Leave me

C.5: Qu'est ce que je fais

ALONÏS:

Mon corps a des soubresauts. Je reprends difficilement ma respiration. En me regardant dans le miroir des toilettes, j'aperçois que j'ai pleuré. Voilà pourquoi mes membres sont bousculés par des spasmes. Et qu'est-ce que je fais ici ?

Je sursaute quand la porte s'ouvre et je m'inquiète...

- Je suis dans les toilettes des garçons ? Suis-je stupéfaite.
- Non, t'es pas chez les mecs. C'est moi qui suis venu chez les filles pour toi. Me répond un beau jeune homme.
- Pour moi ?
- Je suis Jayron. Regardes ta main droite. Lève-t'il les yeux en l'air d'agacement.

Je fais ce qu'il me dit, sans vraiment comprendre.

" Jayron, une personne importante "

Alors, je le connais et je suis perdue. Je sais que je suis dans des toilettes, mais où...

- Je ne sais pas où nous sommes...
- Bah, dans des chiottes et l'un de nous, n'est pas à sa place. Alors, si on pouvait sortir... ça me soulagerait, tu vois.
- Oui, bien-sûr. Jayron, il faut que je me répète ton prénom. J'ai peur de l'oublier.
- Fais donc ça, mais on se tire.

J'acquiesce et je le suis. Il donnait un ton impassible, mais je voyais bien qu'il était touché par ma tristesse.

Il me fait passer dans un bâtiment. Pendant longtemps nous marchons et tournons. Gauche, droite et dans le sens inverse. Il veut me perdre où quoi ?

Je ne cesse de me remémorer son prénom. J'ai très mal à ma jambe et je m'arrête pour m'appuyer sur des casiers de couleur vert bouteille. Nous sommes dans une école apparemment.

Il se retourne. Certainement car il n'entend plus mes pas derrière lui...

- Qu'est-ce que tu fous ?
- J'ai une grande douleur le long de ma jambe.
- Ah merde ! C'est vrai... Ton accident.
- Quel accident ?

Sans me répondre, il vient jusqu'à moi. Je ne m'y attends pas du tout, quand il me saisit et qu'il me soulève. Je me sens rougir.

Me prenant comme une princesse, il avance sans un mot.

Mon cœur bat différemment. Plus encore quand il me fixe. Ses yeux changeant sont sublimes. Quand nous sommes dans des passages sombres, ils paraissent d'une teinte métallique. À la lumière, son regard est bleu/vert. Quand il me regarde de nouveau, ses iris s'éclaircissent davantage...

- Quoi ?
- Des yeux sont magnifiques.

C'est moi qui me suis vendue... Mince !

" Oui, mais ne lui en dis pas trop. Avec les hommes comme lui, il faut savoir se faire désirer. "

Ma petite voix intérieure à l'air d'avoir de bons conseils...

- Merci et les tiens sont hypnotiques. Ce orangé suivi du doré... c'est un regard comme je n'ai jamais vu. Et ne me dis plus de telles phrases, sinon je t'embrasse.

Mon corps se crispe sous ces mots. Avec son sourire en coin, je remarque qu'il a senti mon blocage...

- Où allons-nous ?
- C'est une surprise.
- Nous sommes quoi l'un pour l'autre ?
- On apprend à se connaitre. Enfin, moi, j'essaie surtout.

Il a l'air songeur, après ses dires. Comme s'il apprenait à se connaitre lui-même en même temps. J'aime beaucoup sa façon d'être.

Nous arrivons hors de l'établissement. Nous sommes derrière, j'ai l'impression. Il me dépose délicatement à terre, quand nous sommes à côté d'une moto sportive. Elle est noire avec des flammes. Il ouvre le siège et me tend un casque aux mêmes attraits que l'engin.