Prologue

495 39 24
                                    




Le temps était le miroir de son humeur. Le ciel inhabituellement gris pour la région les accueillait à la sortie de l'église. Le petit groupe de personne pressa le pas pour rejoindre l'arrière du bâtiment ecclésiastique avant que les gouttes ne tombent. Les cloches entamèrent leur chant funèbre. Le tintement délicat du début se transforma en une avalanche de bruit qui étourdit la jeune fille frêle et désorientée. Cette enfant entrée bien trop tôt dans le monde adulte se laissait guider par des mains bienveillantes.

Ils arrêtèrent leur procession devant un trou creusé à même la terre. Un cercueil fût déposé à leurs pieds. Le prête semblait continuer son discourt interminable qui sonnait creux à l'oreille de Lou. Seul un bourdonnement inconstant lui parvenait. Une pression sur son coude lui indiqua que c'était le moment dont on lui avait parlé. D'un pas indécis, elle sorti de la masse sombre et se présenta devant la boîte en bois clair. Elle se mit à genoux et déposa la couronne de fleur immaculée parsemée de touches carmin. L'assemblée entièrement vêtue de noir attendait silencieusement qu'elle prononce quelques mots en mémoire de la défunte. La jeune fille fût bien incapable de réciter les lignes qu'elle avait prévues. L'émotion la submergeait, les souvenirs affluaient et elle ne parvenait pas à endiguer le flot. Elle ouvrir la bouche dans une dernière tentative mais les mots moururent dans sa gorge. Elle leva des yeux embués de larmes retenus à la recherche de celle qui l'avait soutenue ces derniers mois. Elle croisa les regards compatissants qui la rendirent misérable. Elle était désormais aux yeux de tous la fille qui avait perdu sa mère.

Sa mère était morte.

Elle était devenue orpheline. Elle savait bien que son père vivait toujours, mais il ne faisait plus réellement partie de sa vie depuis plusieurs années. Il avait quitté Liliane il y avait de cela une décennie à présent et avait refait sa vie dans un autre pays, de l'autre côté de l'Atlantique. Cette absence paternelle ne l'avait jamais bouleversée, elle s'en était habituée. Sa mère avait toujours été à ses côtés, avait su combler le manque. Elles avaient traversé ensemble les petits comme les grands moments de la vie. Elles avaient affronter les regards interrogateurs et les médisances, elles étaient une équipe. Une équipe qui avait, hélas, perdu face à la maladie.



Voici la première partie de cette histoire, elle n'est pas très réjouissante mais elle est importante pour la suite. Ce passage marque la fin d'une période dans la vie de notre petite Lou et le début d'une nouvelle. J'espère que vous avez aimez, n'hésitez pas à me le faire savoir ⭐️😊

Mon angeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant