Chapitre 1-6

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J'empoignai une seringue sur la table et la mis dans une petite bouteille contenant une substance liquide. En remplissant la seringue je dis : 

- Vous savez, avant la guerre, j'ai eu amplement le temps d'étudier le corps humain, et plusieurs neuro-toxines et autres drogues et médicaments. Je suis autodidacte alors cela m'a facilité dans mon apprentissage. En gros, j'ai presque les même connaissances qu'un neuro-chirurgien et qu'un apothicaire.

- Je vous en supplie, dit-il avec le peu d'espoir qui lui restait, laissez moi partir ! J'ai une femme et des enfants.

- Si vous pensez que ce que vous venez de dire va vous sauver la vie, vous êtes bien naïf !

Je m'approchai de mon invité et lui plantai la seringue.

- Sujet numéro un, dis-je en allumant un magnétophone à bandes magnétiques, Martin Luther Davey, 61 ans, ex-gouverneur d'Ohio. Début des tests : 1h04, ingestion de chlorure d'hydrogène par voies artérielles.

J'appuyai sur le piston de la seringue puis retirai celle-ci du cou de mon cobaye. Je lui dis ensuite :

- Monsieur Davey, je vous ai fait ingérer de l'acide chlorhydrique dans la carotide commune, une des artères les plus importantes du corps humain, dis-je avec de plus en plus d'impatience de voir les effets de la substance sur l'homme, vous allez bientôt sentir de fortes douleurs buccales causées par le liquide qui descend dans votre corps.

L'homme commença à se tordre de douleur, en me suppliant d'arrêter.

- Malheureusement, si j'arrivais à enlever la substance, les maux seraient toujours présents.

Le cobaye commença alors à avoir des convulsions, et de la bile lui sortit de la bouche. Je rallumai le magnétophone et dis : 

- Débuts des symptômes : Brûlures, convulsions, vomissements fréquents, début de vomissements de sang. 

Davey tenta de s'exprimer mais la bile et le sang giclant partout l'empêchaient de parler, alors il n'émettait que des bruits de vomissements et d'étouffement. Je le laissai dans sa souffrance pendant quelques minutes en le regardant, curieux. Puis, je continuai l'opération en disant :

- Bon, je vais maintenant vous administrer de la scopolamine, lui dis-je, cela va vous relaxer pendant quelques minutes, le temps que la douleur de l'acide s'estompe. Saviez-vous Monsieur que la scopolamine était utilisée durant la guerre comme sérum de vérité. 

Je pris une autre seringue afin de ne pas souiller et perdre le reste de mes drogues.

La seringue remplie, je lui administrai la drogue au même endroit que l'acide. Je réussis tant bien que mal à lui administrer le contenu. Cependant, avant que je n'aie le temps de lui retirer l'aiguille, la dernière convulsion du patient brisa la seringue et l'aiguille se logea à l'intérieur de son cou et lui transperça la carotide. Dans une mare de sang, Martin Luther Davey trépassa, les yeux exorbités de terreur, ce qui me donna un regain d'énergie, comme s'il on m'avait shooté aux stéroïdes. Je me sentis tout puissant pendant un court moment. Ce sentiment fut le plus fort et le plus apaisant que j'avais vécu de toute ma vie. Tranquillement, je me rendis au magnétophone et l'alluma. Je pris une grande respiration et dis :

- Administration de scopolamine au patient numéro un échouée. Sujet numéro un mort après une coupure de la carotide commune non-maitrisée. Heure du décès, 1h37.

«Enfin tu l'as crevé le vieux ! Il était temps» 

Kurt, comme toujours, dans sa forme de chat, me regardait d'un air méprisant en grignotant l'orteil tranché de mon cobaye.

- Mais t'es un vrai dégueulasse de manger un humain !

«Quoi ? s'écria-t-il, j'ai pas mangé depuis deux jours, il faut bien que je me nourrisse»

- Tu n'avais qu'à me le dire et je t'aurais trouvé de la nourriture. Bon, c'est pas tout mais moi, je dois préparer la scène lorsque les autorité trouveront le corps et l'enregistrement que j'ai fait. 



Les voix [Tome 1: Ohio] (EN COURS D'ÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant