Chapitre 18: Souvenirs

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Nous étions maintenant le dimanche et il ne restait plus qu'un jour avant que Spencer, Nihal et Will ne rentrent. Je ne comptais pas déranger les sorciers encore une journée, pas que ce n'était pas agréable, mais nous n'étions pas du même clan, et j'avais un peu peur de recroiser Eragon et de ne pas pouvoir le regarder dans les yeux. Quoi qu'il en soit, je me décidai d'aller chercher mon frère pour le sortir un peu du livre qu'il n'avait pas quitté depuis la veille. Comme je le pensais, il était allongé sur son lit, le livre à la main et tout le monde pouvait entrer comme il le voulait sans qu'il ne le remarque tant il était concentré. En effet, quand je me penchai au dessus de lui, il manqua de tomber à la renverse. Il essaya de se justifier, puis me dit en râlant:

- Tu m'as fais peur, qu'est-ce que tu fais au juste, c'est chez les garçons ici

- Oh ça ne t'a jamais dérangé que je vienne dans ta chambre avant, de plus, il n'y a personne et c'est bien le problème. Tu es au courant que nous sommes dimanche et qu'hier, tu as passé la soirée à lire ce fichu bouquin, et peut-être même toute la nuit, mais je n'en saurai rien car il n'y avait personne avec toi et je suppose que tu ne me le diras pas.

- Tu as bien deviné, me répondit-il méchamment. Maintenant laisse moi, il y a encore beaucoup de choses dans ce livre que je ne connais pas et je n'ai pas envie qu'on me dérange, même pas toi.

- Alors là c'est trop fort, repris-je de plus belle, c'est hors de question, tu vas venir avec moi et ce n'est pas une proposition, nous sommes dimanche, nous n'avons pas cours et il fait beau, donc tu as intérêt à venir avec moi que tu le veuilles ou non.

-D'accord, se résigna-t-il, mais c'est bien parce que c'est toi, et juste pour savoir, on va où ?

- Tu te rappelle le jour où j'ai appris que j'étais une hybride, et bien ce jour là, j'étais partie en courant sans savoir où j'allais et je m'étais retrouvée dans une vaste prairie très jolie et très agréable où il n'y avait personne, d'ailleurs d'après Spencer, peu de monde connaissent cet endroit. Je me souviens du chemin qu'il faut prendre, ça te dirait d'y aller ?

- Fais comme tu veux, me dit-il, de toute façon je ne peux pas rester ici et je n'ai pas spécialement envie d'aller quelque part alors je te suis en espérant qu'on ne se perde pas.

- Ne t'inquiète pas, je connais le chemin, le rassurai-je, maintenant suis moi.

Il n'y avait presque personne dans les couloirs comme ils étaient tous partis, et nous pûmes sortir de l'établissement assez facilement, sans compté que la plupart des surveillants étaient rentré chez eux. Je reconnaissais chaque arbre, chaque buisson, chaque mur, j'avais l'impression d'avoir passé toute ma vie dans cette école. Pourtant, je n'étais venue qu'une seule fois et de nuit, mais je savais que j'allais au bon endroit. Edern, lui, en était moins sur, il regrettait d'âtre venu, je le voyais dans ses yeux, mais je n'allais pas laisser sa mauvaise humeur gâcher ma journée. Nous n'étions encore que le matin, mais la chaleur qui nous entourait nous faisait penser à une journée d'été que nous avions passé tous les deux à la mer pendant les vacances. Nous ne savions pas encore dans quelle école nous allions aller, et ne nous posions pas trop de questions, nous profitions de nos vacances tant que nous le pouvions encore, et c'était ce qui nous donna la meilleure journée de l'année. Au début, nous étions dans nos chambres le matin, comme à notre habitude, puis nos parents avaient été appelés en urgence par des amis et ils nous avaient dis d'aller nous amuser à la plage le temps qu'ils reviennent. C'était ce que nous avions fais, la plage était à cinq minutes de chez nous, et il faisait beau, alors nous avions éprouvé un immense plaisir de n'y aller que tous les deux. Il y avait pas mal de monde vu que c'était les vacances, mais nous avions trouvé un endroit sous les rochers où personne n'allait. C'était calme même si à côté des vagues, mon frère avait un peu peur de se faire emporter, même s'il n'osait pas me le dire je le sentais, mais je le rassurais en le prenant dans mes bras. Pendant toute la matinée, nous avions parlé, enfin j'avais parlé et il me répondait d'un hochement de tête, mais le principe était là. Quand nos parents étaient venu nous chercher, Edern était en train de me parler pour la première fois depuis deux ans, et mes parents en avaient eus les larmes aux yeux, maintenant, je savais pourquoi. Mais c'était tellement bon de l'entendre se confier à moi comme il ne l'avait jamais fait auparavant, il m'avait expliqué ses peurs, les cauchemars qu'il faisait, même si j'étais loin de me douter qu'ils étaient réels. En un sens, je me rendais compte qu'il avait essayé de me dire la vérité sans me la dire mais je n'avais rien comprit. Je regardai mon frère et je sus qu'il pensait à la même chose que moi. Pendant que j'étais dans mes pensées, nous étions arrivés dans le pré. Je souris à mon frère, puis sans un mot, il me prit la main, nous nous installâmes sous un arbre, puis nous endormîmes côte à côte, le sourire aux lèvres. Il suffisait juste de ça pour que nous soyons heureux heureux ensemble, pas besoin de mots, juste savoir qu'on était toujours là l'un pour l'autre. Une main sur ma joue me réveilla, nous devions être en fin d'après-midi et nous avions dormi presque toute la journée. Je souris à cette idée puis me tournai vers celui qui m'avait réveillé. Je fus surprise de découvrir Spencer, penché au-dessus de moi, un grand sourire aux lèvres. Je lui demandai en chuchotant pour ne pas réveiller Edern :

- Qu'est-ce que tu fais là, je croyais que tu ne devais revenir que demain ?

- En effet, mais je voulais vous voir tous les deux, je pensais que vous deviez vous ennuyer vu que nous étions tous partis, mais je vois que vous avez loupé presque toute la journée à vous reposer, mais bon, tu veux que je vous rapporte quelque chose à manger ?

- Si tu veux, c'est vrai que nous n'avons rien mangé ce midi, mais au fait, comment as-tu sus que nous étions là ? On ne l'avait pas dit.

- Je te connais maintenant, je savais que si vous étiez ni dans la chambre, ni dans la ville, tu ne pouvais qu'être là avec ton frère. Aller je reviens, essaye de le réveiller, me fit-il avec un clin d'œil.

Je n'allais pas oublier cette journée de souvenirs aussi tôt, je regardai mon frère dormir, si paisible, rien ne semblait pouvoir le déranger tant il était bien. Et d'ailleurs, n'était-ce pas comme dans notre souvenir ? Bon il fallait se lever, Spencer nous attendait. Mais en même temps, qui avait envie de partir d'un tel rêve surtout en pensant à ce qu'il allait arriver par la suite...

Une étrange aventureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant