A Toute Épreuve

Chapitre 12

Ala vue et au contact du cheval, je ne suis plus moi.

Jeme sens comme envahie par une foule de sentiments que je ne peuxignorer. Je me demande comment un être aussi majestueux que lecheval peut exister. Le cheval peut être porteur d'un amour biensupérieur à celui de personnes dans ce monde. Rien de tel que lacompassion du regard d'un cheval pour se sentir mieux. Il me suffitparfois d'un regard, d'une caresse pour me souvenir à quel pointj'aime les chevaux, je les admire. Il est nécessaire de prendre untemps pour observer notre cheval, apprendre à le connaître. Ce quime fascine le plus chez le cheval, c'est cette part de mystère quidemeure en chacun d'eux et qui les habitera à jamais. Je me demandeparfois ce que l'équidé pense de l'être humain. Un tempsd'observation que le cavalier consacre au cheval peut rapprocher lesdeux partenaires et tisser un lien qui se prolonge une fois en selle.Ces émotions présentes en moi à la vue de ces animaux me procureun bonheur que je ne saurais exprimer, c'est quelque chose de suprêmeque seuls les passionnés peuvent comprendre. Mes souvenirs d'enfancese ravivent en moi depuis quelque temps. Je ressens la semblableenvie d'avancer, de connaître davantage le milieu naturel deschevaux, comprendre leur comportement, comment ils fonctionnent,pensent. Malgré tout ce que j'apprendrai, je sais que le chevalrestera pour l'homme à jamais un grand mystère. A chaque étape demon parcours équestre, j'ai fait des erreurs mais j'ai aussi appris.Je pense que ce n'est pas cela qui m'a le plus marquée. Leprincipal, c'est l'amour que je porte pour les chevaux malgré toutce qu'il arrivera. Je sais qu'avec le temps, ma passion n'a faitqu'évoluer. De plus, j'ai grandi et puis j'ai changé. Mon passagede l'enfance à l'adolescence m'a fait prendre conscience que malgrétous les échecs, les chutes, j'ai toujours su comment surmonter lesdifficultés grâce à cette fascination pour les chevaux. J'ai eucependant peur de perdre cette admiration à un moment, maisl'enrichissement que les chevaux m'ont apporté ces dernièresannées, et cette joie qu'ils me procurent à suffi à raviver mavolonté. Ont suivi la détermination d'être à la hauteur, de faireses preuves et enfin la persévérance. C'est surtout grâce à denouvelles expériences équestres, et une rencontre surtout que jecommence à adopter cette persévérance. Je pense que lapersévérance est l'aboutissement de projets et l'arrivée à un butfinal, bien plus que la simple envie de réussir. Je termineraisd'énoncer ce partage de pensée en vous partageant une citation deJulie Andrews qui énonce que «La persévérance, c'est échouerdix neuf fois et réussir la vingtième.»

Monapprentissage régulier en équitation western ainsi que cettemerveilleuse aventure avec Goldy me prouvent à quel point j'aimeles chevaux. Les équidés, à mes yeux, sont bien plus que desimples partenaires ; ce sont des guides pour le moment présent etl'avenir. Si je vous fais partagez mon point de vue sur ce queressens à la simple vue du cheval, c'est pour vous expliquer ce quime conduira peut-être à faire des chevaux mon métier malgré lesnombreuses difficultés de ce milieu. De plus, dans le milieuéquestre il y a une grande part de chance et de hasard et je ne mevoile pas la face sur cet aspect-là.

Pouren revenir à mes propos précédents, la patience est fondamentalepour tout ce que l'on entreprend. Sans celle-ci, l'abandon s'emparede nos projets. Et les chevaux me l'enseignent mieux que n'importequi d'autre. Avec la jument que je travaille régulièrement, je luiapprends en ce moment les pas de côtés en liberté à cru. Ce n'estpas toujours évident mais je persévère, reste calme surtout etréfléchis à de nouvelles stratégies pour lui apprendre denouveaux tours et me perfectionner. Cela va de mieux en mieux. Lerésultat avec les chevaux ne peut être immédiat. Cela nécessitetoujours un temps d'adaptation plus ou moins long. Pour un cavalier,avoir de la patience est une grande qualité. La patience vaévidemment de paire avec l'adaptation à chaque cheval. Ce quimarche avec un cheval ne fonctionne pas forcément avec un autre. Etc'est d'autant plus valable au débourrage, bien que je ne possèdepas de grandes connaissances à ce sujet. Avec chaque cheval, il estnécessaire d'adapter nos méthodes, nous remettre en question. Uncheval ne va pas comprendre au même moment qu'un autre. Ce qui vaparaître évident pour l'un va être incompréhensible pourl'autre. D'ailleurs pour nous, c'est la même chose. Personne necomprend les mêmes notions au même moment et une personne peut plusou moins bien comprendre ce qu'on lui demande. Le fait de changer sonapproche de travail avec un cheval vient souvent de nous mais cecipeut aussi être une nécessité pour le cheval, souhaitant peut-être découvrir une nouvelle approche. Il faut savoir écouterson cheval et le laisser s'exprimer. C'est souvent celui-ci qui nousguide. J'apprends maintenant à l'écouter davantage. Si on se fixedes limites avec les chevaux, c'est assez représentatif de notrepersonnalité. Chaque cheval étant différent avec plus ou moins decaractère, une modification de notre manière de faire estimportante afin de trouver la bonne voie d'une relation quis'équilibre entre travail et plaisir.