Fissuration

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Il faisait froid et sombre. Plus aucun être ne m'habitait. J'étais seule et effrayée par l'immensité qui se tenait devant moi.

Vide.

« Comment ça «vide» ? Où est mon bébé ? Pourquoi je ne le sens pas dans mon ventre ? Mais où est-il ? Suis-je morte et lui vivant ? Est-ce qu'il est aussi seul que moi je le suis maintenant ?

Mon bébé, es-tu seul dans ce monde sans pitié sans personne pour te guider ? Es-tu entrain de pleurer ta solitude ? Maman est désolée. Avant que tu ne sois, elle t'aimait déjà... »

Petit à petit, l'immensité s'éclairait j'entendais un bruit aussi désagréable que l'odeur qui l'accompagnait. L'odeur de la mort, comme dans un hôpital. Serais-je finalement en vie ? Cela voudrait dire que mon bébé n'a pas survécut !

Mon coeur se serrait à cette pensée.

«Oh mademoiselle ! Vous êtes réveillée ! Comment vous sentez-vous ? Savez-vous quel jour sommes-nous et quel est votre prénom ?»

« D'où venait cette voix ? Elle était à la fois douce et rassurante, chaleureuse. »

«- ... Mal...

- Une migraine n'est-ce pas ? Ne vous inquiétez-pas, c'est tout à fait normal après l'accident que vous avez vécut, m'avait-elle répondu.

- ... M-mon bébé...?»

Elle ne me répondait pas tout de suite, laissant planer mes doutes les plus sombres.

«- Je devrais aller prévenir le docteur mademoiselle. Je reviens tout de su-..

- Non... Mon bébé...!»

Elle était sortie de la chambre comme si on avait surprise un enfant voler dans un magasin.
-
Quelques minutes plus tard, elle revînt accompagnée d'un homme que je supposais comme étant le docteur qu'elle était allée chercher ainsi qu'un groupe de jeunes hommes d'environ mon âge qui n'osaient pas vraiment rentrer. Bizarre, ils me disaient franchement quelque chose.

«- Bien le bonjour mademoiselle Kim, je suis le docteur Park Minhyuk. Comment vous sentez-vous ?

- Je me sens parfaitement bien si ce n'est que j'ai une migraine affreuse, que je me sens vidée de toute énergie et que je me demande qui ils sont. » dis-je en pointant la porte où le groupe se tenait visiblement en retrait de la conversation.

J'avais toujours un peu de mal à parler mais cela s'améliorait de minutes en minutes et cela était déjà une bonne nouvelle.

«Ne forcez-pas trop à parler, vous vous épuisée inutilement. Surtout que pour l'annonce que je vais vous faire, vous avez besoin de force et d'une grande maîtrise de soi. » avait-il répondu, le visage anormalement grave.

Quoi ? Qu'est-ce qu'il veut m'annoncer ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Vais-je mourir ? Ou... Serait-ce mon bébé...?

«- Mademoiselle Kim, lorsque vous nous êtes arrivée dans l'ambulance avec ces 7 jeunes hommes qui vous suivaient à la trace dans vôtre brancard, votre état n'était pas si inquiétant. C'était plutôt celui de votre enfant...

- Et alors ? Comment va-t-il ? Puis-je le voir ? Il est dans la couveuse n'est-ce pas ? N'... N'est-ce pas ?, demandais-je au bord des larmes.

- Mademoiselle, nous vous présentons toutes nos condoléances les plus sincères- »

Mes larmes tombèrent tellement qu'elles auraient pu créer un nouveau fleuve. Mon cri résonnait dans l'habitacle vide. Mon être s'était brisé en quelques milliers de morceaux. Je n'entendais plus les voix qui m'entouraient, je n'entendais plus que ma peine qui me rongeait l'âme. J'entendais à peine mes sanglots bruyants avant de me lever et de renverser toutes choses dans ma chambre et de sentir des bras me retenir. Je ne sentais qu'à peine la piqûre  anesthésiante de l'infirmière avant de sombrer dans un sommeil remplit de souffrance et de peine.

Péripéties [호석/Hoseok]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant