Chapitre 1-9

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24 avril 1946, Ohio

Bon, je dus avouer que j'y étais allé plus fort pour réveiller Steven Arnold que pour réveiller Martin Luther Davey. J'assénai un puissant crochet à la mâchoire de mon cobaye qui le fit renverser sur le côté en emportant la chaise sur laquelle il était étroitement menotté. L'homme se réveilla en sursaut, la bouche remplit de sang et quelques dents cassées. Je le relevai aussitôt et lui dis :

-Bonjour Monsieur Arnold ! Je me présente, je m'appelle Bruce Fisher et vous serez mon cobaye pour aujourd'hui.

-Mais qu'est-ce que c'est que ce cirque ?! s'écria-t-il.

-Nous allons commencer, dis-je en le relevant.

Sur la table derrière moi se trouvait un grand bidon remplit d'herbe, d'amidon et de maïs broyé. Il y avait aussi un tube en plastique souple, mon karambit, un bistouri, ainsi que les instruments, drogues et autres achetés à Columbus. De plus, j'avais trouvé un second magnétophone à bandes magnétiques en oxyde ferrique, que j'allumai afin de laisser un message aux autorités qui allaient trouvé le corps de Steven Arnold après les tests.

- Sujet numéro deux, Steven Arnold, 54 ans, début des tests : 20h47, gavage d'herbe, d'amidon et de maïs par voies oesophagiennes.

- Qu'est-ce que vous allez me faire, sale psychopathe ? me demanda-t-il.

- Pour l'instant, Monsieur Arnold, c'est moi qui pose les questions, lui dis-je d'un ton menaçant tout en enfilant une paire de gants à usage unique. Vous savez, cela fait deux semaines que je vous observe et j'eus appris que vous chassez le canard et la perdrix.

Je pris le tube et m'approchai de mon cobaye.

-Vous savez que pour créer du foie gras ou du confit de canard, nous gavons les canards en leur stockant le plus de graisses possible dans le foie, qui sert de réserve énergétique en glycogène.

Je lui ouvrai la bouche de force et lui plantai le tube dans la gorge.

- Habituellement, le gavage comporte trois étapes d'alimentation,lui expliquai-je mais nous n'avons pas le temps alors j'ai mélangé les trois aliments ensemble et ai ajouté du curare, une substance venant d'Amérique du sud qui cause une paralysie des muscles. J'ai ensuite broyé le tout car les canards ont le gosier très élastique et ne mâchent pas leur nourriture, contrairement aux humains qui ont besoin de mâcher pour ne pas s'asphyxier.

Je pris le bidon sur la table et versai une grande partie dans le tube à l'aide d'un entonnoir. L'homme commença à s'étouffer et a régurgiter de la mousse malgré le tube lui obstruant la bouche.

- Le curare va bientôt faire effet, mais en attendant, votre foie va commencer à engraisser.

Les membres de Steven commençèrent à se raidir et à se paralyser, ce qui entraîna de légères convulsions. Afin de le prévenir, je lui dis :

- Vous allez commencer à avoir de légers problèmes respiratoires qui vont rapidement s'aggraver. Normalement, vous auriez besoin d'assistance respiratoire, mais comme vos heures sont comptées, vous allez vous passer de celle-ci, lui déclarai-je en ricanant.

Je continuai en disant : 

- Je vais tenter de vous administrer de la scopolamine, une drogue qui va stopper vos douleurs et vos convulsions. Je vous prierais de ne pas être trop mouvementé car la dernière personne ayant reçu ce pseudo-remède finit égorgé par la seringue.

Je passai derrière lui et lui levai la tête en lui tenant le menton. J'injectai alors la substance dans sa jugulaire et lui sortis le tube de la gorge.

- A... allez.. allez au diable, balbutia-t-il avec difficulté. 

Ne supportant aucunes insultes, je lui transperçai le poignet droit à l'aide de mon large couteau «Bowie». La lame se logea dans le canal carpien et lui trancha le nerf médian. Le cri que mon cobaye lâcha fut si puissant qu'il en fit trembler mes outils sur la table. 

- Je vous somme de rester poli, Monsieur Arnold, ou je n'aurai d'autres choix que de continuer à vous persécuter pendant quelques heures, le menaçai-je. Bon, il est maintenant l'heure de passer à la phase finale !

- Lâchez-moi, je vous en prie, j'ai une famille, m'implora-t-il au bord des larmes.

Je lui présentai un léger rictus et lui dis :

- Je le sais bien Steven, mais je vous suggère de ne plus me supplier si vous ne voulez pas que j'aille la voir après m'être occupé de vous. 

Le quinquagénaire éclata en sanglots, sachant qu'il allait bientôt mourir dans une souffrance sans égal.

- C'est maintenant l'heure de l'exécution, mon cher Steven ! lui dis-je. Grâce à vous, mes connaissances en méthodes de torture et de mises à mort ont grandement évolué. 

Je le bâillonnai à l'aide d'un morceau de tissu trouvé plus tôt dans la maison de la victime. 

- Le gavage que j'ai effectué précédemment a fait gonfler votre estomac et votre foie, ce qui vous cause sûrement un mal de chien, présumai-je en prenant le bistouri sur la table. Laissez-moi alors les vider.

Le bistouri en main, je lui perforai le foie d'un coup sec et, d'une précision chirurgicale, lui tranchai le tout jusqu'à me rendre à l'estomac. Un bon nombre de détritus gastriques et de sang s'éjecta de la plaie béante, se qui laissa Steven Arnold, les yeux exorbités et tremblants, mourant d'une importante hémorragie doublée d'une grave infection. 

Je ramassai le reste de mon équipement dans le but de partir tout en laissant Steven Arnold mourir au bout de son sang. Lorsque je fus prêt à tirer ma révérence,  j'allumai à nouveau le magnétophone afin d'enregistrer le reste du message destiné à la police. Je sortis du domicile de Steven Arnold et partis au volant de l'automobile du défunt chasseur en prenant un itinéraire en direction de la ville d'Akron. 

Les voix [Tome 1: Ohio] (EN COURS D'ÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant