Boréas - Le Vent du Nord

Le soleil

Avant-propos : Dans cette partie, j'ai dû construire un texte autour d'un titre. Ce titre est un des premiers que j'ai choisi. Je voulais que cette partie de mon histoire mette en avant la réalité des choses... Euh, oui, je ne vais pas vous en dire plus ^-^

NEUF DÉCEMBRE 2017
PARTIE N°9 - MÉMOIRE DÉFAILLANTE

Deux jours ont passé depuis son aveu. Nous sommes toujours en Suisse, dans ce merveilleux chalet romantique, chaleureux et... oui, je m'y plais ; malgré le fait que ce soit chaud, dehors il y a tellement de neige, de froideur que je suis à mon aise. Je pense que le Canada peut rester chez elle, la Suisse ce n'est pas si mal. C'est différent. Autre chose qui diffère, c'est le comportement de Harry. Il est plus relaxé et plus proche de moi. Il me parle plus, sourit plus et ose s'approcher de moi. Je ne m'efforce même pas de lui faire plaisir. Je lui demande souvent son avis, ce qui l'agace parfois, mais j'aime bien voir son petit visage grimacer de la sorte. Il pince ces lèvres, fronce les sourcils et son nez remonte légèrement. Il est... mignon.

- Fionn ? Harry descend rapidement les escaliers. Vite ! On va rater le coucher du soleil ! Dépêche-toi !
- Qu'avez-vous fait de Harry ?
- Arrête, il rit. Tu sais très bien que j'adore les couchers du soleil.
- Oui, attends, tu as dû me le dire... Voyons. Au réveil, à midi, depuis les toilettes, devant le film, la cheminée... Trente fois ?
- La porte ! Il faut la fermer à clef. Ce qu'il fait. Vite, je vois le bus arriver !
- Harry, ton asthme !
- Je m'en fiche, je veux voir le coucher du soleil !

Une fois dans le bus, il sautille dans tous les sens et vérifie que le soleil soit encore suffisamment haut dans le ciel. Je ne comprends pas pourquoi il est si impatient. On a vu deux soirs de suite et pourtant, il continue de s'extasier. Comme si chaque soir était le dernier. J'ai remarqué qu'à chaque fois, il est plus proche de moi. Est-ce un signe d'un rapprochement désiré ? Il m'attrape au poignet et m'emmène au bord de la montagne, où une falaise enneigée nous barre la route. Le soleil est en face de nous et entame sa descente.

- J'aime ces couleurs. Le jaune pour commencer. Pour moi, ce n'est pas la couleur de la tromperie. Je déteste ces codes à la con. Comme par exemple, offrir des fleurs jaunes, c'est mal vu. Non, parfois ça peut plaire, même beaucoup. Alors pourquoi se focaliser sur ces codes inventés ? Le jaune, pour moi, ça représente l'espoir, même si c'est le vert. En fait, quand le soleil est encore de cette couleur, après le blanc, je me dis que ça y est, ça va commencer : cette explosion de couleurs. L'orange, c'est la chaleur, la présence d'une protection céleste, d'une divinité au-delà de nous qui est ici pour nous soutenir. Je me dis qu'il ou elle me réchauffe une dernière fois avant que la journée ne se termine définitivement. D'après les astres et mon horoscope, je suis un homme de la fin de journée. C'est à ce moment que je me sens bien, tous les soirs. Le rouge, quant à lui, me procure de l'amour. Tu vas me dire que c'est cliché et que cela correspond aux codes de tout le monde, mais au fond de moi, c'est ce que je ressens. Je dis que les étoiles et les Dieux qui en font partie m'aiment pour qui je suis et qu'ils sont là pour m'aider à aller mieux. En mon moi intérieur, les Dieux m'aident et ça me rassure. Enfin, le rose, ce que je préfère dans le coucher du soleil, car c'est la pureté, la tendresse dont j'ai besoin. Je suis accroc au besoin affectif et ce rose me donne ce qui me rassure. Et, aussi, il faut savoir qu'un coucher de soleil n'est pas beau s'il n'y a pas de nuages, selon moi. Car ce sont dans ces petits cotons d'imagination que toutes les couleurs chaudes nous montrent le véritable visage de la nature chaleureuse.

Je n'ai rien su quoi répondre, pendant le coucher du soleil, pendant notre retour jusqu'au chalet et maintenant, alors que nous sommes sur le balcon, je ne sais toujours pas quoi dire. Je l'ai simplement pris dans mes bras et embrassé sa joue. Maintenant, je réfléchis à ce que j'ai fait. Je suis un peu perdu, j'ai l'impression de ne pas avoir été à la hauteur. Il ne cesse de montrer qui il est en me faisant confiance. Moi, je me tais, je ne dis rien, je ne partage rien. Je m'en veux de ne pas lui donner plus. Ai-je raison d'être ainsi ? Je l'observe du coin de l'oeil, puis je me mets franchement face à lui. Ses yeux croisent les miens, mon corps me fait mal, mais du bien en même temps. Je ne comprends pas ce sentiment complexe, aléatoire et contractuel.

- Harry, tu es tellement beau.

Merde, j'ai gaffé !

● ● ● Petits mots de l'auteur ● ● ●

C'est ici que s'achève la neuvième partie de mon histoire. Les couchers du soleil, c'est magnifique, n'est-ce pas ? Oh oh oh... hum, oui, je voulais dire : Oh ! Fionn a dit quoi ? Quelles questions vous posez-vous ? Je suis curieuse.