IV

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Si tout se passait à merveille, ou presque, durant ces années, j'ait out de même douté de ma passion à une certaine étape de mon apprentissage, précisément au bout de mes trois années d'apprentissage. Je me suis posée une multitude de questions sur mes véritables motivations et objectifs. Ces nombreux doutes ont d'ailleurs constitué un obstacle à mon avancée mais m'ont permis de développer une plus grande ouverture sur le monde équestre, ce qui m'a beaucoup aidé quelques années après, avec la découverteque j'ai effectuée. Je sentais que ma confiance se disloquait progressivement pour laisser place à un sentiment de peur ; une appréhension m'envahissait à chaque nouveau cheval que je montais. Je ne trouvais plus la motivation et me trouvais même nulle pourcouronner le tout. Je me dis que tout ça n'a plus aucun sens aujourd'hui à mes yeux. A cette période de mon enfance, ce fut peu évident : mes parents ont très vite remarqués que je montais avec beaucoup moins d'intérêt qu'avant. En considérant ces pensées négatives sur ma passion de plus en plus pesantes, mes parents prennent donc le temps de discuter avec moi. A huit ans, je souhaite arrêter l'équitation classique. Il y a tout simplement deux voix en moi. L'une me dit de continuer alors que l'autre de tout abandonner. L'équitation, c'est peut-être pas ce qui te correspond et tun'es pas si douée que ça...Pourquoi tu continue, tun'arrêtes pas de tomber !!! Nombreuses de ces pensées m'envahissaient l'esprit et je ne parvenais plus à les ignorer et à me rassurer. Je me suis sentie profondément incomprise face à mes parents qui trouvaient que j'exagérais. Alors que je les avais suppliés pour faire de l'équitation, voilà que maintenant je voulais cesser mon apprentissage hâtivement ! Cela n'a pas été évident, je l'admet. En y réfléchissant bien avec le recul del'âge, je comprends tout à fait leur réaction. Si mes parentsm'ont inscrite au club hippique, c'est parce qu'ils ont vu leur fille en manque de quelque chose. Ils étaient persuadés qu'en comblant ce vide, tout irait mieux. En ayant satisfait ce manque, cette envie, et accomplit mon rêve, ils pensaient que cette passion allait durer encore de nombreuses années. Les moments d'incertitude sont compliqués à vivre pour nous-mêmes et notre entourage. D'autant plus que ma passion ne représentait pas uniquement un loisir ou bienun passe-temps et je ne me voyais pas partir à la recherche d'une autre activité. Rien ne pouvait remplacer cette activité m'apportant énormément, mais ces doutes m'occupaient beaucoup l'esprit et je ne parvenais même plus à les dissimuler. A essayer de les refouler, je les dévoilais encore plus aux autres, à mon plus grand désespoir. Même moi-même, je ne comprenais pas ce sentiment de culpabilité ! C'est parfois difficile de se comprendre soi-même. J'ai pourtant tenté d'ignorer ces appréhensions, mais je n'y suis pas parvenue malgré ma passion toujours croissante. Il y a parfois des choses qui nous semblent insurmontables. Mais, finalement, il arrive un jour ou on se rendcompte que tout s'arrange et se met bout à bout. Je peux dire quej'ai été dans une mauvaise passe qui s'est prolongée et m'a conduite à faire un choix important. J'aimerais, avant ceci, vous faire partager ma pensée sur l'incertitude que nous connaissons tous à un moment ou à un autre de notre vie. L'incertitude est un sentiment de doute dans lequel plus rien ne nous semble possible. De nombreuses questions nous paralysent et nous perdent dans des penséesqui ne mènent parfois à aucune issue. Nous essayons de nous raisonner et nous ne perdons pas espoir mais ce sentiment nous semble toujours aussi insurmontable au bout du compte, quoi qu'on fasse.Ce sentiment est perçu comme une épreuve impossible à franchir et un réel combat à mener. Tel un sentiment d'échec difficile àaccepter. Mais c'est pourtant grâce à l'acceptation de cette incertitude que nous parvenons à réfléchir posément à ce qui compte pour nous, à ce que nous devons poursuivre, ou même cesser. Dans certains cas, nous pouvons même prendre conscience de ce que nous ressentons vraiment, de ce qui compte le plus pour nous, de l'importance d'une personne également, d'une relation aussi. Les moments d'incertitude sont parfois durs à accepter mais indispensables pour avancer. Le recul sur ces moments de doute ainsi que la réflexion vient avec l'âge surtout et donc la maturité.


Quelquesmois après cette mauvaise passe, ma passion renaît en moi et m'encourage à continuer assidûment les cours d'équitation aprèsune forte remise en question qui fût, pour preuve, bénéfique. Jemonte des chevaux ayant plus de caractère. Mon amour pour leschevaux ne fait qu'augmenter. Je m'investis autant que je peux dansmon club et me remémore les récents souvenirs chaque fois que je metrouve loin des chevaux. J'effectue aussi d'innombrables balades,chacune étant encore plus appréciable que la précédente.


Mavie se rapporte entièrement aux chevaux. Mes proches retrouvent lamême cavalière déterminée qu'au moment ou tout a commencé. Mafamille est heureuse de voir que mon amour pour les chevaux ne s'estpas éteint du jour au lendemain. Celle-ci commence même à prendreconscience que rien ne peut m'éloigner de ce passe-temps favori. Ilme faut suivre cette passion.




L'équitationest le seul sport qui compte à mes yeux de jeune cavalière bien queje n'aie découvert qu'une infime partie de ce monde fascinant, ouaucun jour ne ressemble au précédent. Je ne suis attirée par aucunautre sport. Être avec les chevaux a toujours été une évidencepour moi. Même si mes parents me proposent d'essayer la danse, leschevaux l'emportent haut la main. Je me rend compte qu'être auxcôtés des chevaux est une chance d'une valeur inestimable etc'est aussi le fait d'apprendre à connaître cet animal qui merend la plus heureuse. Les pouvoirs de la passion sont supérieurs àce que nous croyons et nous conduisent d'eux-mêmes vers le chemin denos rêves.

J'empruntedonc pleinement le chemin de ma passion entre réussites, coups durs,plaisirs, désillusions avec une réelle confiance en l'avenir. Cen'est pas le fait de changer de sport qui m'aurait aidé à continuersur cette voie rêvée. Je pense qu'il vaut mieux écouter ses rêveset son cœur que la raison qui nous dit de tout arrêter et je croisque c'est comme pour tout dans la vie. Je ne remercierais jamaisassez mes parents pour leur soutien, c'est grâce à eux que j'aicontinué. Si j'avais cessé l'équitation, tout se serait écrouléen moi sans que je ne puisse revenir en arrière. De plus, jen'aurais jamais connu tout ce que je vis aujourd'hui... Une prise deconscience fut nécessaire dans ce moment passé.










A Toute ÉpreuveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant