et c'était toujours négatif. Je n'avais que cet objectif dans mon cerveau... Voir Alonïs à tout prix.

Monsieur Brun m'a exclu du lycée, mais je m'en fous. Après tout, ce que personne ne savait, c'est que j'avais un boulot en parallèle. C'est d'ailleurs grâce à ce travail que je me suis émancipé, que j'ai mon propre logement et que j'ai ma bécane.

Carène avait accepté que j'attende sur le palier et d'aller voir ma timide pour lui demander si elle voulait bien parler avec moi.

J'attendais en étant stressé. Croisant mes doigts comme un mec qui est superstitieux et basculant mes bottes de motard d'avant en arrière.

C'est à cet instant que j'ai entendu Carène crier un " Oh, mon dieu ! ". En moins de temps qu'il faut le dire, je me suis permis de monter quatre à quatre les marches. Tellement flippé de retrouver Alonïs évanouie ou un truc dans le genre.

Mais personne dans la chambre rose, sauf sa tante. Assise lourdement devant le secrétaire. Je désirais présenter mes excuses pour être à l'étage...

- Je suis dé...
- Elle est partie.

Le coup de massue que je me suis pris dans le moral, était si brutal que j'ai eu un temps de réaction...

- Où ? Ai-je crié au point de la faire sursauter.
- Je ne sais pas. Elle ne dis rien. Juste qu'elle est sortie avec Lisa. Paniquait-elle.

Ma mâchoire s'était contractée en écoutant ce prénom. J'ai pris sur moi pour ne pas tout exploser dans la baraque et pour reconforter Carène.

La prenant par les épaules, je lui ai parlé avec assurance...

- Je vous promets que je vais la retrouver et je vous la ramènerai. Saine et sauve. Ai-je insisté.

Je ne fais jamais de promesse en l'air. Mais là... Ne me suis-je pas avancé trop vite ? Comment vais-je faire pour la trouver ?

J'en suis à mon quatrième plein de ma moto. J'ai sillonné toute la ville de Wark et que dalle. La nuit est tombée depuis un bon moment et rien.

Finissant de payer le pompiste, mon téléphone portable sonne. Il me gueule dessus pour que je m'éloigne des pompes à essence, ce con. Comme si je n'avais pas de cerveau. Je coure un peu plus loin. Je décroche sans prendre de temps de regarder le nom de l'interlocuteur. Je pense que c'est encore Carène, mais la voix d'homme m'indique que non...

- Jay...
- Ouais, c'est qui ?
- Bah Blake. Dit-il comme si j'avais l'habitude qu'il m'appelle.
- Désolé mec, je n'ai pas le temps de parler bécane ou...
- Même pour parler de petit lot ? Me coupe-t'il.
- Même pas. Je cherche quelqu'un et je suis inquiet.
- Bah justement !
- Quoi justement ?

Il a descendu un fût de bière ou quoi...

- J'ai vu passer ta propriété privée devant mes yeux.
- Quand et où est-elle ? M'emporté-je subitement.
- À l'instant... enfin, il y a deux minutes. Je me suis décalé de la musique pour te joindre.
- Tu es où ?
- Chez un mec qui fait une fête. C'est une pote qui m'a emmené. Je t'envoie l'adresse si tu veux.
- Et comment. Blake...
- Ouep ?
- Fais attention à elle tant que je ne suis pas là.
- Je t'envoie l'adresse et je coure la chercher. Surtout qu'elle était vers les chambres.

Mon cœur fait une chute de plusieurs étages en entendant ses paroles et mes yeux sortent des orbites...

- Magnes, s'il te plaît.
- Ouep.

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