A Toute Épreuve

Chapitre 6

Eneffet, l'année de mes quatorze ans constitue un secondbouleversement dans mon histoire avec les chevaux qui suivait soncours tranquillement. Cette évolution désigne mon attirance pourl'approche de la liberté. Je songe à de nombreux projets avec leschevaux de mon centre, étudie toutes les conditions et me mets àregarder une foule d'informations sur le web. Je suis de plus en pluscaptivée par cette approche inconnue. Je trouve cela remarquablemais je me décourage pourtant très vite et me dis que je ne suispas assez douée pour créer une complicité avec un cheval, luiapprendre des tours... Pour être honnête, je ne sais pas du toutcomment m'y prendre ! Mes projets n'aboutiront pas, par manqued'expérience et d'initiatives. Je garde néanmoins l'idée d'avoirun jour une confiance absolue avec un cheval.

Durantl'année de mes quinze ans, j'effectue des concours qui me permettentde progresser en équitation western grâce à une jument de quatorzeans que j'ai par la suite en demi-pension,Chinook, c'est-à-dire que j'ai l'autorisation de venirrégulièrement au centre et m'occuper de celle-ci. Encontrepartie, je paie une somme d'argent. Ce sera une très belleexpérience pour moi. Je poursuis toujours le rêve d'avoir un chevalm'appartenant.

Cetteaventure enrichissante me conduit vers la liberté, discipline ouplutôt approche qui me fait rêver et m'emporte dans un autre monde.Et, comme rien n'arrive par hasard...

Enjuillet 2015, grâce à cette demi- pension, je rencontre unpassionné de chevaux, Jérôme, possédant une jument Quarter horse: Goldy, un shetland : Vespa et un fjord : Arkhan. Lorsque jem'occupe de ma jument en demi-pension, je l'observe beaucouptravailler sans trop oser lui parler. Je remarque qu'il accorde, àla fin de ces séances, du temps pour le travail à pied mais pas letravail à pied que je connais, du moins que j'expérimente... Jene vous parle pas ici du showmanship. Je vois qu'il privilégieavant tout la relation de confiance avec le cheval en passant par laliberté, c'est-à-dire uniquement avec le licol, en ne tenant pasla longe.

Sajument le suit alors qu'il la dirige uniquement avec son corps. Ilobserve en retour le travail que j'effectue avec Chinook et mon grandintérêt pour les chevaux lui apparaît comme une évidence. Chaquefois qu'il est présent au centre, je prends l'habitude de regarderses séances qui me fascinent de plus en plus.

Puis,un jour, nous avons l'occasion de discuter... J'évoque alors mesprojets et lui parle des nombreuses vidéos que je regarde sur ledressage en liberté avec les grands artistes équestres commeJean-François Pignon, Frédéric Pignon ou bien Jean-Marc Imbert etégalement de jeunes recrues.

Levingt-huit juillet deux mille quinze, à la suite de sa proposition,j'essaie sa jument et j'expérimente quelques figures de reining,puisqu'au début, c'est une jument ayant été dressée pour lereining. Cet essai a plutôt bien fonctionné puisque quelques moisplus tard, j'ai la chance de travailler sa jument à son domicile.Le feeling passe apparemment bien entre nous. Dès le deuxièmeessai, j'évolue sans bride. Il y a une belle entente entre nous.C'est le début d'une aventure qui semble prometteuse pour la suite.J'ai la chance de pouvoir venir une fois par semaine travailleravec Goldy au « Far West Celtic », nom que Jérôme et Patricia, safemme, ont donné pour désigner leurs deux passions : l'équitationet la danse country.

Notrerelation avec Goldy se créée tranquillement et je commenceprogressivement à comprendre l'attitude que je dois adopter pourtravailler avec cette jument, attitude différente de celle que jedois avoir avec les chevaux de mon centre.

Jérômeme parlait de toutes ses démonstrations avec sa jument, et égalementde ses représentations sans bride, ce qui m'avait impressionné.

Dèsque je l'ai vu évoluer avec sa jument, j'ai tout de suite perçucette grande confiance qui régnait entre eux depuis de nombreusesannées... Au mois d'août,, toujours de l'année deux-millequinze, il me propose avec ma famille d'aller à une petite fêtedu quartier de Landrezac ; il fait une démonstration avec Goldy.C'est alors sans hésiter que j'accepte cette proposition. Jesuis persuadée que je me souviendrais toute ma vie de la première,et également de la seconde fois que j'ai monté Goldy ; lapremière était au Western Breiz'h équitation et la deuxième auFar West Celtic. Lors de cette deuxième séance, j'avais bien sûrtout l'équipement western mais vers la fin du travail monté,Jérôme est entré dans le rond de longe, installation qu'ilpossède, et il m'a dit de m'arrêter. Il s'est ensuite placéprès de la tête de sa jument et il a retiré la bride ! J'ai euun léger sentiment d'appréhension à ce moment-ci mais je faisaisdéjà confiance à Jérôme. Alors, ensuite, il m'a dit : « Faiscomme avant, comme si tu avais toujours la bride ça ne change rien,tu es capable de le faire... » En mon for intérieur, je me disaisque ça n'allait peut-être pas bien se passer et que c'était unpeu trop rapide de monter déjà sans les rênes ! J'avais unecertaine appréhension et je crois bien que Jérôme s'en est renducompte ! Je pensais que je n'allais pas parvenir à contrôlerGoldy, jument que je connaissais peu... Mais, j'avais envied'essayer et je n'avais pas trop le choix. Je ne pouvais pasrester là, devant Jérôme et mon père à rester statique au milieudu rond de longe. Alors, grâce à Jérôme et parce que j'avais lavolonté d'essayer malgré tout, je me suis lancée tranquillement.C'est alors que j'ai fais plusieurs tours au pas et j'ai mêmetrotté.

C'estcomme si Goldy et moi, nous nous comprenions mutuellement et Jérômeétait assez impressionné. Il était plutôt étonné qu'en si peude temps, je parvienne à monter sa jument sans les rênes...Ensuite, je suis descendue et j'ai juste marcher et c'est alorsque Goldy m'a suivi et tournait en même temps que moi...

Jesuis persuadée que quelque chose s'est produit à ce moment-là etdès la première fois que je suis montée sur Goldy. J'avais enviede croire à cette histoire, et je sentais que cette rencontre avecle Far West Celtic me réserverait de belles surprises.