Chapitre 13

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Elle ne gardait aucune séquelle grave de l'accident à part les brûlures aux mains dues à l'airbag et un coup du lapin qui limitait ses mouvements de tête.

Elle fut soulagée que sa mésaventure n'ait pas connu de fin plus tragique et de pouvoir rentrer chez elle



Ces quelques heures passées entre les murs blancs, où règne constamment une odeur d'antiseptique, avaient ravivé les souvenirs de Lou. Elle avait observé, pendant une partie de la matinée, le personnel médical fourmiller dans une organisation quasi parfaite et s'activer autour des patients. Elle avait su habillement cacher son mal aise à Debra et à son père mais ces blouses blanches et les petites attentions des infirmières lui étaient trop familières. La jeune fille blessée avait fait abstraction de ses angoisses toute l'après-midi pour passer du temps avec Sally. Elle avait tenu à téléphoner et rassurer elle-même Castiel et ses amie, s'occupant ainsi l'esprit. Elle avait repoussé l'échéance du moment où son barrage émotionnel céderait. Après le dîner, n'y tenant plus, elle avait repris sa mauvaise habitude et s'était réfugiée dans sa chambre.

Assise sur son lit, dos à la porte close, Lou observait la plume blanche qui trônait fièrement sur la table de nuit. Son regard humide se perdit longuement dans sa contemplation. Bien que sa vison soit parfois perturbée par de grosses gouttes d'eau salée, elle s'exhorta à garder en vue ce duvet délicat. Elle ne le prit pas en main de peur que ses doigts malhabiles en raison des bandages ne l'abîment.

L'adolescente remercia intérieurement son ange gardien d'avoir veillé sur elle.

Elle se souvenait que l'une de ses premières pensées avait été pour sa mère. Il se pourrait que la défunte l'ait entendue, ainsi, sa mère ne l'aurait pas abandonnée. Cette pensée lui réchauffa le cœur. Néanmoins, Lou savait qu'elle ne pourrait pas parler de cette intuition à n'importe qui. Son père, cartésien dans l'âme, lui rétorquerait que sa théorie était farfelue et absurde. Seuls Castiel et Marie semblaient croire que l'invisible était possible.

La blessée décida de mettre ses réflexions de côté, de sécher ses pleurs et de se coucher. L'accident avait laissé son corps perclus de courbatures. Son dos, ses épaules et son cou la faisaient particulièrement souffrir. Avec douceur et multiples précautions, elle se glissa sous ses couvertures.

Elle était, comme tout les jours, au chevet de sa mère, assommée par ses médicaments. Elle lui tendait avec difficulté son pendentif en argent représentant un ange. Liliane l'avait gardé avec elle toute sa vie, c'était un cadeau que lui avait fait sa défunte mère lorsqu'elle était petite.

- Tiens, prends le ma chérie, il est à toi maintenant. Il te protégera lors des épreuves que nous impose la vie. Porte le tout le temps et ainsi, lorsque tu te sentiras seule, tu penseras à moi, je serai toujours à tes côtés, je serai ton ange gardien.

Lou tendit la main pour recevoir le dernier présent que lui ferait sa mère. A l'instant où le métal entra en contact avec sa peau, elle s'aperçut que ses paumes étaient vierges de toute blessure. Elle était pourtant persuadée qu'elle aurait dû trouver des bandages autour de ses mains.

Elle regarda de nouveau le lit d'hôpital, à la recherche du visage de celle qui l'avait toujours aimer d'un amour inconditionnel.

Seul le vide lui fit face.

Elle sentit une autre présence dans la pièce, il y avait quelqu'un sur sa droite. Elle pivota légèrement la tête pour voir de qui il s'agissait. Avec surprise, elle constata qu'aucun visage n'était distinguable tellement il rayonnait. C'était un être fait d'énergie, une énergie pure, chaleureuse et familière qui la réconforta.

Mon angeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant