Chapitre 1-10

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17 août 1948, Ohio

- Sujet numéro 27, Britney Carter, 24 ans, début des tests: 14h54, brûlures des membres au quatrième degré.

Deux ans et quatre mois s'écoulèrent depuis mon premier crime et cette jeune femme était ma vingt-septième victime. J'avouai que celle-ci avait particulièrement souffert. J'avais carbonisé ses membres un à un et l'avais scalpé en la laissant agonisé pendant une bonne demi-heure avant qu'elle ne meure dans un dernier soupir de désespoir. J'étais particulièrement fier de moi car j'étais l'homme le plus recherché d'Ohio depuis déjà un moment. Cependant, il m'arrivait, par moment, de culpabiliser et je commençais à entendre les voix de mes victimes précédentes. Parfois, j'entendais Martin Luther Davey m'implorant de le laisser partir ou parfois cet homme que j'avais suspendu pendant presque une heure, une enclume à chaque pied, ou encore cette sexagénaire qui vociférait lorsque je lui roulai dessus à plusieurs reprises avec une moissonneuse-batteuse. Tuer me causait un bien momentanément, mais me détruisait à la fois. Je pensai de nombreuses fois au suicide mais cela était bien trop lâche et facile pour un homme comme moi. Ma tuerie ne pouvait s'arrêter en si bon chemin. Les autorités avaient engagé de nombreux inspecteurs privés, mais elles ne trouvaient aucun indice, même en sachant mon nom et mon passé, elles ne trouvaient rien. C'était la totale zizanie de leur côté et moi, Bruce Fisher, j'étais libre comme l'air. Malgré tout, mon adversaire principal restait le même ; moi. Je tentais tant bien que mal à stopper mes crises, mes anxiétés, mes hallucinations et mes insomnies en prenant du pentobarbital de sodium, un barbiturique utilisé comme somnifère aux effets hypnotiques. J'y fus contraint d'en prendre de plus en plus souvent, mais tout de même à petite dose, car cela me rendit dépendant à ce sédatif. Par pitié, j'utilisai aussi cette drogue sur mes neuf derniers cobayes afin d'atténuer leurs souffrances. Je tentai de me reprendre en main, mais cette drogue me rendait de plus en plus faible et me dépourvoyait de mes moyens. Un jour, dans un moment de confusion, je me fis une injection comme à l'habitude, mais au lieu de prendre une dose de barbiturique, je me fourvoyai et pris une forte dose d'antidépresseur psychoanaleptique, un stimulant psychique qui me rendit quelque peu psychotique, surtout lorsque cette drogue se mélangea dans mon sang avec mon pentobarbital habituel. Une chose avait cependant changé depuis cette erreur ; j'avais retrouvé ma passion et mon ardeur d'autrefois. Elle s'était même décuplée. J'étais enfin prêt à poursuivre ma quête, plein de curiosité, mais j'y ajoutai une suite à ma cause : je décidai de tuer jusqu'à une trentaine de personnes en Ohio, puis, de continuer dans un autre État du pays et ainsi de suite et ce, jusqu'à la mort. 

Les voix [Tome 1: Ohio] (EN COURS D'ÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant