Pensée n°9 : Si c'était lui ?

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Bientôt 2 ans que mon histoire avec N. s'est terminée. Nous nous envoyions quelques messages à de rares occasions comme pour nos anniversaires. Il ne me manque plus, la page est tournée.

Bientôt 2 ans que je n'ai pas retrouvé de "réel" copain, que rien n'est vraiment sérieux. Que ma vie se déroule sans que je ne cherche réellement à trouver. Je me laisse bercer, je laisse faire les choses. Je vis, tout simplement.

Bientôt 2 ans que j'ai rencontré ce gars. Ce mec pas comme les autres. Il s'appelle G.

Pour comprendre ce que moi même je n'arrive pas à comprendre, il faut donc remonter à Avril 2016.

Je suis recrutée en tant qu'animatrice sur une colonie de vacances. Je connais quelques-uns des membres de l'équipe et le jour du départ, je rencontre ceux dont j'ignorais même l'existence. G. fait partie de notre équipe. Je le vois arriver de loin. Il n'est pas le genre de gars sur qui toutes les filles se retournent, à vrai dire, il n'est pas vraiment mon style. Mais il dégage une assurance désarmante qui lui prodigue un charme incroyable. Il salue tout le monde -moi y comprise-, il est souriant, nous adresses deux-trois blagues, et nous voilà partis.

Si j'avais su dans quoi je m'embarquais...

Il s'avère que G et moi faisons exactement les mêmes études, il a deux ans de plus que moi, et surtout, pendant les plusieurs colos que nous passerons ensemble, il me fera vivre quelques uns des plus gros fou rires de ma vie. On ne peut pas dire que nous soyons des amis proches car nous nous voyons peu en dehors des colos, mais les moments que nous passons ensemble me laissent à chaque fois un souvenir incroyable. Je me souviens de ce jour où il m'a dit :

"Tu es sûrement la fille qui me fait le plus rire parmi toutes celles que je connaisse."

 Je pourrais très facilement lui retourner le compliment. Il n'y a jamais eu d'ambiguïté entre nous. On était juste un duo pas comme les autres. On riait à en avoir mal au ventre, puis on se quittait simplement après chaque colo.

Et il y a eu cette colo-là, en particulier. Celle où j'ai senti que les choses basculaient. Celle où on passait plus de temps à deux. Celle où je me suis endormie sur lui, avec son bras enroulé autour de moi. Celle où on a passé toute une nuit à regarder les étoiles. Et je me mets à m'imaginer ce que ça ferait de l'embrasser ...

Mais rien ne se passe. La colo se termine et j'en ai la boule au ventre à l'idée de le laisser à nouveau. Je serre les dents, il me prend dans ses bras pour me dire au revoir. Et c'est tout. Les vacances sont terminées.

Pendant des mois, je m'en veux d'avoir pu espérer et d'espérer encore quelque chose. Mais c'est trop tard. Je suis déjà tombée. Je suis tombée pour son sourire irrésistible, pour son rire que j'adore entendre raisonner. Je suis tombée parce que c'est un gars brillant, passionné et sûr de lui. Je tombée parce qu'il n'est comme aucun autre, en fait.

La rentrée de Septembre arrive, des semaines des mois passent et toujours rien d'autre que cette amitié qui semble indéfectible. Je me fais une raison, je prends sur moi et essaie de passer à autre chose.

Mais c'est quand on s'y attend le moins que tout arrive.

Il y a eu ce concert où nous nous sommes retrouvés, avec des amis. G. était là. On boit quelques verres, on danse, on chante ... Je suis simplement contente de retrouver celui qui me fait encore aujourd'hui mourir de rire. Et si les souvenirs de la soirée restent flous, je ne pourrais jamais oublier ce moment où il m'a embrassée. Le temps s'était arrêté. Le baiser est si vrai, si naturel.

Le lendemain encore j'avais du mal à y croire. Est-ce que ça s'était vraiment passé ? 

Mais un jour se passe. Puis 2, 3 et 4 ... Pas de message. Aucune idée de ce que ce baiser voulait dire. Alors, je prends mon courage à deux mains et je fais le premier pas et lui demande qu'on en parle.

Le coup est rude quand il me répond que même s'il avait très eu très envie de m'embrasser à ce fameux concert, il préfère que nous restions des amis. Il a peur que nous perdions ce que nous avons construit, cette complicité que nous partageons. Bêtement, je réponds que je pense la même chose.

Mais s'il savait à quel point je me fous d'être son ami. S'il savait combien je veux plus. La soir-même je vais me coucher en pleurant de déception. Mais le lendemain matin, je me promets une chose : la page est tournée. Plus de doutes, plus d'espérances : on est et on restera des amis.

Ah, les promesses en l'air.

Car depuis cette soirée, il m'envoie sans cesse des messages, et m'adresse des allusions pas toujours subtiles. J'ai l'impression qu'il attend quelque chose. J'en crève d'envie, mais j'ai eu beaucoup trop de faux espoirs.

Et je dois le voir pendant tout le week-end prochain pour préparer, avec notre équipe, notre prochaine colo.

Je suis partagée entre la peur et l'impatience. Peut-être que cette histoire n'existera jamais. Et peut-être qu'il sera le bon.

Avant de partir le rejoindre, j'essaie de me faire une promesse :

"Ne t'implique pas trop, ne t'attends à rien."

Oui, mais les promesses ....

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