Compagnie - [FF FACK FR]

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Je viens de me lever. Il est 6h30.

Même quand j'étais acteur, quand j'étais quelqu'un, je ne me levais pasaussi tôt.

J'en ai déjà marre.

Mon appartement ne ressemble à rien. Des feuilles, des anciens scénarios je crois, dont je n'ai aucune idée de pourquoi ils sont encore là, traînent partout.

Sûrement par nostalgie.

Mais je ne suis plus personne, maintenant. Je dois les mettre à la poubelle.

Des emballages de fast-food. Je n'ai pas dû passer le balais depuis un bon mois.

Et ça doit faire un mois que l'agent que j'avais gardé s'est évaporé.

Mon appartement ressemble à mon cerveau : un bordel.

Je m'étais rapidement préparé. Même pas pris le temps de manger une tartine pour le petit-déj'. D'habitude, 'fin, quand j'étais quelqu'un, je prenais énormément soin de mes cheveux. Maintenant, ils ressemblent plus à rien.

Finn, tu es viré.

J'ai pas besoin d'entendre ta sale voix, fils de pute.

J'ai pris mon sac, qui ressemblait plus à une sacoche, mais sérieux, on s'en fout des mots corrects. Mon porte-monnaie se laissa retirer ma carte de bus qui se laissa biper.

Un long bip.

J'aurais aimé que ce bip soit représentatif de mon cœur s'étant arrêté de battre.

Et j'étais enfermé dans ce compartiment sur roues pendant dix minutes.

Il y avait un arrêt devant E Corp. Beaucoup de personnes descendirent là. Elles me regardaient bizarrement.

En temps normal, j'aurais dit :

« Eh ouais les gars, c'est moi, Finn Wolfhard ! »

Mais on m'aurait juste pris pour un fou.

Finn, tu n'es plus personne.

Je sais.

J'entendis une femme dire :

« Eh, c'est pas l'ancien acteur là, Finn Wolfhard ? »

Et son amie lui répondit :

« On dirait bien. La réalité l'a rattrapé, on dirait. Et maintenant, il travaille pour la plus grande compagnie d'Amérique. »

C'est ça.

La réalité m'a rattrapé.

Et moi qui faisait parti des grands, qui auraient pu dominer cette compagnie en réalité, je me suis retrouvé sur leur jeu d'échec.

Et j'étais un pion.