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De mes de sept ans à mes neuf ans, me voilà de plus en plus motivée à me consacrer aux cours et aux quelques concours. J'ai de plus en plus d'assurance avec les nouveaux chevaux qui me sont accordés en cours. Cette étape de mon parcours équestre a été importante car c'est elle qui m'a appris à acquérir de l'assurance. Il me fallut continuer sur cette bonne voie et appréhender ce long chemin qui me restait à parcourir avec tout que cela implique. C'est comme si je n'avais peur de rien. Il est évident que plus petite j'étais, et moins j'avais peur. J'imagine que je ne percevais pas ladifficulté et le danger de la même façon... Je me crois être une vraie cavalière !!! Avec une confiance aveugle en l'avenir, je suis déterminée et voire même davantage captivée par ces animaux que j'essaie de comprendre au mieux. Ma bibliothèque devient l'allégorie de cette passion, pour vous dire à quel point j'évolue au rythme des chevaux. Mon entourage me met régulièrement en garde sur les dangers de ce sport, qui, d'après eux, est bien plus risqué que je ne le pense. Je les entends, mais sans trop les écouter. Je prendrai en compte leur avis plus tard. Avec le choix de ne pas me poser des questions, je poursuis tant que je le peux. C'est presque de l'acharnement. Passer le plus de temps possible avec ces êtres qui me rendent si heureuse, tenter de nouvelles expériences,dépasser mes limites... C'est exactement cette mentalité qui m'animait durant ces deux années ou j'ai été comblée de bonheur, donc de mes cinq ans à mes sept ans. Grâce à l'assurance acquise avec le temps, je n'accorde pas la moindre attention à ces mises en garde. Je sais au plus profond de mon être qu'il est nécessaire de travailler dur pour y arriver. Si je ne me donne pas les moyens, je n'y parviendrai jamais. Chaque instant passé auprèsdes chevaux confirme ma passion. Au moment où j'écris, un souvenir s'éveille vivement dans mon esprit... «J'étais dans la voiture avec ma mère sur le chemin du retour suite à un excellent cours d'équitation. Une phrase est sortie de moi toute seule avec uneassurance qui a pour le moins étonné ma mère pour mon jeune âge :« j'arrêterai jamais le cheval ! » Cette phrase vous semble peut-être simplette. Et pourtant, elle est complète de par sa signification et sa valeur. Elle traduit que ma passion, avant l'âge de dix ans, faisait entièrement partie de moi-même et qu'elle n'allait pas me quitter de sitôt, voire peut-être même jamais...C'était sûrement une pensée commune à un bon nombre de cavaliers de penser cela. Cependant, je ne savais pas que cette affirmation de ma détermination allait se confirmer par la suite de mon parcours équestre. Il est vrai que j'ai cessé l'équitation dite classique mais je n'ai jamais coupé le contact avec les chevaux. Une semaine sans eux et mes parents découvraient une Mathilde perdue. Je ne me suis pas non plus détournée de ma passion malgré les années qui se sont écoulées. J'avais un réel objectif il y a quelques années. Ne jamais abandonner les chevaux ou plutôt je ne voulais pas que leschevaux m'abandonnent. J'avais tellement besoin d'eux. D'ailleurs, je crois dur comme fer que c'est le cheval qui est indispensable àl'homme et non le contraire, comme j'ai pu le lire dans de nombreux ouvrages et entendre au cours de reportages, notamment ceux deFrederic Pignon, artiste équestre habité par une philosophie infinie sur les chevaux ; je l'admire beaucoup.


Plusles années passent, se compliquent, et plus les chevaux me sont indispensables pour ne rien abandonner. Ma passion représente un véritable pilier et m'aident à garder la tête haute à chaque moment difficile. Me sentant certaines fois incomprise face aux autres qui ne partagent pas ma passion, je dois apprendre à vivre mes rêves, aller au-delà de leurs réactions des autres et croire uniquement en ce qui me rend heureuse. Pourquoi perdre son temps à vouloir expliquer tout ce que nous ressentons au contact unique des chevaux si c'est pour que les autres vous regardent étrangement ?Comme si vous ne faisiez pas partie du même monde. C'est parfois complexe de passer par- delà des réactions d'autres personnes ; les passionnés connaissent tous des moments de désarroi et de solitude. Au moment ou vous lisez ces quelques lignes, peut-être vous revient-il en tête des moments de solitude difficiles à surmonter... Le sentiment d'être seul et de se sentir visé toutça parce que l'on a trouvé sa voix, ce pourquoi on se bat... Nous connaissons tous des personnes qui se permettent de nous juger et nous en rencontrerons éternellement.


Mais lorsque nous désirons entièrement assumer notre passion, nous y parvenons un jour ou l'autre. Tout ne se réalise pas toujours aumoment ou nous le souhaitons, sinon cela serait trop aisé et c'est comme pour tout dans la vie.



Avec le temps qui passe, je décide de dire uniquement que je pratiquel'équitation comme un sport quelconque. Bien heureusement, ma manière d'aborder mon activité favorite a évolué à ma plus grande satisfaction.

A Toute ÉpreuveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant