Chapitre 7

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— Debout, là-dedans ! a retentit une voix nasillarde que j'aurais reconnu entre mille.
— La ferme, Face de Rat, ai-je grogné en me roulant en boule sur le matelas fin comme du papier de verre.
— Très bien, comme tu l'auras voulu. Saisissez-la !

Deux mains épaisses m'ont arraché de mon matelas par les bras pour me mettre face à l'autre moche et son nez-patate.

— Emmenez-la aux tests. Oh ! Et je vous autorise à la cogner le plus souvent possible aux murs, ça lui apprendra la politesse.

Je n'eu le temps que de jeter qu'un rapide coup d'œil à un Nikola paniqué avant de me faire traîner pas les deux brutes épaisses qui me serraient les bras au point de faire grincer mes os.
Au bout de la troisième rencontre amoureuse entre ma tête et le haut d'une porte, je suis sortie de mes gonds.

— Eh, Humpty et Dumpty, vous pouvez pas faire attention, bande de cons ?! Si vous voulaient faire des tests bizarres sur moi, faut p't'être que je sois vivante, non ?! Gros malins !

Ils ont grogné de concert en me regardant de leurs yeux vides, et ont continué leur manège, à savoir me faire épouser de façon pas très gracieuse et consentante toutes les façades dures qu'ils trouvaient.
Comment vous retranscrire alors ma joie indescriptible qui a parcouru mon corps quand nous sommes arrivés devant une épaisse porte blindée rouge avec écrit en grosses lettres blanches ? :

/!\ SALLE DES TEST - NE PAS ENTRER /!\ 

(Le sauf si vous voulez mourir était sous-entendu.)


La porte s'est ouverte toute seule grâce à de nombreux leviers et autres pompes hydrauliques - oui, j'avais des notions en méca, et alors ? De l'autre côté se trouvait la salle la plus propre et aseptisée que je n'avais jamais vu de toute ma courte vie. Toute était d'une blancheur immaculée, que ça soit les murs, le sol en lino, les machines, le siège avec sangles en cuirs (très louche) ou la blouse blanche du scientifique qui m'attendait.
Je reconnus devant moi le type des douches, avec des grosses lunettes qui lui faisaient ses yeux de mouche et ses cheveux broussailleux.

— Ah, ma petite Keila ! Pas trop dur le réveil ? a-t-il demandé de sa voix chantonnante.
— Vous voulez la réponse faux-cul ou la vraie ? ai-je craché.

Il a eu un sourire amusé avant de faire une geste de la main pour congédier Humpty et Dumpty. Instinctivement, j'ai cherché le moindre objet qui pouvait me servir d'arme. Mais comme prévu, le type était malin et tout dans la pièce était inoffensif, à part lui.

— Excuses-les de l'accueil, ils ne sont pas très doués avec les relations sociales.
— Ouais, j'avais cru comprendre qu'ils préféraient les murs aux humains...

Il eut un petit rire hystérique et m'a indiqué de m'allonger sur siège. Heureusement, il n'a pas fermé les sangles.

— Bien, je me doute bien que tu demandes où tu es, n'est-ce pas ?

J'ai haussé des épaules, tâchant d'imiter du mieux que je pouvais Brook et sa manie de ne rien montrer de ses émotions.

— Tu as du beaucoup énerver le Tyran pour qu'il t'amène à moi en personne.
— En même temps, vous avez déjà vu ce type être joyeux ? Hormis après un massacre de villageois innocent, je précise.
— Une chose est sûre, tu m'amuses beaucoup, jeune fille, a-t-il ricané. C'est presque dommage que je ne puisses pas te garder en bon état, on m'a expressément demander de faire de toi mon cobaye le plus utile, et tu sais comment est Jeff, impossible de lui désobéir sinon ça serait moi qui y passerait et ce n'est pas possible. J'ai encore trop de chose à accomplir ! s'est-il emporté avec drama en faisant des pirouette sur lui-même – il lui manquait sûrement un bon paquet de cases.

J'ai ri jaune.

— Comme quoi ? Transformer toujours plus de personnes en mutants pour faire mumuse ? Vous me faîtes vomir !
— Allons, c'est pour le bien de tout le monde !
— Y en a d'autres avant vous qui on dit la même chose pour justifier quelques génocides, et ils ont pas bien survécu.

Il s'est calmé deux secondes – littéralement – et s'est posé sur son siège en cuir pour me regarder sérieusement.

— Je veux juste faire profiter la race humaine de quelques améliorations pour qu'elle puisse subsister dans de meilleures conditions par les temps qui courent.
— Ouais, en kidnappant des gens pas consentant et en les torturant. Bravo le veau.

Il a froncé les sourcils, mécontent. Aïe, j'avais ébréché sa coquille de folie.

— Que tu me croies ou non m'importe peu. Tu restes un cobaye de qualité d'après ton caractère et ta force de frappe. Tu devras le faire, que tu sois pour ou contre mes idéaux.
— Alors quoi ? Vous allez m'injecter des tonnes de produits chimiques et radioactifs et voir comment je réagis ?
— Exactement.

Et sur ce, il appuya sur un énorme bouton rouge au milieu d'un manette près de son fauteuil. Une espèce de plateforme à forme humaine s'est mis à bouger au-dessus de ma tête, et des centaines d'aiguilles en sont sorties avant que le tout descende à quelques centimètres de mon corps.
J'avoue, j'ai paniqué à m'en pisser dessus.

— Ces aiguilles vont se planter dans l'intégralité de ton corps pour favoriser la passage des produits dans tes veines et tous tes organes. Ça prendra quelques heures. Tu as le droit de t'évanouir. Bonne nuit, Keila.

Docteur Maboule sortit de la pièce, refermant en intégralité les verrous hydrauliques. En même temps, toutes les seringues se plantèrent à l'unisson absolument partout.
Aucune parcelle de peau ne fut épargnée.
L'Enfer commença.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 20, 2019 ⏰

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